Apec. Bilan 2010 de l'emploi des cadres

Jean-Sébastien Fiorenzo, responsable des services aux entreprises de l'Apec Midi-Pyrénées, Languedoc-Roussillon et Limousin analyse le marché de l'emploi des cadres dans la région. Il évoque le rôle de l'Apec pour aider les entreprises à optimiser leurs recrutements, notamment en s'attachant aux compétences plutôt qu'au parcours des candidats.Comment l'emploi des cadres a-t-il évolué en 2010 ?

Jean-Sébastien Fiorenzo, responsable des services aux entreprises de l'Apec Midi-Pyrénées, Languedoc-Roussillon et Limousin analyse le marché de l'emploi des cadres dans la région. Il évoque le rôle de l'Apec pour aider les entreprises à optimiser leurs recrutements, notamment en s'attachant aux compétences plutôt qu'au parcours des candidats.


Comment l'emploi des cadres a-t-il évolué en 2010 ?

Il s'est comporté correctement par rapport à ce qui était anticipé. Il y a eu environ 4 000 recrutements en Midi-Pyrénées. Par rapport à 2009, le volume assez constant, mais en 2003-2004, on était à 7 000 voire 8 000. La crise est passée par là. On constate une reprise forte sur la fin de l'année, même s'il faut être prudent.

La situation des jeunes diplômés s'est-elle améliorée ?

En 2009, l'Apec avait tiré la sonnette d'alarme sur ce sujet. Sur les fonctions d'ingénierie, en Midi-Pyrénées, le marché repartant, il y a une amélioration. Tout dépend de la fonction sur laquelle ils sont : les jeunes qui ont fait des écoles de commerce ou d'ingénieurs, où ils ont mixé cursus d'école et intervention en entreprise, trouvent en général plus facilement un emploi.

Est-ce que les formations proposées répondent aux besoins du marché ?

Certaines formations sont plus adaptables que d'autres au marché. Par exemple, sur les fonctions support comme la communication ou le marketing, il y a des cycles de formation qui peuvent être très intéressants. Mais quand on est en Midi-Pyrénées, pour un jeune diplômé, je ne sais pas si les entreprises ont de réels besoins. Sans généraliser, souvent dans ces fonctions les cadres sont amenés à passer par la case Paris pour revenir ensuite en région.

Y a-t-il une spécificité régionale de l'emploi des cadres ?

Midi-Pyrénées est dans une bonne moyenne nationale, avec deux grandes caractéristiques. Le marché est porté principalement par l'aéronautique, secteur où ce sont les fonctions d'ingénierie qui sont principalement recherchées. Ensuite l'emploi des cadres est très concentré sur Toulouse et sa proche banlieue, à l'exception de quelques bassins forts comme Albi, Montauban ou éventuellement Rodez.

En 2010, comment le rôle de l'Apec a-t-il évolué ?

Depuis cette année, nous n'accompagnons plus les cadres en recherche d'emploi par le biais de Pôle Emploi dans le cadre de la co-traitance. L'Apec a recentré ses activités sur les cadres en activité, auxquels on propose un certain nombre de services pour les accompagner dans leur projet ou dans leur évolution professionnelle.

Quels services proposez-vous aux entreprises ?

Les entreprises nous sollicitent d'abord pour diffuser des offres d'emploi. En 2010, plus de 1 500 d'entre elles ont travaillé avec l'Apec Midi-Pyrénées. Elles ont aussi accès à une Candidapec qualifiée, de bonne qualité. Ensuite, on propose des services annexes, qui pour le coup sont facturés : présélection de candidats, formations dans les entreprises sur les entretiens annuels, les entretiens professionnels... Nous avons aussi des salons comme Cadres &Co.

Comment trouver les bons profils ?

Certaines entreprises recherchent le mouton à cinq pattes. Entre la représentation qu'elles se font de certains métiers et la réalité du marché, parfois, c'est un peu compliqué. Il faut parfois réouvrir le champ des critères avec elles. Le rôle de l'Apec est de les aider à redéfinir leurs besoins et leurs critères. Cela va jusqu'au niveau de rémunération : parfois ils peuvent se situer jusqu'à 15 ou 20 % en dessous du prix du marché. Nous leur disons de ne pas sous-évaluer leur proposition s'ils veulent attirer les compétences.

Vous mettez en avant une nouvelle approche du recrutement...

Le service "Recruter sans CV" s'adresse depuis quelques mois essentiellement à des grands groupes qui ont la volonté de se détacher du format papier, d'approcher le recrutement sous l'angle des compétences et non sous l'angle uniquement du parcours et du diplôme. Il faut se poser la question : est-ce que le fait qu'une personne ait fait telle école assure qu'elle a les compétences-clés pour le poste ? Cela déverrouille l'esprit. C'est une démarche originale, surtout sur des métiers cadres à responsabilité.

Les réseaux sociaux et Internet sont devenus incontournables ?

Les réseaux sociaux impactent les process de recrutement, surtout chez les cadres. Nous essayons d'expliquer ça aux PME en leur disant qu'il faut aussi passer par Viadeo pour trouver des compétences et pas des CV. Du coup, un cadre qui n'est pas sur les réseaux sociaux perd une grosse part de visibilité et peut-être des opportunités. On travaille aussi avec les entreprises sur leur image numérique vis-à-vis des cadres. C'est un champ qui va évoluer, nous n'en sommes qu'aux prémices.


Benjamin de Capèle

En photo : Jean-Sébastien Fiorenzo, 40 ans, est responsable du service aux entreprises de l'Apec Midi-Pyrénées, Languedoc-Roussillon et Limousin depuis juin 2010. Originaire de Toulouse, titulaire d'une maîtrise des affaires et d'un master de communication à l'ESC Toulouse, il est entré à l'Apec en 2003. (© Rémi Benoit)

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