"Il n'y aura pas de génération sacrifiée", malgré la crise sanitaire et économique liée à la Covid-19. Tel était le mot d'ordre de la visite à Toulouse, jeudi 3 décembre, de Gabriel Attal, secrétaire d'État auprès du Premier ministre et porte-parole du gouvernement. Pour diffuser son message d'optimisme, l'ancien secrétaire d'État à la Jeunesse s'est rendu dans les usines d'Airbus, sur la chaîne d'assemblage de l'A350, où il a notamment pu échanger avec une poignée d'alternants du constructeur aéronautique européen.
"Nous sommes dans un moment de crise économique, avec beaucoup d'incertitudes pour l'avenir. Malgré ce contexte, Airbus donne des raisons d'y croire car l'entreprise a su se servir au maximum de tous les dispositifs gouvernementaux. Ainsi, ils ont fait le choix de maintenir leur politique d'apprentissage", a notamment expliqué Gabriel Attal pour justifier sa présence malgré une visite éclair (il est resté une heure sur place, ndlr).
Malgré une production au ralenti, les apprentis sont toujours mobilisés dans les rangs d'Airbus (Crédits : Rémi Benoit).
En pleines négociations d'un plan social entre la direction et les syndicats qui devrait mener à la suppression de plusieurs milliers d'emplois à Toulouse et en France, l'avionneur a employé sur l'année 2020 plus de 700 apprentis, dont 355 sur la division avion d'Airbus.
"Grâce au plan de relance national, nous avons fait le pari de maintenir cette politique d'apprentissage. Nous serons donc sur des volumes comparables sur l'année 2021. De plus, l'alternance n'est autre que la clé de voûte de notre politique RH", a déclaré Donald Fraty, le directeur France des ressources humaines, face au membre du gouvernement.
"L'État a mis le paquet"
Dans ses propos, le dirigeant de l'avionneur fait référence au plan jeunes nommé "1 jeune 1 solution", pour lequel le gouvernement a mobilisé environ 6,7 milliards d'euros selon le dernier projet de loi de finances. L'une des trois missions de ce dispositif est de favoriser l'intégration professionnelle pour les néo-diplômés de l'année 2020, face à un marché de l'emploi ralenti, pour ne pas dire à l'arrêt, en raison de la crise sanitaire et économique.
Ainsi, pour encourager les entreprises à recruter, et plus particulièrement des jeunes, trois dispositifs incitatifs ont vu le jour. Tout d'abord avec une aide à l'embauche de 4.000 euros pour un jeune de moins de 26 ans, avant le 31 janvier 2021, dès qu'il s'agit d'un CDI, un CDD ou une intérim d'au moins trois mois. Du côté de l'apprentissage, chaque contrat signé, avant le 28 février, peut déboucher sur une subvention de 5.000 euros pour un alternant mineur et 8.000 euros pour un apprenant majeur.
Le porte-parole du gouvernement est venu vanter l'utilité du plan "1 jeune 1 solution" (Crédits : Rémi Benoit).
"L'aide à l'apprentissage et à l'embauche s'adresse à toutes les entreprises, quelle que soit sa taille et cela permet de faire revenir à zéro le coût d'un recrutement. Pourquoi ? Parce que l'État a mis le paquet financièrement pour cette cause. Nous avions la crainte que la crise génère une chute de l'apprentissage en 2020, mais au final, nous ferons aussi bien voire mieux que l'année 2019, qui était une année record pour l'apprentissage", a déclaré au cours de sa visite le porte-parole du gouvernement.
Sur l'année 2019, 486 000 apprentis ont été engagés en France, soit une hausse de +18% par rapport à l'années précédente, avec 353 000 nouveaux contrats. L'année passée, cette progression a concerné toutes les régions françaises. Mais trois se détachent avec la Corse, en tête du classement en métropole, avec les régions Auvergne-Rhône-Alpes (+23,8%) et Occitanie (+21,6%), qui complètent ce podium.
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