Didier Gardinal, CRCI : "Il faut remettre les entreprises au cœur de notre réflexion"

2011 est une année cruciale pour les chambres de commerce avec l'entrée en vigueur de la réforme. Didier Gardinal, président de la Chambre régionale de commerce et d'industrie de Midi-Pyrénées, en explique les grandes lignes et donne son analyse de l'économie de la région. Comment les entreprises de Midi-Pyrénées ont-elles traversé l'année 2010 ?

2011 est une année cruciale pour les chambres de commerce avec l'entrée en vigueur de la réforme. Didier Gardinal, président de la Chambre régionale de commerce et d'industrie de Midi-Pyrénées, en explique les grandes lignes et donne son analyse de l'économie de la région.

Comment les entreprises de Midi-Pyrénées ont-elles traversé l'année 2010 ?
Midi-Pyrénées a mieux supporté la crise que d'autres régions, ce qui ne veut pas dire qu'elle ne l'a pas subie. On a la chance d'avoir des poids lourds mais aussi un tissu de PME qui savent s'adapter rapidement. Globalement, l'année a été correcte. En dehors du BTP et de l'immobilier, il y a des signes qui permettent de dire que la reprise s'annonce, même s'il ne faut pas crier victoire trop tôt.

Comment voyez-vous l'année 2011 ?
Mi-2010, ma crainte était le volet social, qui me fait moins peur maintenant. Il y a toujours quelques bémols, puisque la conjoncture en Midi-Pyrénées, c'est aussi celle de la France et celle du monde. Au niveau de l'Europe on a la problématique de l'Irlande, la Grèce, les craintes pour le Portugal... avec un risque d'onde de choc sur l'économie française. Malgré cela, j'ai tendance à être plus optimiste qu'il y a deux ou trois mois.

Que faut-il attendre de l'arrivée du TGV dans la prochaine décennie ?
Une bouffée d'oxygène : des centaines d'emplois pourraient être créés dès la phase de travaux. Le groupe de travail « Développement économique » dont j'étais le rapporteur, lors des réflexions menées par la région, a demandé à Martin Malvy de peser de tout son poids pour qu'une partie des entreprises qui seront choisies pour ces travaux soient des entreprises de la région. Dans la foulée, la dynamique ne se limitera pas aux villes ou aux départements qui sont sur le trajet du TGV. Cela va nous désenclaver et permettre de nous raccorder à l'est et à l'ouest. Parce que pour moi le TGV ne s'arrête pas à Toulouse, sinon cela n'a aucun sens : ce qui nous intéresse aussi et surtout, c'est d'aller vers Barcelone, c'est l'Espagne. Si on arrive à cumuler la LGV et une traversée centrale des Pyrénées, on met dans notre poche de sérieux atouts.

Quel rôle les chambres de commerce peuvent-elles jouer dans le développement des transports ?
Sans moyens de communication, il n'y a pas de développement. Sur les projets, les chefs d'entreprises et les chambres de commerce ont toute leur place. On ne finance pas, on n'a pas la compétence développement économique mais on peut être un réservoir d'idées, un lien entre toutes les structures et le monde économique. Quand il y a des blocages au niveau politique, on peut aider à les résoudre. Nous, nous n'avons pas de problème politique, nous ne parlons que l'économique.

Quelles sont les grandes lignes de la réforme qui entre en vigueur en 2011 ?
Les trois points les plus importants sont le maintien du statut d'établissement public pour les chambres, la collecte de la taxe au niveau de la région et, à effet du 1er janvier 2013, le rattachement de l'ensemble des personnels à la région, la région remettant à disposition des chambres territoriales les budgets et les personnels. L'échelon régional, stratégique, devient le Parlement des entreprises, avec 55 élus qui sont les représentants de toutes les chambres en fonction du poids économique de chacune. Il faut qu'on remette les chefs d'entreprise au cœur de notre réflexion pour mieux les servir — avec moins d'argent, puisque notre budget est raboté de 15%. L'objectif est de reprendre notre place dans le développement économique, qu'on avait un peu perdue. Parallèlement, on a heureusement gardé les chambres territoriales de proximité, qui sont indispensables, car notre force, c'est le réseau et la connaissance de l'entreprise.

En 2011, il y aura deux nouvelles chambres départementales...
En Midi-Pyrénées, on est les bons élèves de la réforme : il n'y aura plus qu'une chambre par département, avec la fusion des chambres de Rodez et de Millau et celle des chambres d'Albi et de Castres. Cela permettra aussi plus d'efficacité pour l'entreprise.

Quel est l'objectif Club des dirigeants durables que vous avez créé ?
Il rassemble les entreprises qui tournent autour du développement durable. Il s'agit de permettre aux dirigeants de se rencontrer, d'échanger sur leurs problématiques, sur le métier, sur le business aussi. Des rencontres naîtront des demandes, des projets. La chambre régionale est un lieu où on peut les aider. C'est notre rôle de rapprochement et de mise en réseau.

Benjamin de Capèle

En photo : Didier Gardinal, président de la CRCI (© Rémi Benoit)

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