A chaud, les réactions des candidats.

La liste PS - PRG - MRC du président sortant du Conseil régional, Martin Malvy, arrive largement en tête du 1er tour selon les résultats définitifs fournis à 23h40 ce dimanche 14 mars par la Préfecture de région. Le socialiste, en lice pour un 3e mandat, atteint un score de 40,93%. A peine moins bien que lors du premier tour de 2004 (41,39%). Le président sortant avait convié les journalistes à 21h15 à la fédération départementale du Parti socialiste à Toulouse. Tout sourire, et "plutôt content de cette belle journée de beau temps". Premier enseignement de ce premier tour selon Martin Malvy : "L'abstention, très forte, autour de 48%. Il faudra en déterminer les raisons, mais cela n'a pas d'incidence sur le résultat, on ne peut pas en déduire que tel ou tel parti est avantagé. Deuxième enseignement, il s'agit d'un avertissement à Nicolas Sarkozy et à l'UMP. Pour le reste, c'est une reconnaissance de la politique régionale que nous menons ces dernières années. "Cette victoire (se reprenant aussitôt, NDLR), pardon, ce score encore partiel, me donne satisfaction." Il a refusé d'évoquer ses concurrents : "La soirée n'est pas encore finie." Quant aux négociations attendues avec Europe Écologie et les autres partis de gauche, le président sortant n'a pas voulu trop s'avancer. "Les négociations débuteront demain matin. Durant mon mandat et lors de la campagne, je me suis toujours placé dans une perspective de rassemblement. Je souhaite que comme aujourd'hui, l'assemblée régionale fonctionne sur un pacte de gouvernance. C'est la logique des choses."

Tête de liste

UMP Majorité présidentielle

, Brigitte Barèges a recueilli 21,75% des suffrages. La députée-maire de Montauban espérait à quelques semaines du scrutin "être devant au premier tour et au second tour" et faire "le double des Verts". Arrivée à son QG de campagne vers 21h, rue Alsace-Lorraine à Toulouse, elle s'est dit avoir "un très bon moral. Je suis plutôt contente : nous nous maintenons partout ou presque (Jacques Godfrain avait réalisé 19% au 1er tour de 2004, NDLR). Dans les grandes villes, la majorité présidentielle a plutôt bien résisté. Nous doublons presque le score des Verts, à Montauban nous sommes presque à 27%. Il convient aussi de relativiser ces chiffres : l'abstention, très forte, favorise les petits partis." L'UMP - Majorité présidentielle ne bénéficiera que d'un maigre réservoir de voix au second tour. Cela ne semble pas troubler la candidate pour autant, qui se fend au passage d'une pique à destination de Martin Malvy, "en campagne depuis 12 ans et qui bénéficie d'un journal de campagne, la Dépêche du Midi". Pour Brigitte Barèges, "en cas de fusion avec les Verts, les électeurs de Martin Malvy seront perturbés, déboussolés : leurs projets sont trop différents".

En 3e position arrive la liste Europe Écologie de Gérard Onesta avec 13,46% des votes. En mars, l'ancien vice-président du Parlement européen ambitionnait les 16% dans la lignée du score obtenu lors des dernières Européennes et se fixait un but : figurer "en deuxième position devant l'UMP au 2e tour". Le pari semble en passe d'être manqué mais n'attriste pas pour autant Gérard Onesta, positif devant près de 80 personnes réunies au QG de campagne vers 21h40 : "C'est une très bonne cuvée ! Nous réalisons sans doute l'un des meilleurs scores d'Europe Écologie au plan national. Aujourd'hui, nous sommes très clairement la 3e force politique de Midi-Pyrénées. Europe Écologie pèse lourd." Bouquet à la main, il a évoqué "une campagne digne, forte, pétillante. Ce n'est pas la première, et ça ne sera pas la dernière !" Mais déjà, il est temps de penser aux alliances du second tour. Le chef de file en Midi-Pyrénées s'est montré décidé : "Dès demain, nous entamerons des discussions avec le Parti Socialiste, avec le Front de Gauche. Si l'on trouve des gens capables de respecter la proportion sortie du scrutin, l'équilibre des votes, alors nous en serons. Si jamais le PS est dans la construction. S'il est dans la destruction, alors sans aucun problème nous nous maintiendrons." Main tendue de Martin Malvy, main tendue de Gérard Onesta : les tractations peuvent maintenant commencer.

Le Front National de Frédéric Cabrolier a réuni 9,49% des votes et n'est donc pas en mesure de se maintenir au 2e tour contrairement à 2004 ; le Front de Gauche mené par Christian Picquet atteint 6,91%.

La liste Modem - Centre menée par Arnaud Lafon obtient 3,78% des voix. Très loin des 10% espérés par le maire de Castanet-Tolosan mais conforme aux résultats avancés par les sondages. Pour le benjamin des candidats, "c'est une très grosse déception. Déception de ne pas avoir su convaincre les électeurs de se déplacer, avec cette abstention considérable. Déception de voir que la voix de l'indépendance et de l'autonomie n'était pas ce qui était attendu par les électeurs. Cela dit, je suis très content de voir le Modem - Centre dépasser les 10% dans plusieurs communes de Haute-Garonne et de battre Brigitte Barèges dans ma commune avec 13,5% des voix, contre 13,15% pour l'UMP." Le chef de file du Modem se garde bien de donner une consigne de vote pour le second tour : "Pas de consigne, non. Je ne ferais pas l'erreur de dire pour qui je ne voterai pas."

La liste NPA - Objecteurs de conscience de Myriam Martin figure à 2,89% ; Lutte Ouvrière de Sandra Torremocha ferme la marche à 0,84%.

Mikaël Lozano

En photo : Martin Malvy, Brigitte Barèges et Gérard Onesta (photos Rémi Benoit)