Pourquoi un tel engouement pour ce canton ? L'absence de la conseillère générale PS sortante Claude Touchefeu qui a souhaité se consacrer à son mandat municipal n'y est sans doute pas étrangère. Très attendue, la candidate PS, Zohra El Kouacheri aura fort à faire pour sa première candidature à un mandat électif. « Mon programme mêle continuité des objectifs et nouvelles propositions sur les thèmes des transports, de l'insertion, de l'action sociale...» explique-t-elle avant de rappeler la nécessité de renforcer sur le canton les services publics locaux de proximité au regard « de la densification de la population de ces dernières années ». « Le scrutin est ouvert, le canton est gagnable » affirme Mourad Gherbi, qui se présente comme « candidat indépendant de gauche ». Fortement impliqué dans le quartier, cet ancien assistant parlementaire de la députée PS Hélène Mignon axe son programme « sur des actions concrètes en matière d'action sociale, de logement, d'emploi, de prévention et de culture ».

Christophe Alves (UMP) n'y va quant à lui pas par quatre chemins pour qualifier le mandat de l'élue sortante. « Son bilan est proche du 0 » avance-t-il. Et d'ajouter : « Ceux qui seront élus le 27 mars le seront pour 3 ans. Il ne sert à rien de s'éparpiller sur des propositions qu'on ne tiendra pas ». Le candidat UMP propose donc trois chantiers : fluidifier la circulation, créer un second collège et réhabiliter le quartier de Beauregard. « Les enjeux sont importants sur ce canton appuie Colette Charbonne, candidate Europe Écologie les Verts. Avec sept candidats de gauche sur 10, la dispersion des votes pourrait favoriser les candidats de droite. » Ancienne cadre du PS en Haute-Garonne, la candidate verte est pourtant optimiste sur ses chances de l'emporter. « Les gens sont fatigués de l'UMPS, On ressent une véritable attente des électeurs lorsque nous les rencontrons » relève-t-elle. Pour sa première Campagne, Colette Charbonne propose un programme sur les thèmes de l'éthique et de l'écoresponsabilité. Elle revendique notamment plus de transparence sur le budget du Conseil général et l'ajout d'une clause relative à l'insertion professionnelle dans les marchés publics.

« Sortir de la bipolarité UMP PS » fait également partie des ambitions de Rose-Marie Alarcon, candidate de Debout la République. Cette enseignante qui s'engage pour la première fois sous la bannière d'un parti politique « pour se mettre au service des français » assied son programme sur 5 points : enseignement, emploi local, santé, logement et transports. L'enjeu premier de ce scrutin selon Jean-Paul Pla (PCF - Front de Gauche) sera l'absentéisme. « Avec 15 à 22 % de votants seulement aux dernières régionales sur une partie du canton, le risque est grand que les gens ne se déplacent pas » s'inquiète-t-il. Un absentéisme qui pourrait bénéficier aux extrêmes selon l'analyse de plusieurs élus toulousains. Militant de longue date en faveur de l'économie solidaire, Jean-Paul Pla souhaite créer une commission dédiée au sein du Conseil général. L'emploi et le logement sont ses deux autres axes majeurs de travail.

De son côté, le candidat du Parti Radical de Gauche Pierre Nicolas Bapt ambitionne de faire du canton 12 un « canton pilote sur lequel expérimenter des mesures à étendre ensuite aux autres cantons urbains ». Parmi les projets envisagés : le développement d'un système de navette électrique ou encore le développement d'un site internet d'aide aux devoirs. Il propose également la création de lieux intergénérationnels aux Pradettes, au Mirail, ou à Lardenne. C'est une figure connue du Front National qui se présente sur le canton. Conseillère municipale durant la dernière mandature de Dominique Baudis à Toulouse, conseillère régionale de 2004 à 2010, Artemisa Rubio appuie son programme sur la question des transports, le problème de la sécurité ainsi que le chômage. Tarak Ben Mohamed, candidat sans étiquette, s'est quant à lui présenté pour "montrer qu'un simple citoyen peut être candidat à une élection française sans être un politicien". "Il est juste dommage qu'une telle campagne soit discriminante financièrement parlant" regrette-t-il. Laure Tarlier, candidate du NPA n'avait pu être jointe avant l'envoi de cette newsletter.

Canton 12 : Bellefontaine, Mirail Université, La Reynerie, Pradettes, Saint-Simon

Marie Grivot

En photo : une urne de vote (© Rémi Benoit)