Christian Picquet, cofondateur du Front de Gauche avec Jean-Luc Mélenchon, est candidat aux législatives dans la 10è circonscription de Haute-Garonne. Face à lui, le Parti Socialiste part divisé. Kader Arif, ministre délégué chargé des Anciens combattants, a été investi dans une circonscription où deux candidats dissidents, Daniel Ruffat et Gilbert Hébrard, ont été exclus du PS. Au total, huit candidats de gauche et d'extrême gauche se présenteront le 10 juin.

Christian Picquet, ne craignez-vous pas de faire le jeu de la droite en multipliant les candidatures à gauche ?
En Haute-Garonne, le Front de gauche a obtenu 13,38% des suffrages exprimés au premier tour de l'élection présidentielle. C'est pourquoi il n'aurait pas été anormal que sur les dix députés de Haute-Garonne, une circonscription revienne au Front de Gauche.

Pourquoi aucun accord n'a t-il été trouvé ?
La responsabilité de l'échec d'un accord commun revient au Parti Socialiste. Martine Aubry et Cécile Duflot ont fait preuve d'une terrible irresponsabilité. La première secrétaire du Parti socialiste veut une majorité socialiste absolue. Cela passe pour elle par une marginalisation du Front de gauche. Or il faut une majorité qui réponde aux attentes du peuple : reprendre le contrôle des banques, rétablir la retraite à 60 ans et renégocier les traités européens qui mettent la France au bord de la faillite...

Si vous êtes élu, quel député serez-vous à l'Assemblée Nationale ?
Mes trois engagements immédiats seront d'interdire les licenciements boursiers, d'augmenter les salaires en commençant par porter le SMIC à 1700 euros brut et de stopper les poursuites judiciaires contre les syndicalistes dont le seul tort est de faire leur travail de syndicaliste.

Au Parti Socialiste, le ministre Kader Arif a été investi tandis que les candidats Daniel Ruffat et Gilbert Hébrard ont été exclus du parti. Comment expliquez-vous ces divisions ?
Personne n'a demandé à Kader Arif de venir. Je ne suis pas sûr qu'un ministre des Anciens combattants va davantage aider cette circonscription. Je rappelle que Kader Arif a voté toutes les directives européennes de libéralisation des services publics depuis qu'il est député européen. Son mandat n'a donc pas beaucoup profité à notre territoire.

Une telle multiplication des candidatures ne risque-t-elle pas de perturber les électeurs de la 10è circonscription ?
La situation de la gauche sur la dixième circonscription - issue du redécoupage opéré en 2009 - est chaotique. Avec le candidat investi par le Parti Socialiste, les deux candidats socialistes dissidents et les deux écologistes, ce sont pas moins de cinq candidats de gauche qui se réclament du programme de François Hollande. C'est pourquoi je propose aux autres candidats de gauche de débattre ensemble avant le premier tour des élections législatives. Cela sous l'égide de l'organe de presse qui acceptera de l'organiser. Nous avons le droit à un vrai débat politique dans la dixième circonscription.

Propos recueillis par Hugues-Olivier Dumez

Photo © Hugues-Olivier Dumez

Légende : Lors de la présentation à la presse, Christian Piquet était notamment entouré de sa suppléante Danièle Gil, maire de Pouze et vice-présidente du Sicoval, ainsi que par Christian Sempé, maire de Saint-Orens.

En savoir plus :

La liste des candidats sur la 10e circonscription :

Didier ROD (Europe-Ecologie-Les Verts)
Marie LOPAU (Front National)
Jacques DUMEUNIER (Parti Ouvrier Indépendant)
Daniel RUFFAT (Divers Gauche)
Dominique FAURE (Parti Radical Valoisien)
Antoine MISSIER (Lutte Ouvrière)
Kader ARIF (Parti Socialiste)
Gilbert HEBRARD (Socialiste)
Raymond COUSTURES (Nouveau Parti Anticapitaliste)
Laurent CUNIN (Parti du Vote Blanc)
Christian PICQUET (Front de Gauche)
Jean-Pierre ALBOUY (Candidat Centriste)
Laurent FONTANEAU (Alliance Ecologiste Indépendante)