Les emplois stratégiques ne sont plus réservés à Toulouse

L'Insee et l'agence d'urbanisme AUAT ont publié, ce vendredi 14 janvier, un document de 6 pages qui établit une photographie des emplois stratégiques en région. Toulouse reste un pôle d'emploi stratégique de premier plan, mais sa banlieue ainsi que les villes d'Albi, de Montauban, de Carcassonne, de Castres et d'Auch attirent de plus en plus de cadres occupant des fonctions dites « métropolitaines ». Le nombre d'emplois stratégiques présents sur l'aire urbaine toulousaine a été multiplié par 4 en vingt ans.

L'Insee et l'agence d'urbanisme AUAT ont publié, ce vendredi 14 janvier, un document de 6 pages qui établit une photographie des emplois stratégiques en région. Toulouse reste un pôle d'emploi stratégique de premier plan, mais sa banlieue ainsi que les villes d'Albi, de Montauban, de Carcassonne, de Castres et d'Auch attirent de plus en plus de cadres occupant des fonctions dites « métropolitaines ».

Le nombre d'emplois stratégiques présents sur l'aire urbaine toulousaine a été multiplié par 4 en vingt ans. On parle d'emplois stratégiques pour les cadres occupant des fonctions dites « métropolitaines » : conception recherche, gestion, prestations intellectuelles, commerce inter-entreprises et culture et loisirs. Ils sont aujourd'hui 70 000 sur l'aire urbaine, dont 50 000 rien que pour le Grand Toulouse. Cette croissance qui place Toulouse au 3e rang des villes comptant le plus grand nombre d'emplois stratégiques derrière Paris (1 million) et Lyon (100 000) déborde chaque année un peu plus sur la banlieue toulousaine et plus largement sur les aires urbaines des cinq autres grandes agglomérations de Midi-Pyrénées : Albi, Montauban, Carcassonne, Castres et Auch.

Dans ces cinq aires urbaines autour de Toulouse, les emplois stratégiques occupent donc une part croissante de l'emploi, 5,7 % en 2006 contre 4,7 % en 1999. Un chiffre supérieur à ceux des aires urbaines françaises de taille comparable. « L'économie est plutôt portée sur les services à la population dans ces villes », note Christian Bourniquet de l'Insee. Au contraire de l'aire urbaine toulousaine, plus portée sur une économie destinée aux marchés nationaux et internationaux. On notera la forte orientation conception recherche à Castres en lien avec l'industrie pharmaceutique, et la part importante des emplois stratégiques dans le domaine de la culture et des loisirs à Carcassonne, zone touristique par excellence. Les principaux pourvoyeurs d'emplois stratégiques sur Toulouse sont les activités de conseil et d'assistance, de construction aéronautique et spatiale ainsi que celles de recherche et développement.

La mobilité, tendance lourde

Plus proche de Toulouse, les communes de banlieue connaissent une dynamique similaire. « Les emplois stratégiques métropolitains ont eu tendance à se desserrer au profit des villes de banlieue », confirme Christian Bourniquet. Le poids de la Ville rose depuis les années 80 a baissé en continu. » Toulouse concentre aujourd'hui 44 000 emplois stratégiques, tandis que sa banlieue proche en compte 22 000. Le Sicoval (5 100) et le Muretain (1 400) notamment ont su tirer leur épingle du jeu. Des villes comme Blagnac, Labège, Muret, Portet-sur-Garonne ou Balma connaissent une belle croissance de leur nombre d'emplois stratégiques. Une croissance qui s'est appuyée, dans les années 90 et 2000, sur la création de grandes zones tertiaires et industrielles en périphérie. « C'est Labège qui affiche le taux le plus important d'emploi stratégique avec 25 %, à quasi-égalité avec Blagnac » relève Christian Bourniquet.

Autre tendance lourde en Midi-Pyrénées : la forte mobilité des cadres occupant des emplois stratégiques. Le solde entre les arrivés et les départs est largement excédentaire en région. L'espace métropolitain attire des cadres souvent jeunes, de tous horizons géographiques. Ils sont issus pour un tiers des régions du Sud, à 29 % d'Ile de France et pour 15 % de l'étranger ou d'outre-mer, majoritairement de pays de l'Union européenne. C'est encore la fonction conception recherche qui en attire le plus, à raison de deux entrants pour un seul départ. « La forte mobilité constatée sur le territoire devrait rester un atout tant que l'attractivité reste également forte » constate Christian Bourniquet qui s'inquiète néanmoins de l'impact d'une crise durable dans les secteurs porteurs tels que l'aéronautique.

Marie Grivot

- En savoir plus :

www.insee.fr/mp

En photo : 40 % des emplois stratégiques de Midi-Pyrénées concernent la conception recherche (© Rémi Benoit)

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