Pierre Cohen demande à Jean-Luc Moudenc de tester l'encadrement des loyers à Toulouse

Quelques jours après l'annonce du plan Valls pour le logement, l'ancien maire de Toulouse et président du groupe socialiste à la mairie Pierre Cohen a adressé hier une lettre à Jean-Luc Moudenc. Il souhaite que Toulouse expérimente l'encadrement des loyers, prévu dans la loi Alur. Il explique cette démarche et revient sur l'actualité nationale et locale du Parti socialiste.Vous avez adressé un courrier à Jean-Luc Moudenc pour que Toulouse expérimente encadrement des loyers. Pourquoi ?
Pierre Cohen

Quelques jours après l'annonce du plan Valls pour le logement, l'ancien maire de Toulouse et président du groupe socialiste à la mairie Pierre Cohen a adressé hier une lettre à Jean-Luc Moudenc. Il souhaite que Toulouse expérimente l'encadrement des loyers, prévu dans la loi Alur. Il explique cette démarche et revient sur l'actualité nationale et locale du Parti socialiste.

Vous avez adressé un courrier à Jean-Luc Moudenc pour que Toulouse expérimente encadrement des loyers. Pourquoi ?
C'est une proposition qui était dans le programme de François Hollande. Une proposition qui a été votée à l'Assemblée nationale dans le cadre de la loi Duflot. Dans une ville comme Toulouse, l'accès au logement passe évidemment par la capacité à construire mais aussi par le fait de contenir la progression des loyers. Le gouvernement veut agir sur le pouvoir d'achat des Français, et cela en fait partie. Au départ limité à Paris, le dispositif a été assoupli par Manuel Valls sur la base du volontariat des villes.

Martine Aubry, que vous souteniez à la primaire socialiste, a été la première à demander une dérogation pour Lille. Doit-on y voir un message à l'adresse de Manuel Valls ?

Non. Quand j'ai entendu l'initiative de Martine Aubry, j'ai applaudi. Si j'avais été maire, j'aurais demandé cette dérogation. C'est pour cette raison que j'ai demandé à Jean-Luc Moudenc de le faire. Il n'y a pas de coup interne des amis de Martine Aubry contre Manuel Valls ! C'est une volonté d'être en accord avec le programme initial. Manuel Valls a accepté d'assouplir la loi dans une volonté de faire avancer les choses.

Lors de l'université d'été du PS à La Rochelle, le Premier ministre est intervenu devant la FNESR* dont vous êtes président. Avez-vous été convaincu par son discours ?
Oui. Nous attendions un geste de la part du gouvernement en matière d'investissement de service public pour les collectivités. Il y a eu une avancée. La question se posait aussi de savoir comment, dans le monde rural, la représentation républicaine allait être assurée avec la réforme territoriale. Il a proposé une évolution des conseils généraux, avec une phase de 5 ans pendant laquelle les conseils départementaux garderont leurs compétences essentielles (sociales, solidarité) et a insisté sur le rôle et les compétences des métropoles. Il a ouvert des portes.

La réforme territoriale ne perd-elle pas son sens initial, qui était de simplifier les choses ?
Pas du tout. Depuis 2012, il y a une interrogation sur les espaces ruraux, sur l'égalité des territoires. La réponse de François Hollande a été à la fois brutale et pas forcément bien analysée. On a dit "on va supprimer les départements et s'appuyer sur des intercommunalités et des régions fortes". C'est une option que je défends mais on s'est aperçu qu'il n'y aurait pas de modification constitutionnelle possible pour permettre cela, notamment au Sénat. Et on ne peut pas décréter que, dans 5 ans par exemple, les territoires vont être administrés par des intercommunalités compétentes quand il existe des communautés de communes de 6 000 habitants. Le compromis de Manuel Valls va dans le bon sens. C'est le résultat d'un compromis qui paraît flou et ambigu, parce que ce qui avait été annoncé était très lisible et très clair, mais n'était pas faisable. Début janvier, François Hollande a certainement voulu marquer une ambition. Aujourd'hui, le mot d'ordre de Marylise Lebranchu (ministre de la Décentralisation, NDLR), c'est de préserver l'égalité des territoires. Les départements n'ont pas à évoluer de la même façon pour arriver au même résultat.

Que pensez-vous du remaniement ministériel ?
Je ne connais pas Emmanuel Macron, sauf de réputation. Ce que je sais, c'est que l'ambiance n'était pas bonne et qu'on ne pouvait pas continuer avec cette notion de distance au sein même du gouvernement. Une clarification était nécessaire. Aujourd'hui, la question est de savoir ce que Valls veut faire. Il est très à l'écoute des entreprises, on l'a vu, mais il faut éviter de donner des moyens sans conditions, sans contreparties. L'objectif des états généraux qui sont ouverts sera de redonner une ambition au Parti socialiste, un sens politique, sans tomber dans les caricatures de social-libéralisme ou es querelles. Nous allons vers 3 mois intéressants avant la convention de décembre. À Toulouse, l'élection du premier fédéral le 11 septembre sera une étape importante.

Qui soutenez-vous pour cette élection ?
Sébastien Vincini.

Propos recueillis par Paul Périé
© photo Rémi Benoit


*Fédération nationale des élus socialistes et républicain

En savoir plus
Les 3 candidats au poste de premier secrétaire fédéral de la Haute-Garonne sont Christian Imbart, Nicolas Tissot et Sébastien Vincini. Le vote interne se déroule le 11 septembre et un second tour éventuel aura lieu le lendemain.

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