Une nouvelle répartition des aides européennes sera annoncée lundi 23 février par le ministre de l'Agriculture, Michel Barnier.

« Un stand Midi-Pyrénées est prévu pour mettre en valeur nos activités agricoles et pour montrer l'importance que nous y attachons, explique Marc Carballido, vice-président de la Région chargé de l'agriculture. L'axe de nos actions est le soutien de la démarche qualité. Cette notion complète bien la diversité des territoires que nous allons représenter. » La participation de la collectivité au Salon est « incontournable : notre présence est requise pour rencontrer et aiguiller les consommateurs et les curieux », poursuit Marc Carballido. S'il est difficile d'estimer les retombées économiques d'un événement, « elles sont très importantes en termes d'image. On le voit bien, il y a un véritable engouement pour l'agriculture, notamment de la part des urbains. Il suffit de voir le succès de la Sisqa à Toulouse. » En décembre dernier, le Salon de la qualité alimentaire a attiré 75.000 visiteurs en quatre jours.

La Région présentera à Paris son plan de soutien à la filière bio, lancé en 2007. « Nous avons dépassé nos objectifs puisque 1,5 million d'euros lui ont été consacrés en 2008 », reprend Marc Carballido. 72 exploitations ont été subventionnées dans le cadre d'un plan d'équipement et 437 dossiers ont été soutenus pour le renouvellement de leur licence AB. La collectivité a notamment mis en place l'opération « Mangez bien, mangez bon » dans les restaurants scolaires. Avec 66.000 hectares consacrés au bio, Midi-Pyrénées est la première région française en superficie.

Autre domaine que la Région soutiendra lors du Salon : la viticulture. Pour Marc Carballido, « il est essentiel d'appuyer cette filière. Nous travaillons notamment sur l'inter-professionnalisation et l'accompagnement à la vente. » Le bassin viticole Sud-Ouest regroupe 19 appellations d'origine contrôlée et 22 vins de pays, dont les vignobles s'étendent sur 11 départements : 8 en Midi-Pyrénées et 3 en Aquitaine.

Le Salon de l'agriculture se tiendra dans un climat d'inquiétude de la profession. « Comme tout le monde, les agriculteurs passent par la crise, dit Marc Carballido. Cela se rajoute aux difficultés liées à la spécificité de leur métier : les cas de fièvre catarrhale, les dégâts liés à la tempête. » Inquiet, le vice-président de Région ? « En Midi-Pyrénées, l'ancrage local de nos producteurs devrait nous permettre d'affronter ces problèmes. Mais des secteurs sont en difficultés : à titre d'exemple, l'élevage, ovin et bovin, souffre beaucoup. »

Hier, Nicolas Sarkozy s'était employé à rassurer le monde agricole, annonçant le déblocage d'une enveloppe de 300 millions d'euros et une loi de modernisation de l'agriculture et de l'agroalimentaire d'ici la fin de l'année. Ce matin, le ministre de l'Agriculture Michel Barnier a indiqué qu'il annoncerait lundi 23 février « des mesures de solidarité » envers les agriculteurs. « On va, à l'intérieur d'une enveloppe qui ne bouge pas, redistribuer, de manière raisonnable mais de manière ambitieuse pour que la Politique agricole commune soit plus protectrice pour les agriculteurs, qu'elle soit plus équitable, plus juste et en même temps plus durable », a expliqué le ministre. L'objectif est de « mieux équilibrer les soutiens européens, qui sont très différents entre les filières ». Seront par exemple concernés « l'élevage ovin, qui est en voie de disparition », les « productions durables » et « la production de protéagineux ». Marc Carballido, lui, attend d'en savoir plus. « Je ne peux pas juger l'annonce. Il faut voir quelles seront précisément les filières aidées et à quel niveau. Leurs modes d'activités sont très différents, il faudra aussi régler les difficultés liées aux investissements des agriculteurs, à l'innovation. »

En savoir plus :

- L'agriculture est un secteur économique stratégique : il a dégagé 10 milliards d'excédents en 2008. La France est le premier pays exportateur mondial de produits agricoles transformés.

- Les agriculteurs français touchent 10 milliards d'euros d'aides européennes chaque année selon l'INSEE. Ils craignent la réduction de cette manne à l'horizon 2013, et un système de subventions uniformes à l'hectare, quel que soit le type de culture pratiqué.

- La Région a débloqué en octobre 2008 une enveloppe de 1,5 million d'euros pour aider les éleveurs touchés par la fièvre catarrhale. Le 5 février dernier, elle a voté 271 600 euros de subventions à l'attention de l'industrie agro-alimentaire et 700 euros en faveur de l'agriculture biologique.

- Le salon débute demain et s'achèvera le 1er mars. Il devrait attirer plus de 600.000 visiteurs. www.salon-agriculture.com

En photo : la filière bovine est particulièrement touchée par les difficultés économiques. (photo Rémi Benoit)