3 questions à Robert Castagnac, nommé commissaire à la réindustrialisation

Nicolas Sarkozy vient de nommer des commissaires à la réindustrialisation dans 9 régions françaises. En Midi-Pyrénées, Robert Castagnac endosse ce rôle de coordonnateur des actions de l'Etat dans les bassins d'emplois menacés. Sous l'autorité du préfet de Région, il aura pour objectif de prévenir les restructurations, accompagner les entreprises et les salariés en difficulté et de favoriser la création et le développement d'activités.Robert Castagnac, en quoi consistent vos nouvelles fonctions ?

Nicolas Sarkozy vient de nommer des commissaires à la réindustrialisation dans 9 régions françaises. En Midi-Pyrénées, Robert Castagnac endosse ce rôle de coordonnateur des actions de l'Etat dans les bassins d'emplois menacés. Sous l'autorité du préfet de Région, il aura pour objectif de prévenir les restructurations, accompagner les entreprises et les salariés en difficulté et de favoriser la création et le développement d'activités.

Robert Castagnac, en quoi consistent vos nouvelles fonctions ?

La crise est sévère et va durer. Le président de la République a souhaité donner un signe en nommant des commissaires à la réindustrialisation. Nous allons tâcher d'endiguer les problèmes pour préserver la France industrielle. Trois missions se dégagent : tout d'abord anticiper les difficultés des entreprises en amont, de manière à intervenir si besoin au plus tôt. Nous devrons être présents sur le volet social et vigilants sur le respect du dialogue social dans les entreprises. Il existe des droits et des procédures, il faut que cela se fasse dans le respect de chacun. Troisième point, nous sommes chargés de travailler sur les emplois de demain. Il y a du travail : il n'est pas toujours facile d'attirer des investisseurs dans les bassins industriels. Sous l'autorité du préfet Dominique Bur, je disposerai des moyens mis en œuvre pour aider les entreprises en difficultés : fonds européens et nationaux, contrats Etat-Région.

Quels dossiers allez-vous étudier en premier lieu ?
J'ai participé à toutes les négociations entre les syndicats et la direction de Molex. Je suis aussi ce qui se passe chez Freescale Toulouse avec 800 emplois disparaissant d'ici 2011. Les situations sont très différentes : chez Freescale, l'ordre de grandeur du nombre de postes supprimés est catastrophique, mais dans un contexte de ville qui se développe. L'usine de Molex, elle, représente la moitié de l'emploi industriel du bassin de Villemur. J'irai également en Ariège pour travailler sur la reprise de la papeterie Lédar à Saint-Girons et sur la filière textile en Pays d'Olmes. Un premier bassin ariégeois s'est porté candidat pour bénéficier du Fonds national de revitalisation des territoires. D'une enveloppe globale de 55 millions d'euros, sa répartition n'a été précisée, mais les critères de sélection sont élevés.

Comment jugez-vous la situation de Molex ?
Je pense que la suite des opérations va être compliquée par les actions en justice menées par les syndicats comme par la direction. L'accord de sortie de crise signé le 5 mai n'a pas levé les questions liées à l'avenir du site. Les salariés bénéficient d'un répit mais contestent toujours la décision de fermeture du site prise par les dirigeants du groupe. Dans ces conditions, la réindustrialisation peut difficilement démarrer pleinement. A Villemur, la priorité est de financer la création d'une zone industrielle. Des idées se font jour, mais l'on ne peut pas encore parler de projets économiques structurés. Les salariés évoquent la possibilité de fonder, peut-être sous la forme d'une coopérative, un pôle connectique de 300 personnes. Nous leur avons dit que ce type de projet n'est pas évident et que les créations standard tournent plutôt autour de 30 à 50 emplois. Et puis, qui va investir ? De nouveaux projets apparaissent aussi dans le tertiaire, qui n'ont rien à voir avec l'activité manufacturière. Une discussion est notamment en cours sur le secteur de la logistique, avec Eurocentre qui n'est pas loin. Il va nous falloir concilier le temps de la réindustrialisation, une forme ciblée de développement économique dans une période difficile et qui prend deux à trois ans, et la rapidité nécessaire dans ce contexte de crise.

En savoir plus :

- Robert Castagnac est un ancien ingénieur agronome. Il a notamment assuré le suivi de la restructuration de la Défense ainsi que le dossier Giat Industrie. Correspondant local du pôle de compétitivité Agrimip, il a rejoint en 2004 le secrétariat des affaires régionales de la préfecture de région Midi-Pyrénées, où il est en charge des questions liées aux mutations économiques. www.haute-garonne.pref.gouv.fr

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