Près de 2.000 agriculteurs manifestent à Toulouse pour le droit à l'irrigation

Les Fédérations départementales des syndicats d'exploitants agricoles (FDSEA) et les différentes Coordinations rurales de Midi-Pyrénées étaient mobilisées ce lundi 8 mars dans le centre-ville de Toulouse. Leur objectif : protester contre les restrictions d'irrigation de 30 à 50% qui doivent être imposées dès janvier 2011.« De l'eau pour nourrir les hommes. » C'était l'un des mots d'ordre de la manifestation de lundi, qui a poussé 2.000 agriculteurs à défiler dans les rues du centre-ville de Toulouse, malgré la neige.

Les Fédérations départementales des syndicats d'exploitants agricoles (FDSEA) et les différentes Coordinations rurales de Midi-Pyrénées étaient mobilisées ce lundi 8 mars dans le centre-ville de Toulouse. Leur objectif : protester contre les restrictions d'irrigation de 30 à 50% qui doivent être imposées dès janvier 2011.

« De l'eau pour nourrir les hommes. » C'était l'un des mots d'ordre de la manifestation de lundi, qui a poussé 2.000 agriculteurs à défiler dans les rues du centre-ville de Toulouse, malgré la neige. Au centre du conflit, une loi sur l'eau datant de 2006 et qui imposera au début de l'année prochaine une restriction supplémentaire à l'irrigation, en Midi-Pyrénées comme partout ailleurs en France. « Tout s'accumule : dans la région, les revenus ont été réduits de 50% en deux ans, la redevance a encore augmenté, s'insurge Yvon Parayre, président de la Chambre d'Agriculture de la Haute-Garonne. Il y a un moment où la baisse de la valeur ajoutée est trop importante. »

Peu après midi, les manifestants se sont arrêtés à l'Agence de l'Eau Adour-Garonne, qui prélève la redevance sur l'eau. Ils y ont été reçus par Marc Abadie, directeur général de l'agence. « Depuis 25 ans, l'Agence de l'Eau a investi 180 M€ pour la mise à disposition de 500 millions de mètres cubes d'eau », indique Marc Abadie, qui assure que « dès l'application du décret, l'Agence prévoit une baisse de 33% de la redevance imposée aux agriculteurs. »

Mais certains syndicats exigent une modification de la loi. « Nous savons que la gestion de l'eau potable est un enjeu majeur pour les années qui arrivent, explique Lionel Laborie, président des Jeunes Agriculteurs de Haute-Garonne. Mais nous affirmons qu'il existe d'autres solutions que baisser l'irrigation : aujourd'hui, on ne retient que 1% de l'eau qui tombe. On pourrait emmagasiner de l'eau en hiver pour l'utiliser en été. Nous militons aussi pour la création d'un barrage à Charras, dans les Pyrénées, pour créer une réserve. Toutes les études ont été faites, le projet existe depuis vingt ans, mais la décision coince au niveau politique. »

Les principaux dirigeants syndicaux du monde agricole ont ensuite été reçus par le préfet de Région, Dominique Bur, afin de lui exposer leurs revendications. Pendant ce temps, sur la place Saint-Etienne, les agriculteurs circulaient calmement entre les tracteurs et les camions déjà recouverts de neige, alors que la présence policière était impressionnante.

Parmi les syndicats de Midi-Pyrénées, la Confédération paysanne était l'un des seuls à être absent du cortège. « C'est une loi qui date de 2006, et il nous semble qu'il est un peu tard pour se réveiller, indique Patrick Kirchner, porte-parole du syndicat en Midi-Pyrénées. De notre côté, nous sommes favorables à une lutte pour maintenir les prix, pas à des manifestations qui visent à maintenir en place un système d'agriculture dépassé. » La Confédération paysanne est également opposée à la création du barrage de Charras, pour des raisons environnementales et financières.

Dans une lettre adressée au préfet Dominique Bur la semaine dernière, Martin Malvy, président du Conseil régional, estimait qu'en matière de gestion de l'eau, « la méthode est inadaptée et le calendrier beaucoup trop restreint ». Il a réclamé que « la concertation se déroule normalement, que des études d'impact économiques soient conduites et que des mesures de compensation soient adoptées. »

Clément Sirdey

En savoir plus :
https://www.agriculture31.com/

En photo : des policiers surveillent les agriculteurs, place Saint-Etienne, à Toulouse, alors qu'ils protestent contre les restrictions appliquées à l'irrigation (photo : Rémi Benoit)

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