Municipales à Colomiers  : François Dumas annonce sa candidature à la tête d'une liste dissidente de gauche

Avec l'annonce jeudi 13 juin de la candidature de François Dumas à la tête d'une liste de gauche dissidente, la bataille pour les municipales a pris un nouveau tournant à Colomiers. Retrait du maire sortant, désunion à gauche, rivalités intestines, et faiblesse de la droite locale... la campagne s'annonce agitée. Acteurs de la première passe d'armes : Bernard Sicard et son ancien adjoint François Dumas.
Karine Traval-Michelet, François Dumas, Patrick Jimena et Damien Laborde seront candidats à la mairie de Colomiers

Avec l'annonce jeudi 13 juin de la candidature de François Dumas à la tête d'une liste de gauche dissidente, la bataille pour les municipales a pris un nouveau tournant à Colomiers. Retrait du maire sortant, désunion à gauche, rivalités intestines, et faiblesse de la droite locale... la campagne s'annonce agitée. Acteurs de la première passe d'armes : Bernard Sicard et son ancien adjoint François Dumas.

À l'approche des élections municipales, c'est le branle-bas de combat dans la classe politique columérine. Hier soir, François Dumas a annoncé sa candidature à la mairie de Colomiers à la tête d'une liste dissidente de gauche. Une décision qui intervient seulement deux jours après que l'actuel maire de la commune, Bernard Sicard, a décidé devant les militants de la fédération PS locale de ne pas briguer un troisième mandat. Voulant mettre un terme à près de 43 ans au service des Columérins pour se « consacrer à (s)es proches », l'élu PS a préféré sortir par la grande porte tout en manifestant son soutien à son adjointe Karine Traval-Michelet lors des élections des 9 et 16 mars 2014. « C'est une femme très compétente, professionnelle qui a toutes les qualités pour gérer Colomiers, témoigne le maire sortant. Je me retire l'esprit tranquille puisqu'une nouvelle équipe très talentueuse semble prête à reprendre le flambeau. »

Ville toujours dirigée par la gauche depuis 1945 et qui a réélu Bernard Sicard en 2008 avec 67,8 % des voix au premier tour, Colomiers semble être un bastion imprenable pour la droite locale. Pour autant, le candidat UMP malheureux de la dernière élection Damien Laborde garde le moral : « je crois en nos chances, nous avons une carte à jouer cette année pour proposer une alternative et faire entrer Colomiers dans le XXIe siècle. »

François Dumas, à la tête d'une liste de gauche dissidente

François Dumas, ancien adjoint aux affaires sociales du maire actuel est lui aussi candidat. Après douze ans passés à servir les Columérins, l'élu a claqué la porte de la majorité au Conseil municipal en décembre dernier. En cause : des divergences de méthode sur le dossier éducatif de la ville. « Comme toujours, le maire n'a pas voulu aller à la concertation en amont. On ne peut pas gouverner ainsi » explique aujourd'hui l'ancien membre de la majorité municipale. Ce à quoi rétorque Bernard Sicard dans un jeu de ping-pong verbal : « Mais comment aller à la concertation, si votre adjoint ne vous fournit aucun dossier. » Cette querelle de personnes a pris un jour nouveau ces derniers jours suite à l'officialisation de la candidature de François Dumas à la mairie à la tête d'une liste de gauche plurielle où est très représenté le Front de gauche (Rémi Vincent, Gérard Soulier, Elisabeth Laverhne...) en plus de quelques personnalités de la société civile et proches du Parti socialiste.

Présentée jeudi 13 juin sous la bannière de la « Gauche rassemblée », cette liste entend promouvoir trois idées fortes : la rénovation des services publics, la défense de valeurs républicaines et la mise au banc des politiques d'austérité. Pour ce faire, François Dumas et les siens comptent sur le renouveau de la démocratie locale, « trop longtemps ignorée par le maire ». Toujours encarté au Parti socialiste local, avec cette initiative politique, l'ancien édile se place de fait dans une logique d'exclusion vis-à-vis de Solférino qui soutient la procédure d'investiture classique d'octobre prochain. « Mais qu'il rende sa carte, s'insurge Bernard Sicard. Il doit arrêter de jouer sur tous les tableaux, il a toujours voulu griller les étapes, et utilisé le collectif pour ses ambitions personnelles. C'est inacceptable. »

Jeux d'alliance ?

Entre les deux, les rancœurs sont tenaces, même si la tête de liste de la Gauche rassemblée refuse de jeter le bébé bilan avec l'eau du bain : « Loin de moi l'idée de dire que la municipalité actuelle n'a rien fait de bon. Sur certains points, le bilan est même positif. Néanmoins sur quelques dossiers comme celui de l'école ou de la démocratie locale, je suis extrêmement critique. » Un discours qui trouve également des partisans chez les écologistes. Au point que même si Patrick Jimena et les siens ont présenté leur liste pour l'élection municipale le 8 mai dernier et "ont rompu toute discussion" avec la Gauche rassemblée dixit Rémi Vincent, l'élu EELV ne se dit pas opposé à l'ouverture de discussions après le premier tour avec la liste dissidente de François Dumas qui a « eu le courage de dire tout haut, ce que tout le monde pensait tout bas, et de dénoncer une certaine omerta politique ». Rappelons que les Verts sont membres de l'actuelle majorité municipale...

Quoi qu'il arrive, fort d'un bilan qu'il juge satisfaisant notamment au niveau de l'équipement public et de la maîtrise des dépenses publiques, Bernard Sicard ne redoute guère les dissensions à gauche, lesquelles ne devraient faire qu'à la marge le jeu de la droite locale selon lui. Et de tacler : « La candidature de François Dumas est insignifiante, il ne représente que lui ». À quand le round 2 ?

Jérémy Lacoste
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