Les taxis en Haute-Garonne n'ont pas le moral. Gérard Gélis, président du syndicat des artisans taxi de la Haute-Garonne (SAT 31) nous présente un état des lieux de ce secteur qui génère en moyenne, par taxi, un chiffre d'affaires annuel de 30 à 45 000 €.

Combien de taxis exercent en Haute-Garonne ?
On compte environ 650 taxis en Haute-Garonne et 250 rien que pour Toulouse. Un chiffre relativement stable dans la Ville rose après plusieurs années de croissance continue. Chaque année, des commissions délivrent par contre des licences en périphérie toulousaine.

Qui décide du nombre de licences délivrées ?
C'est le maire de chaque commune qui décide du nombre de taxis qu'il souhaite pour sa commune. Une commission composée de représentants des taxis, des usagers, des institutionnels peut être consultée mais elle n'est pas décisionnaire. Au final, c'est donc le maire qui décide. Vu qu'en ce moment le secteur n'est pas très dynamique, il n'y a pas nécessité à multiplier les licences, notamment à Toulouse.

On ne manque donc pas de taxis, ni à Toulouse, ni dans le département ?
Certaines personnes vous diront qu'à certaines heures, on manque de taxis. Selon moi ce n'est pas tant un manque de véhicules que des difficultés de circulation qui en sont la raison. Multiplier les licences n'aurait donc aucun effet.

Combien de licences sont délivrées chaque année ?
On ne peut pas faire de moyenne car ce chiffre varie énormément d'année en année. En 2010, 10 licences ont été accordées. On compte environ un taxi pour 2 000 à 2 500 habitants. En dessous ce n'est pas viable. On essaye de ne pas donner de licences sur de trop petits villages.

Et combien coûte une licence ?
Entre 220 000 et 230 000 € en fonction de l'offre et de la demande. C'est un prix qui s'est stabilisé depuis deux ou trois ans.

Comment se structure l'offre de taxis entre indépendants et grandes enseignes ?
Le secteur se compose majoritairement de grosses compagnies. Sur Toulouse on en compte deux, Capitole Taxi et Radio Taxi Toulousain. De plus petits groupements de 4 ou 5 voitures existent mais restent marginaux.

Comment se porte le secteur selon vous ?
L'activité est en baisse depuis quelques années. Nous avons tous moins de travail. Beaucoup d'entreprises font des économies et cherchent des moyens de transport moins onéreux. Sans parler de celles qui font appel aux nouvelles technologies avec la visioconférence par exemple.

Quelles sont vos préconisations pour sortir de cette crise ?
Il nous faut fidéliser nos clients. C'est à mon sens aux compagnies d'essayer de le faire en adaptant leurs tarifs

Marie Grivot

- En savoir plus :
www.sat31.fr

En photo : le secteur compte environ un taxi pour 2000 à 2500 habitants (© Fotolia)