Aéroport de Toulouse : "L’État ne vendra pas ses parts à Casil Europe" selon Alain Di Crescenzo

Lors de ses vœux à la presse mardi 16 janvier, le président de la CCI Occitanie, Alain Di Crescenzo, a présenté le bilan économique de la région en 2017. Après avoir également dévoilé son portail national de 500 e-services à destination des entreprises, le CCI Store, l’ancien président de la CCI Toulouse a partagé son point de vue concernant l’avenir de l’aéroport Toulouse-Blagnac. Selon lui, l’État ne vendra pas ses parts restantes à Casil Europe, la société d'actionnaires chinois.
Alain Di Crescenzo est satisfait des premières données sur la croissance économique en Occitanie l'année passée (Crédit : Rémi Benoit).
Alain Di Crescenzo est satisfait des premières données sur la croissance économique en Occitanie l'année passée (Crédit : Rémi Benoit).

L'avenir de l'aéroport Toulouse-Blagnac est l'un des dossiers qui va animer dans les prochains mois l'actualité toulousaine. Et pour cause, à compter du 18 avril prochain, l'État aura six mois (renouvelable une fois, ndlr) pour décider s'il met en oeuvre l'option de vente à Casil Europe de ses 10,01% de parts restantes. Avec 60%, le consortium d'actionnaires chinois deviendrait alors majoritaire au sein du capital de l'aéroport, ce que veulent éviter à tout prix les actionnaires locaux (CCI, Région, Département, Métropole) qui détiennent actuellement les 40 % restants.

Lire aussi : Aéroport de Toulouse : l'État prépare-t-il la vente de ses parts à l'actionnaire chinois ?

Mardi 16 janvier, lors de ses vœux à la presse, au siège de la CCI Occitanie situé à quelques pas de l'aéroport, Alain Di Crescenzo, le président de l'institution, s'est exprimé sur le sujet. Membre du conseil de surveillance de l'aéroport grâce aux 25 % du capital détenus par la CCI Toulouse, le dirigeant suit ce dossier de près.

"L'État ne vendra pas ses parts à Casil Europe ! Je n'y crois pas. Tout comme le gouvernement refusera une nouvelle majorité publique dans l'actionnariat", a-t-il martelé à plusieurs reprises devant la presse toulousaine.

Par ailleurs, Alain Di Crescenzo a réagi au départ prochain du numéro deux d'Airbus, Fabrice Brégier, une personne qu'il "apprécie tout particulièrement".

"Ce qui s'est passé ces dernières semaines n'est pas représentatif de tout ce qu'a fait cet homme pour Airbus, en lançant d'ambitieux programmes comme les neo ou l'A350. Ce n'est pas une sortie à la dimension de l'homme, moi patron, je ne l'aurais pas fait".

En ce qui concerne les menaces d'arrêt sur le programme A380, qui n'a enregistré aucune commande en 2016 et 2017, le président de la CCI Occitanie estime qu'une telle décision n'aurait pas d'impact sur l'emploi dans le bassin toulousain.

L'économie en Occitanie sur de bons rails

Dans l'attente des données définitives concernant la croissance économique en Occitanie pour l'année 2017, Alain Di Crescenzo a pu donner certaines statistiques.

"À la fin du troisième trimestre 2017, nous sommes à + 4,2 % de croissance pour l'industrie comparé au niveau de 2016, + 4,8 % pour les services et + 2,8 % au niveau du BTP", a précisé le dirigeant.

Cette croissance économique s'accompagne d'un nombre d'emplois en augmentation dans différents secteurs d'activité. Ainsi, le tertiaire en Occitanie a connu une hausse de ses emplois de + 2,4 %, le commerce + 1,6 %, la construction + 1,5 % et l'industrie + 0,5 %, selon les chiffres fournis par la CCI Occitanie. Des chiffres qui n'empêchent pas le chômage de grimper. Il concerne 11,3 % de la population active dans la région, contre 9,4 % en France.

Du côté des créations d'entreprises, au troisième trimestre de l'an passé, l'Occitanie compte un nombre d'entreprise en recrudescence à + 4,1 %, hors autoentrepreneurs. En y ajoutant ces derniers, la statistique se porte à + 8,8 % entre le troisième trimestre 2016 et celui de 2017. Les défaillances elles, sont en chute de 8 % sur les neuf premiers mois de l'année 2017.

"Avec cette économie favorable et ce climat d'affaires positif, il faut accélérer sur la mise en œuvre des grands chantiers qui concernent notre métropole, à savoir la LGV Toulouse-Bordeaux et la troisième ligne de métro notamment", juge Alain Di Crescenzo.

Un catalogue de services numériques pour les entreprises

Malgré un contexte favorable, la mission d'accompagnement des entreprises pour la CCI ne s'arrête pas. Onze CCI de région, dont celle de l'Occitanie, vont lancer nationalement à la fin du mois de janvier, le CCI Store, un site internet qui proposera des solutions numériques et digitales en BtoB.

"Cette plateforme numérique va permettre aux éditeurs de solution d'accéder à un nouveau marché, tout en proposant une multitude de e-services à nos porteurs de projets et à nos entrepreneurs", précise celui qui est aussi le vice-président de CCI France.

Regroupant des applications mobiles, des applications web et des logiciels, les 200 premiers produits disponibles lors du lancement de la plateforme seront majoritairement gratuits dans un premier temps. Alain Di Crescenzo envisage de proposer au maximum 500 e-services sur le CCI Store.

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