Travaux Publics : le cri d'alarme du président régional. « Les carnets de commandes passent de 5 à 3 mois ».

« Nous avons deux mois pour nous relancer. Les projets sont dans les cartons. On attend seulement le feu vert des collectivités » annonce Bruno Cavagné, président de la fédération régionale des travaux publics de Midi-Pyrénées. Dans la région, 450 projets d'infrastructures ont été recensés pour relancer l'investissement. Ils proviennent des collectivités locales, des grands opérateurs publics et privés ou de l'Etat.

Dans cette période de crise, la fédération régionale redoute « une baisse d'activité de 15 à 20% en 2009 ».

« Les Travaux Publics de Midi-Pyrénées figurent parmi les plus sinistrés de France » lance Bruno Cavagné. « Avec 2 milliards d'euros de CA en 2007, on est loin des périodes fastes et des investissements massifs des collectivités publiques, de l'Etat ou du privé » ajoute le président régional. Dans les prochaines semaines, nous allons revoir tous les présidents de conseils généraux, tous les responsables politiques. De manière générale, « ils comprennent notre inquiétude. Ils nous rappellent que l'Etat leur a transféré beaucoup de compétences, mais pas les crédits qui vont avec » ! Ce lundi 9 mars, Bruno Cavagné a rencontré le président de la Région : « Martin Malvy a dit que si le gouvernement aidait la Région pour le plan rail, il nous donnerait les 120 millions d'euros prévus pour le train en y ajoutant 80 millions supplémentaires. Ce serait une vraie bouée de sauvetage dans le contexte actuel. Mais pour l'heure rien n'est sûr ». Au cours des dernières semaines, « les carnets de commandes sont passés de 5 mois à 3 mois » a indiqué Bruno Cavagné. « Pour certaines entreprises, les carnets de commandes sont même en baisse de 50% » ajoute le président régional. Pourtant, les projets existent, il y en a 450 dans les tiroirs : la déviation de Gimont (32), celle de Figeac (46), l'hôpital de Cahors (46) ou la Rocade d'Albi (81) ou un nouveau franchissement du Tarn à Montauban (82), pour ne citer que quelques exemples. La chute des contrats en Midi-Pyrénées s'explique si l'on en croit le patron des TP de Midi-Pyrénées. « Il y a au moins trois raisons » selon Bruno Cavagné, « Airbus était un facteur d'investissement, il ne l'est plus. Nous sommes dans une année post-électorale. Et puis, le passage à la Communauté Urbaine n'a pas facilité les initiatives. En clair : il ne se passe rien ». D'après le président régional, « pour trouver pareille crise du secteur, il faut remonter à 1993 ». Pour l'instant, les entreprises du secteur des TP n'ont pas eu recours au chômage partiel. Selon la profession, il existe une parade. Elle suggère la mise en place d'un fond mutualisé pour des prêts bonifiés et la création d'un LID (Livret des Infrastructures Durables) pour financer les projets des collectivités.

Pour en savoir plus :

www.fntp.fr

En photo : Bruno Cavagné, président de la fédération régionale des Travaux Publics de Midi-Pyrénées (photo JWF)

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