Agnès Paillard, directrice générale d'Aerospace Valley, quittera ses fonctions fin mars. Elle avait pris la direction du pôle mondial il y a moins de deux ans.

Arrivée en mars 2009 à la direction générale d'Aerospace Valley et interrogée sur son départ, Agnès Paillard explique qu'elle va quitter le pôle mondial en raison de "différences de points de vue" avec le président Jean-Marc Thomas. "Il a d'immenses qualités mais également des défauts, comme tout le monde, explique-t-elle. J'ai essayé de faire tout ce que j'ai pu. C'est une situation qui arrive dans toutes les entités, il n'y a pas à polémiquer dessus." Et de regretter : "Il est difficile de rester dans un organisme pluriel qui défend l'intérêt général tandis que certains sont plus attentifs aux intérêts d'une sous-partie du pôle."

De son côté, Jean-Marc Thomas, président d'Aerospace Valley, précise qu' "il n'y a pas de problème de personne. Le départ d'Agnès Paillard est une surprise et sa décision personnelle" et qu'il n'y a pas lieu d'en tirer des conséquences sur l'état de santé du pôle. "C'est la vie ! La directrice générale a apporté beaucoup au pôle depuis son arrivée il y a deux ans. Avec son expérience et son angle de vision, elle a contribué à la montée en puissance des PME dans le pôle et à l'élargissement des champs de compétences, notamment avec la création d'un club des financeurs et l'accélération des actions à l'international. Aujourd'hui Agnès Paillard décide de retourner en Aquitaine où elle restera un partenaire privilégié." Interrogé sur les dissensions qui ont pu apparaître entre Agnès Paillard et lui-même, Jean-Marc Thomas précise qu'il n'y a pas eu "d'opposition personnelle entre (nous) mais Aerospace Valley est une œuvre collective. Ce n'est pas un directeur qui définit la politique d'un pôle mais ses 550 membres. Essayons d'être rationnels, aujourd'hui, Aerospace Valley va bien et reste dans le peloton de tête des pôles de compétitivité français, aux côtés notamment de Minalogic à Grenoble et de Systematic à Paris."

Interrogé sur le départ d'Agnès Paillard, Christian Desmoulin, président du directoire d'Actia Group, a confirmé "qu'aucun administrateur n'a à se plaindre aujourd'hui de l'action qu'a menée la directrice générale". "J'ai beaucoup apprécié Agnès Paillard par les initiatives qu'elle a su soumettre au conseil d'administration d'Aerospace Valley, notamment en matière de financement ou d'exportation" a-t-il ajouté.

Salariée de l'Agence de développement économique d'Aquitaine (ADEA), Agnès Paillard était détachée pour une durée indéterminée auprès du pôle Aerospace Valley. Un accord tacite au sein du pôle prévoyait néanmoins qu'elle resterait à minima jusqu'au conseil d'administration d'Aerospace Valley qui doit avoir lieu en septembre. En démissionnant le 31 décembre Agnès Paillard a donc anticipé de 5 mois cette date butoir. Dès le mois de mars, Agnès Paillard réintègrera l'ADEA. Elle y travaillera au rapprochement de 2ADI et Innovalis, deux agences régionales dont les fonctions sont proches de celles de Midi-Pyrénées Expansion et Midi-Pyrénées Innovation.

Emmanuelle Durand-Rodriguez et Marie Grivot

- En savoir plus :

Présidé par Jean-Marc Thomas, le pôle de compétitivité mondial Aerospace Valley fédère 541 membres du monde universitaire, de la recherche et de l'industrie en Midi-Pyrénées et en Aquitaine. 368 projets de coopération ont d'ores et déjà été labellisés ou agréés. 195 d'entre eux ont pu bénéficier d'un financement public ou privé de 601 M€ au total. Le pôle a pour ambition la création de 40 000 à 50 000 emplois dans les 20 prochaines années. www.aerospace-valley.com

En photo : Agnès Paillard, directrice générale d'Aerospace Valley (© Rémi Benoit)