Départementales : à Montauban, les candidats se battent déjà pour le "3e tour"

Deux fronts "anti-Baylet" se dessinent dans la capitale du Tarn-et-Garonne. À gauche, le dissident PRG Yvon Collin qui a battu le président du Conseil général aux dernières sénatoriales, espère une nouvelle revanche s'il s'impose dans son canton à Montauban. À droite, la maire UMP de Montauban, Brigitte Barèges veut aussi "faire tomber" Jean-Michel Baylet.
Montauban

Yvon Collin rêve de rééditer le scénario des sénatoriales. En septembre dernier, le dissident PRG bat Jean-Michel Baylet dès le premier tour du scrutin. Les mêmes protagonistes se retrouvent cette fois pour les élections départementales. Jean-Michel Baylet, l'actuel président du Conseil général du Tarn-et-Garonne se présente ce 22 mars dans son fief de Valence d'Agen où il se sera confronté à Pascal Ellul, le chef de cabinet de Brigitte Barèges. À Montauban, Yvon Collin et Brigitte Barèges briguent respectivement le 2e et le 3e canton de la ville. S'ils sont élus, ils comptent bien se présenter au "3e tour" pour remporter la présidence du Conseil général face au co-fondateur du parti radical de gauche.

"Jean-Michel Baylet est à la tête du département depuis 30 ans mais avant lui sa mère était déjà présidente du Conseil général. Cela fait donc 42 ans que le PRG règne sans partage dans le Tarn-et-Garonne", estime la maire de Montauban.

Pour Brigitte Barèges, "la conjugaison de plusieurs facteurs comme la politique catastrophique du gouvernement et l'usure du clientélisme" pourraient faire basculer le département à droite. La femme politique pointe aussi "la multiplication de candidatures isolées": "Dans mon canton, il y a 6 listes au premier tour: le Front de gauche, les écologistes, les socialistes, des dissidents, le Front national....". Même configuration dans le canton de Montauban 2 où se présente Yvon Collin sous l'étiquette divers gauche. Six listes sont présentes au premier tour.

L'ancien bras droit de Jean-Michel Baylet veut être le candidat d'une "voie indépendante".

"On voit bien que trois blocs se dessinent mais que personne ne peut dégager de majorité. Je propose une voie de synthèse entre M. Baylet et la maire de Montauban. Je représente le vote utile", commente-t-il.

Enfin dans le dernier canton de Montauban, le conseiller général sortant Ghislain Descazeaux sera confronté au premier adjoint de la ville de Montauban Pierre-Antoine Lévi, à Rodolphe Portoles du Front de Gauche et au secrétaire départemental du Front national Thierry Viallon.

Ce dernier avait déjà réalisé près de 20% des voix lors des dernières départementales et le Front national est en progression à chaque scrutin dans le département. "Actuellement, nous n'avons aucun conseiller général mais cela pourrait changer car nous avons nos chances sur plusieurs cantons", prédit Thierry Viallon. Le représentant du FN qui se considère comme le seul véritable candidat anti-Baylet : "Le budget du Conseil général a été adopté à l'unanimité y compris par les conseillers de l'UMP", justifie-t-il.

"Rééquilibrer les équipements entre l'Est et l'Ouest du département"

 Sur le fond, les candidats anti-Baylet s'entendent sur un point : "Il faut rééquilibrer les équipements entre l'Est et l'Ouest du département", estime Yvon Collin qui pense que Montauban a été délaissée par le Conseil général. Même constat du côté de Pierre-Antoine Lévi :"Il faut enfin nouer des co-partenariats entre la ville de Montauban et le département".

En revanche, dans le département où l'agriculture est le premier employeur, peu de voix s'élèvent pour contester la politique d'irrigation à grande échelle de Jean-Michel Baylet, qui se targue d'avoir 249 retenues collinaires dans son département. Brigitte Barèges regrette seulement la méthode :" Le barrage de Sivens aurait dû être fait depuis 30 ans mais à cause d'une poignée d'écologistes, cela n'est toujours pas fait. Je ne sais pas si c'est de l'incurie ou l'incompétence".

"Mis à part le barrage de Sivens, d'autres ouvrages plus importants comme le barrage de Géraud de 15 millions de m3 n'ont suscité aucune opposition. De ce côté là, le bilan est largement positif", soutient le socialiste Ghislain Descazeaux.

Reste une inconnue: l'abstention. Avec les nouvelles règles du scrutin pour se qualifier au second tour les candidats devront conquérir au minimum 12,5% des électeurs inscrits sur les listes électorales. "S'il y a seulement 40% de participation, il faut recueillir 30% des suffrages exprimés !", appréhende Yvon Collin.

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