Latécoère met le cap sur le Mexique

En installant un site industriel supplémentaire au Mexique, le groupe toulousain se rapproche de certains de ses clients américains et se renforce, alors que se profile une concentration du secteur des aérostructures.

Assis sur un confortable carnet de commandes, rempli pour les quatre prochaines années, Latécoère reprend des couleurs. Avec 11,1 % de croissance au 1er semestre et + 20 % réalisés en 2011, le groupe toulousain sort la tête de l'eau après quelques années difficiles. En janvier dernier, il se félicitait d'avoir réussi à renégocier 96 % de sa dette, montant à 368,8 M€ en 2011. Un signal encourageant suivi, en mai, de l'annonce de la création d'un site industriel au Mexique, gage de ses nouvelles ambitions. Confronté aux augmentations de cadences qui touchent toute la supply chain, Latécoère vise à accroître ses capacités de production existantes en Europe, en Tunisie et au Brésil. L'équipementier, dont les principaux clients sont Airbus et Boeing, est spécialisé dans les tronçons de fuselage, les portes d'avion, le câblage embarqué ainsi que l'activité ingénierie. Son nouveau site, installé à Hermosillo dans l'État de Sonora, produira des câblages embarqués et des portes. Le démarrage de la production est prévu au cours du second semestre 2012. D'ici 2015, 400 emplois devraient y être créés.

« De la réactivité, donc de la proximité »

« Le moteur de cette décision est le contexte économique actuel, affirme François Bertrand, président du directoire de l'équipementier. Nous constatons une forte croissance de nos activités en Amérique du Nord, qui ont représenté 18 % de nos ventes en 2011. Cette implantation américaine va nous permettre de nous rapprocher de certains de nos clients que sont Boeing, Bombardier, Embraer, eux aussi en pleine croissance. Pour travailler avec eux, il faut de la réactivité, donc de la proximité. » Latécoère a choisi le Mexique « parce que la plupart des sociétés liées au marché y ont déjà des implantations, poursuit François Bertrand. Mais aussi parce que le différentiel de coût de la production est important par rapport aux États-Unis. » Le président du directoire voit aussi se profiler, d'ici 2020, un important mécano industriel : « Aux États-Unis, le mouvement de concentration s'est déjà opéré et il reste deux acteurs importants, Spirit et Vought. C'est désormais au tour de l'Europe. » Selon François Bertrand, « Latécoère fait face à une vingtaine de sociétés concurrentes en Europe et se différencie par une compétence ingénierie forte et une internationalisation importante ». Un site supplémentaire affirmerait encore le poids du groupe. « Pour exister, il faut avoir un pied en Europe et un autre en Amérique du Nord », affirme François Bertrand. Le président du directoire récuse en revanche totalement un quelconque affaiblissement du site tunisien de Latécoère : « Il n'est pas question de cannibaliser la Tunisie ! Au départ, la production sera sans doute commune aux deux sites pour faire face à nos augmentations de cadences. Il est toujours plus sûr de doubler les sources. Mais cela ne restera pas figé.

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