Changement de gouvernance à la tête du premier pôle de compétitivité mondial de la filière aérospatiale. Bruno Darboux a été élu le 3 septembre en tant que président d'Aerospace Valley, à l'occasion d'une assemblée générale. Il succède ainsi à Yann Barbaux, qui occupait ce poste depuis 2017.
Diplômé de l'Isae-Supaero en 1985, Bruno Darboux a effectué toute sa carrière au sein de grands groupes aéronautiques. Après un début de carrière chez Thales, il a travaillé pour Honeywell aux Etats-Unis puis en France comme responsable de l'ingénierie systèmes chez ATR. C'est en 1998 qu'il entre chez Airbus, au poste d'ingénieur en chef systèmes et propulsion pour les programmes A300 et A310. Il occupera par la suite différentes fonctions au sein du groupe : responsable du développement du cockpit et de l'avionique du programme A400M puis directeur de l'ingénierie générale des systèmes, avant d'être nommé en 2015 responsable des équipes ingénierie d'Airbus pour la France.
Le besoin d'une nouvelle dynamique
Bruno Darboux est aujourd'hui directeur du développement de l'écosystème aérospatial au sein du groupe Airbus. Cette fonction lui a permis de superviser les actions visant à ce que l'écosystème aérospatial européen et mondial s'engage dans le développement de nouvelles technologies durables et d'une aviation décarbonée. Par ailleurs, le dirigeant exerce des responsabilités au sein du Corac (Conseil pour la recherche aéronautique civile), du programme européen Sesar (Single European Sky ATM Research) et de l'IAEG, association professionnelle internationale qui établit des pratiques communes à l'industrie aérospatiale en matière d'environnement.
Et la nomination de Bruno Darboux arrive dans une période charnière pour le pôle de compétitivité dédié à l'aéronautique et au spatial. Quelques mois avant lui, c'est Eric Giraud qui avait été nommé directeur général de la structure en remplacement de Patrick Désiré à ce poste durant plusieurs années.
Avec le remplacement des deux personnages centraux de cet acteur incontournable pour l'aérospatial, la filière a souhaité impulser une nouvelle dynamique à son pôle et effacer quelques tensions et sentiments de concurrence apparus avec d'autres structures partenaires au fil du temps. Et preuve de l'importance de ce chantier, la succession se préparait depuis plusieurs mois dans les coulisses.
Le pôle en première ligne pour l'aviation décarbonée
Après une année 2020 marquée par une crise sanitaire aux conséquences inédites pour l'industrie aéronautique, la filière régionale met les bouchées doubles pour obtenir rapidement des résultats dans la quête de l'aviation décarbonée. Dans cette optique, Aerospace Valley a lancé en novembre dernier Maele, un cluster dédié au verdissement de l'aviation légère.
Une initiative qui a déjà permis d'identifier en Occitanie et en Nouvelle-Aquitaine une vingtaine de projets d'aéronefs verts et plus de 200 entreprises, représentant plus de 65 compétences et faisant appel à un large panel de technologies motrices (batteries, pile à combustible, hybride, thermique hydrogène), de configurations, de matériaux allégés, pour des capacités allant jusqu'à 19 places. Les plus prometteurs seront ainsi subventionnés notamment par le conseil régional d'Occitanie, dans le cadre d'un appel à manifestation d'intérêt, afin de favoriser leur concrétisation voire des débouchés commerciaux.
De premiers projets seront présentés à l'occasion de la semaine de la mobilité aérienne légère, verte et durable, organisée du 13 au 16 septembre, à Toulouse (31) et à Jonzac (17).
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