Trois questions à Jean-Marc Royer, directeur du Travail, en charge du Pôle Entreprises et référent « grippe A » pour la direction départementale du Travail. Depuis quelques semaines, on note l'apparition de sites d'informations qui évoquent la question, conseils utiles, mesures à prendre pour les salariés et la direction d'une entreprise. Le « Monsieur Grippe A » nous dit tout avant une éventuelle pandémie à partir de la rentrée prochaine.

La priorité est encore l'information ?

Oui, nous avons fait un énorme travail d'information sur la grippe A. Nous alimentons un certain nombre de sites sur le sujet. Nous élaborons également une plaquette qui devrait être distribuée à la fin du mois d'août. Cette plaquette insistera sur les modes de transmission, sur les symptômes. Nous expliquerons quels sont les risques et quelles sont les mesures à mettre en œuvre par une entreprise en cas de pandémie. Cette plaquette d'information tordra le cou à des certaines idées reçues. Non, on ne contracte pas la maladie en mangeant du porc. En revanche, le document insistera sur les mesures d'hygiène élémentaires : se laver les mains, port du masque ou gestion des objets contaminés par la grippe A.

Que doivent faire les entreprises ?

Il faut se préparer avant une éventuelle pandémie. Lorsqu'elle sera là, il sera trop tard. Et donc, j'insiste, il est encore temps de s'organiser. Il faut réfléchir à l'incidence de la maladie dans les services, je fais allusion à un taux d'absentéisme qui pourrait être phénoménal. Il est évident que pour les administrations, les centrales nucléaires, les prisons ou les hôpitaux, il faut prévoir des plans B pour remplacer les absents. Idem pour les entreprises, il faut prévoir un plan de continuité. Il ne doit pas y avoir de paralysie de notre système. Si on n'anticipe pas cela, on court à la catastrophe. Ce serait un véritable tsunami économique. Au plus fort de l'épidémie, la vie quotidienne se poursuivra chez soi, les entreprises doivent évoquer avec leurs équipes la question du télétravail. Cela permet de poursuivre une activité sans risque de contamination massive. L'entreprise doit se rapprocher du réseau des médecins du travail. Ils sont très informés sur la question. Ils donneront des réponses aux salariés ou aux employeurs.

Concrètement, tout est prêt ?

Oui, les hôpitaux, les équipes de secours ou les administrations sont prêtes. Avant l'été, il y a eu de très nombreuses réunions de travail entre les principaux services pour plancher sur le sujet. Pour ce qui est de la logistique, les masques notamment, je tiens à souligner que les entreprises peuvent se procurer directement des masques pour les salariés. Les entreprises peuvent commander les masques type FFP2, c'est le modèle le plus efficace et le plus résistant. Il a une durée de vie d'environ huit heures. Pour cela, il leur suffit de contacter un organisme public, l'UGAP (Union des Groupements d'Achats Publics). En revanche, pas question d'obtenir des anti-viraux, pour éviter les problèmes de résistances à ces produits. Il faut que la diffusion de ces médicaments se fasse au bon moment par les autorités compétentes ou les spécialistes.

En savoir plus :

www.travailler-mieux.gouv.fr
www.grippe-aviaire.gouv.fr
www.invs.fr
www.ugap.fr