Le fret ferroviaire a besoin d'être relancé. 6,2 millions de tonnes transportées en Midi-Pyrénées

Comment relancer le fret ferroviaire, qui traverse une crise structurelle profonde ? C'est la question qui était posée aujourd'hui à Quint-Fonsegrives lors d'un colloque organisé par la Chambre régionale de commerce et d'industrie (CRCI) et la Préfecture de région. Revitaliser le secteur passera sans doute par la création d'un opérateur ferroviaire de proximité (OFP), une PME chargée de mieux répondre aux besoins des entreprises tout en réunissant des flux de marchandises diffus.En Midi-Pyrénées, le transport ferroviaire représente annuellement plus de 6,2 millions de tonnes.

Comment relancer le fret ferroviaire, qui traverse une crise structurelle profonde ? C'est la question qui était posée aujourd'hui à Quint-Fonsegrives lors d'un colloque organisé par la Chambre régionale de commerce et d'industrie (CRCI) et la Préfecture de région. Revitaliser le secteur passera sans doute par la création d'un opérateur ferroviaire de proximité (OFP), une PME chargée de mieux répondre aux besoins des entreprises tout en réunissant des flux de marchandises diffus.

En Midi-Pyrénées, le transport ferroviaire représente annuellement plus de 6,2 millions de tonnes. 88% de ces trafics sont réalisés en wagons entiers, notamment pour les matériaux, produits de carrières et produits pétroliers. 0,7 million de tonnes sont transportés en wagons isolés. Jacques Chauvineau est l'auteur d'un rapport sur le sujet, mission confiée par le ministère des Transports, de l'Equipement, du Tourisme et de la Mer. Présent hier à la cité des entreprises Entiore, il résume la difficile situation du fret en France : « Structurellement, il existe un opérateur historique dominant, la SNCF, et maintenant des opérateurs privés indépendants, souvent assez peu connus. Avec l'ouverture à la concurrence, ces opérateurs ont fait une entrée positive sur le marché mais le fret est globalement en recul. » A cela, plusieurs raisons : « En une génération, le marché a complètement changé. Nous sommes passés de transports de gros, acier, charbon et minerais, à une économie moins lourde, avec des envois de petites et moyennes quantités. Or, la compétitivité du fret ferroviaire est liée à la traction de convois lourds. Le coût des wagons isolés ou de petits lots est plus important pour les entreprises. »

Jacques Chauvineau a donc eu l'idée d'un concept novateur, l'opérateur ferroviaire de proximité (OFP). Cette PME serait chargée de traiter avec les clients au niveau local ou régional et de développer des synergies. Son objectif : regrouper et acheminer des flux de marchandises diffus, émanant d'origines géographiques diverses, vers des destinations communes. Une nouvelle organisation qui pourrait permettre d'abaisser les coûts de transports.

L'idée a été reprise lors du Grenelle de l'environnement. L'Etat a d'ailleurs pris l'engagement d'augmenter de 25% la part du fret ferroviaire d'ici 2012. Mais à ce jour, aucun OFP n'a encore vu le jour, même si plusieurs régions travaillent sur le sujet. En Midi-Pyrénées, deux candidats envisagent de devenir opérateurs ferroviaires de proximité : André Labatut, PDG de Véolog, et Michel Colombié, PDG d'Egénie. Mais plusieurs écueils restent à franchir. En premier lieu, la modernisation nécessaire des infrastructures ferroviaires, en cours avec le Plan rail. La viabilité économique d'un opérateur de proximité reste aussi incertaine. « Nous savons que le démarrage sera très difficile », reconnaît André Labatut, qui milite non pas pour la création d'une OFP par région mais pour la constitution d'un réseau d'OFP interconnectées. « L'opérateur doit offrir le plus de souplesse possible à ses clients. Il doit s'engager à ce qu'un train parte quotidiennement pour Brest, pour Paris, pour Strasbourg... Une réflexion avec la SNCF et les différents acteurs est nécessaire. Pourquoi ne pas imaginer des convois tirant des wagons de plusieurs opérateurs, pour limiter les coûts et offrir plus de possibilités ? » De son côté, Jean-Michel Genestier, directeur adjoint aux affaires publiques branche transports logistiques, l'affirme : « La SCNF va essayer d'être plus compétitive. »

Le Secrétaire d'Etat chargé des transports, Dominique Bussereau, a validé en mars la création d'une société de portage nationale, dont le but sera de promouvoir les opérateurs de fret de proximité. Elle est issue d'un partenariat entre Réseau ferré de France, la Caisse des dépôts et consignations et un short-liner nord-américain, Railroad Development Corp.

En photo : le fret ferroviaire représente 6,2 millions de tonnes de marchandises transportées chaque année en Midi-Pyrénées.

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