3 questions à Pierre-Yves Revol, président de la Ligue Nationale de Rugby (LNR)

Le rugby professionnel est-il touché par la crise actuelle ?
Le rugby, ce n'est pas un monde à part. La crise nous affecte. Il y a le cas d'Auch (Pro D2). Des entreprises partenaires sont affectées par la situation actuelle. Du coup, le président du club gersois n'écarte pas une baisse conséquente des salaires. Il y a également le cas de clubs qui connaissaient des difficultés avant la crise, je pense à Montauban (Top 14). Dans quelques jours, le 27 décembre, le club doit présenter plusieurs documents comptables à la Direction Nationale d'Aide et de Contrôle de Gestion (DNACG). Le gendarme des finances du rugby vérifie si les clubs respectent leur tableau de marche ou s'ils sont en difficulté. Depuis plusieurs mois, tous les clubs sont sur leurs gardes. En fait, seuls les clubs bien structurés (Stade Toulousain, Stade Français ou Perpignan) devraient être épargné. Les autres, aux bases moins solides, peuvent connaître des difficultés dans les prochains mois.

Après avoir été le président du Castres Olympique, vous arrivez à la tête de la Ligue Nationale. Quels sont vos objectifs ?
Pour l'instant, je rencontre tous les présidents de clubs, je prends des notes. Je souhaite créer dans les prochains jours un groupe de travail qui va essayer de contrôler l'évolution des masses salariales. Une première réunion est prévue courant janvier. Nous allons mettre en place un « salary cap », un salaire plafonné, pour que les clubs aient une vraie visibilité sur les fonds propres, de véritables repères sur leur capacité financière. Dans le rugby, les budgets ne sont pas extensibles. Les droits TV ont été renégociés pour une période de 3 ans, mais ils ne représentent que 15% des budgets des clubs, la billetterie, c'est 10 % du budget et les partenaires, un gros tiers du budget moyen. Avec cet argent, les clubs ne doivent pas faire n'importe quoi.

Avec la médiatisation du Top 14, les stars qui arrivent coûtent cher, parfois, elles plombent les budgets. Y êtes-vous opposé ?
Je pense qu'il faut prendre des mesures pour encadrer les budgets du Top 14 ou de la Pro D2, si un club veut se payer les services de « X » ou « Y », c'est son problème. Je pense que la ligue doit réguler, mais elle ne doit pas régenter.

En savoir plus :

- Pierre-Yves Revol, 51 ans, a été élu à la présidence de la Ligue nationale de rugby (LNR) le 5 décembre 2008 par l'assemblée générale de la LNR. Pierre-Yves Revol a succédé pour quatre ans au légendaire arrière international Serge Blanco, qui occupait le poste depuis la création de la LNR en 1998.

- Pierre-Yves Revol était à la tête du Castres Olympique depuis 1991. L'ancien président de Castres a mené une grande partie de sa carrière au service des Laboratoires Pierre Fabre. Considéré comme «le fils préféré» de l'homme d'affaires tarnais, Pierre-Yves Revol a occupé tous les postes à responsabilités au sein du groupe pharmaceutique : de la direction des laboratoires à la présidence en passant par sa branche média (SIPA, Editions Privat). Il est actuellement Directeur Général de Pierre Fabre Participations.

- Le site de la Ligue nationale de rugby : www.lnr.fr