Métro : l’enquête publique préconise de réaliser la troisième ligne en deux fois

Une enquête publique, à cheval sur les mois de septembre et octobre 2017, a été réalisée au sujet du Plan de déplacements urbain de l’agglomération toulousaine, d’un coût de 3,8 milliards d’euros. Celui-ci prévoit notamment un réseau de bus Linéo plus important, le téléphérique urbain Sud, mais surtout une troisième ligne de métro. Dans ses conclusions qui viennent d’être publiées, la commission d’enquête émet un avis favorable pour l’ensemble du PDU. Toutefois, elle recommande de réaliser cette ligne en deux fois : une première partie pour 2024 et l’autre pour 2030.
La commission a rendu un avis favorable pour la révision du PDU.
La commission a rendu un avis favorable pour la révision du PDU. (Crédits : Rémi Benoit)

Le moins que l'on puisse dire c'est que le bilan est mitigé... La révision du Plan de déplacements urbain (PDU) de l'agglomération toulousaine appelée "Projet Mobilités 2020-2025-2030" a fait l'objet d'une enquête publique entre le 4 septembre et le 10 octobre dernier. Les conclusions de cette enquête viennent d'être rendues publiques.

"Dans un contexte de saturation des réseaux routiers et de transports en commun, le Projet Mobilités vise à répondre au double enjeu de la prise en compte satisfaisante des besoins de mobilité d'une population en augmentation constante (+ 15 000 habitants/an) et d'une meilleure desserte des principaux pôles d'activité économique de l'agglomération, générateurs de flux de déplacements journaliers très importants. Il se fonde sur un programme de 39 actions articulée autour de 3 axes, dont la création d'une 3ème ligne de métro en constitue la composante principale", comme le souligne le rapport final.

La commission d'enquête a rendu un avis favorable pour l'ensemble du Projet Mobilités 2020-2025-2030, "considérant que celui-ci valant révision du PDU de la grande agglomération toulousaine contient des actions courageuses pour répondre efficacement à la très forte augmentation de la demande de déplacements attendue". Néanmoins, les enquêteurs émettent dans leur conclusion deux réserves et sept recommandations. Voici quelques extraits du document.

Un financement crédible

Dévoilé à l'été 2016, ce projet de révision du PDU représente un coût total de 3,8 milliards d'euros, en partie à la charge des collectivités engagées financièrement dans le projet. Celles-ci comptent également sur des subventions importantes de la part de l'Union Européenne (fonds FEDER, ndlr), mais aussi sur une participation de l'actionnaire chinois de l'aéroport Toulouse-Blagnac, Casil Europe.

"Les éclaircissements détaillés qui ont été fournis à la commission d'enquête, qui s'appuient sur des perspectives raisonnables d'évolution des ressources propres, sur des engagements précis des collectivités adhérentes, sur une prévision d'octroi d'importantes subventions et sur une capacité d'emprunt préservée, rendent crédibles la soutenabilité financière du projet", a ainsi jugé la commission d'enquête composée de cinq personnes.

Ces dernières jugent donc de manière plutôt positive le plan de financement du projet.

La troisième ligne de métro doit être réalisée en deux fois

Jamais évoqué jusqu'à présent, la commission d'enquête recommande un phasage de la réalisation de TAE (nom de la future ligne de métro, ndlr). Ainsi, elle propose une première branche réalisable à l'horizon de 2024 comme prévue, reliant Colomiers et la gare Matabiau, et une seconde phase reliant cette gare à Labège pour 2030.

"Cette solution aurait pour avantage de déplacer des financements pour, par exemple, mettre en œuvre immédiatement la réalisation complète de la ceinture sud. La Commission considère que les informations fournies par le maître d'ouvrage ne sont pas convaincantes : prévisions de fréquentation identiques pour les deux branches sans justification concrète des études menées pour arriver à cette conclusion, positionnement de la station de garage et d'entretien des rames non définitif".

Par ailleurs, la commission est "favorable" au prolongement de la ligne B du métro jusqu'à Labège, "surtout en cas de paysage de la ligne TAE".

Attention au tarif pour la future desserte de l'aéroport

À terme, la ligne T2 du tramway doit disparaître pour être remplacée par une navette expresse qui desservira la future station de la ligne TAE Jean Maga à l'aéroport. Une tarification spéciale sera mise en place. Le prix n'est pas encore fixé mais selon Tisséo il devrait se situer entre le ticket plein tarif classique (1,60 euro) et le ticket de la navette aéroport (8 euros).

Néanmoins, "la desserte de l'aéroport par une navette spéciale à tarif majoré est critiquable et fera l'objet d'une recommandation de la commission".

La ceinture Sud est abandonnée

Les personnalités qui ont étudié le projet estiment qu'il dessert inégalement les différentes zones de l'agglomération toulousaine. "La commission considère que, malgré un Projet Mobilités ambitieux pour le centre et les communes proches, celui-ci ne semble pas pouvoir induire une amélioration suffisamment significative dans un avenir proche pour la périphérie et les zones d'accès à la métropole", avant d'aller plus loin dans son rapport.

"La plus grande partie de la ceinture Sud, hors téléphérique, qui irrigue l'ensemble de l'ouest comprenant Tournefeuille, troisième ville de l'agglomération, semble faire l'objet d'une impasse ou d'un abandon de la part du SMTC. Presque rien n'est précisé, à part la possibilité de bus, alors que le projet de téléphérique est prévu à l'horizon 2020, soit demain. Des évolutions possibles très vagues sont prévues à l'horizon 2025- 2030", regrettent les cinq membres de la commission.

Ainsi, dans l'une de ses sept recommandations, elle demande à Tisséo de détailler avec précision le projet de ceinture sud, hors téléphérique sud.

Une politique vélo pas assez ambitieuse

Sur ce point, la commission d'enquête est moins conciliante avec le porteur de projet, le SMTC Tisséo.

Elle "regrette le manque d'ambition du PDU pour impulser un vrai changement des comportements vers les modes actifs et durables. Un signal politique fort pour encourager les cyclistes et piétons (...) nous semble manquer dans le projet soumis à enquête".

Par conséquent, la commission approuve la décision prise par Tisséo lors du conseil syndical du 22 novembre dernier, d'engager une étude de faisabilité juridique technique et financière afin de créer une autorité organisatrice unique des mobilités cyclables urbaines. Elle recommande même d'engager cette étude sans délai et de porter le budget de la politique cyclable de 15,6 millions d'euros actuellement à 25 millions d'euros à court terme. Ce dernier point fait même l'objet d'une réserve dans le rapport final.

L'avenir dira quelles recommandations sont suivies par Tisséo.

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