TFC / Stade toulousain, le match côté business

À Toulouse, le TFC et le Stade Toulousain ne se contentent pas d'animer les conversations des fans de foot ou de rugby. Les clubs d'Olivier Sadran et de René Bouscatel pèsent aussi sur la vie économique. Avant le lancement d'une saison européenne lourde d'enjeux, nous avons voulu savoir ce qui se joue en dehors des terrains : qui dirige les deux clubs ? Quels sont leurs modèles économiques ? Quels sont leurs résultats financiers? Quels sont leurs projets business ?

Pour la première fois depuis plusieurs années, les deux clubs toulousains seront engagés dans des compétitions européennes : l'Europa League pour le TFC, la H Cup pour le Stade Toulousain. Un défi sportif doublé d'un challenge économique, une participation européenne constituant pour les deux clubs la promesse de revenus supplémentaires.

Pas la même division
En termes purement business, les deux clubs ne jouent pas dans la même division. Le club d'Olivier Sadran (4e de Ligue 1 lors de la saison 2008/2009) disposait la saison dernière d'un budget de 44 millions d'euros, le XV de René Bouscatel et de Guy Novès jouait avec 27 millions d'euros. « Il y a une différence structurelle entre le foot et le rugby, analyse Patrick Bailleux, maître de conférence en gestion et droit du sport à l'Université Paul Sabatier de Toulouse. Plus des deux tiers du budget du TFC proviennent des droits TV. » Confirmation de Jean-François Soucasse, directeur général du TFC : « Sur l'ensemble de notre budget, 28 millions d'euros proviennent des droits TV. Nous étions partis en début de saison sur un budget prévisionnel de 39 millions d'euros mais nous avons bénéficié d'un bonus de 5 millions grâce à notre 4e place en championnat ! » Au stade Ernest Wallon, les ressources sont très différentes. Le club dispose de 27 millions d'euros soit l'équivalent des seuls droits TV du TFC. Les retransmissions de match ne rapportent que 4 millions d'euros au Stade Toulousain, le club pourtant le plus titré du rugby français et triple champion d'Europe. « Dans ce sport moins médiatique, explique Patrick Bailleux, et en l'absence de droits TV substantiels, il n'y a pas d'autre alternative que de diversifier les sources de revenus. » C'est clairement dans ce but que le Stade Toulousain a recruté Catherine Hostein au poste de directrice du développement et du marketing. « J'ai mis en place, explique cette ancienne de Procter et Gamble, un plan d'action autour de 5 pôles d'activités majeurs : billetterie, location d'espace, partenariats, produits dérivés et brasserie ». Une stratégie business observée de près en France et à l'étranger. « De nombreux clubs sportifs s'inspirent de la méthode stadiste » confirme Patrick Bailleux. Car le club de rugby a peut-être un budget deux fois moins important que le TFC mais il est malgré tout puissant économiquement. Il réunit 300 partenaires (même chiffre que le TFC) qui lui rapportent 10 millions d'euros, deux fois plus que les partenaires du TFC.

Priorité au sport
La croissance de leurs chiffres d'affaires est un objectif majeur des deux clubs. Ce n'est pas pourtant leur unique horizon. Leurs clubs sont différents, Olivier Sadran et René Bouscatel ne s'apprécient pas, il n'empêche qu'ils sont porteurs de valeurs communes. René Bouscatel a construit l'image du Stade sur l'« esprit rugby ». De son point de vue, la réussite sportive passe avant tout et les objectifs business ne doivent jamais supplanter les valeurs du sport. C'est aussi sur ces bases qu'Olivier Sadran a reconstruit le TFC. Priorité au sport et au football citoyen. « Nous ne sommes pas dans la logique économique et financière d'un club comme l'Olympique Lyonnais, explique Jean-François Soucasse. Nous cherchons avant tout à donner au club une croissance stable. Pas de diversification à outrance, c'est trop aléatoire. » Les deux clubs ont un autre point commun, leur volonté de s'impliquer dans la vie de la ville. Dans quelques semaines, TFC et Stade Toulousain seront les nouveaux actionnaires de TLT, la télé locale en perdition il y a quelques mois. Malgré leur inimitié, Olivier Sadran et René Bouscatel ont tous les deux accepté la proposition de Pierre Cohen d'entrer au capital de TLT, chacun à hauteur de 9 %. Le maire de la Ville rose qui augmente sa participation (et devient le plus important actionnaire avec 23 %) souhaite donner un nouveau souffle à TLT. Il veut lui assurer une pérennité économique basée sur un esprit citoyen. Un objectif qui ressemble furieusement aux valeurs du Stade et du TFC.

En savoir plus :
- www.stadetoulousain.fr
- www.tfc.info

En photo : le TFC et le Stade toulousain disposaient la saison dernière d'un budget évalué respectivement à 44 millions et 27 millions d'euros.

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