Il s'est dit heureux de mener la campagne pour les régionales et a dénoncé l'absence de politique industrielle de Martin Malvy.

C'est dans les locaux de l'entreprise Artec Aerospace, basée à Seilh (31), que François Bayrou avait choisi d'inviter la presse pour témoigner son soutien appuyé à sa tête de liste locale pour les régionales, Arnaud Lafon : « Je pense qu'il est important de parler de cette entreprise, spécialisée dans le traitement des vibrations, extrêmement innovante qui dispose de compétences qui valorisent la région, a-t-il justifié. Ce devrait, du reste, être le rôle des élus de faire connaître ses compétences ».

Un exemple sur lequel le président du Modem s'est appuyé pour livrer sa vision de l'industrie française : « Le problème dans notre pays est que l'on joue trop sur la défensive : on laisse partir des savoir-faire car la seule question posée est celle du coût de la main d'œuvre. Mais si l'on savait maîtriser les processus de fabrication, on pourrait créer de l'emploi chez nous. Il faut mener une politique de relocalisation et non de démission. La bataille de l'emploi est perdue car elle est mal menée ».

Une vision que Arnaud Lafon, maire de Castanet-Tolosan, a repris à son compte dans le cadre régional : « Nous avons, en Midi-Pyrénées, des friches industrielles, ou à venir, car nous sommes restés sur de la mono-industrie, passive de surcroît. Une région a vocation à identifier les entreprises qui rencontrent des difficultés, comme Molex ou Tembec, et à envisager une reconversion pour ses employés. Le Conseil Régional ne doit pas être uniquement gestionnaire mais aussi visionnaire en prévenant et anticipant les mutations industrielles. Nous souhaitons mener une politique industrielle active ».

Amené à donner son avis sur la gestion de l'équipe sortante, le candidat Modem a déclaré qu'elle « n'avait mené aucune politique industrielle » tout en gardant ses piques les plus aiguisés pour le parti gouvernemental : « Malvy n'a pas un mauvais bilan mais nous pensons que l'on peut proposer mieux, particulièrement en matière économique. Quant au Sarkozysme, on voit bien qu'il ne prend pas dans la région. La seule alternative à l'immobilisme réside donc dans le centrisme ».

Interrogé sur les chances de son mouvement au scrutin régional alors que les sondages le créditent de moins de 10%, François Bayrou s'est dit optimiste, au niveau national mais aussi local : « Arnaud Lafon est un candidat jeune, enraciné, dynamique, intelligent avec une vision qui s'est formée au travers du temps. Il a su rassemblé des personnalités venus d'horizons différents. Je lui crois un grand avenir ». Quant à la question d'une éventuelle alliance au soir du premier tour, notamment avec Europe Ecologie, il est resté évasif.

« Nous aurons le choix entre l'indépendance et des majorités nouvelles. Nous étudierons la question région par région, étant entendu qu'il n'y aura pas d'alliance avec l'UMP, a précisé François Bayrou. Concernant Europe Ecologie, Gérard Onesta est un homme tout à fait respectable. Le problème réside dans le verrouillage interne de ces listes ». « Nos rapports sont bons mais il s'est enfermé dans une sorte d'auto-gestion ».

La liste du Modem pour les élections régionales sera rendue publique jeudi 18 février.

Jean Couderc

En photo : François Bayrou, chef de file du Modem et Arnaud Lafon, tête de liste pour les Régionales en Midi-Pyrénées.