Matinale d'Objectif News : "Le CHU de Toulouse va se battre pour être l'un des 5 centres d'excellence en cancérologie"

Directeur général du CHU de Toulouse, Jean-Jacques Romatet était ce 27 janvier l'invité de la Matinale organisée par Objectif News au Casino Théâtre Barrière de Toulouse. En présence d'une centaine de chefs d'entreprises, décideurs et élus, il a évoqué l'importance de la recherche pour préparer l'avenir.

Il regrette, d'autre part, la décision prise par l'ARH de suspendre l'activité de chirurgie cardiaque pédiatrique à l'Hôpital des Enfants, et promet sa prochaine réouverture.

Avec plus de 10 000 employés et un budget de fonctionnement de 870 millions d'euros, le CHU fait indiscutablement figure de mastodonte dans le paysage économique de Midi-Pyrénées. Une taille qui nécessite une véritable politique manageuriale comme l'a confirmé Jean-Jacques Romatet lors de la Matinale organisée par Objectif News : « Le fait d'avoir à accomplir une mission de service public tout en s'inscrivant dans une compétition d'efficience et de concurrence nous oblige à avoir une organisation de bonne qualité. »

Le CHU serait donc une entreprise comme une autre ? Non, à en croire son directeur général : « Nous ne sommes ni une entreprise, ni une administration mais un service public, c'est-à-dire une structure hybride qui entreprend beaucoup sans pour autant négliger la mission de service qui est la nôtre, précise-t-il. Mais elle doit néanmoins être gérée comme les autres, en veillant à ce que les dépenses ne dépassent pas les recettes, ce qui est le cas à Toulouse où le bilan est équilibré en dépit d'une fréquentation en hausse. »

Un CHU qui dispose de nombreux atouts pour appréhender l'avenir avec optimisme. A commencer par la formation : « Nous avons la chance d'avoir deux facultés de médecine qui ont accompagné l'hôpital de Purpan et la création de celui de Rangueil. Ces deux établissements nous permettent également de compter 200 professeurs, soit le double de Nice par exemple. La compétition entre les deux a enfin généré une compétition amenant à l'excellence. »

Une excellence reconnue régulièrement par le classement annuel du magazine Le Point alors même que les installations des deux hôpitaux, en particulier celui de Purpan, ne sont pas de la première génération, loin s'en faut : « Il est vrai qu'elles sont vieillottes et qu'il était indispensable d'entreprendre des travaux de modernisation. L'ensemble du CHU le sera dans deux ans, avec notamment l'ouverture de la clinique Pierre Paul Riquet et de la Clinique Universitaire du Cancer sur le site de Langlade. » Un investissement de 185 millions d'euros en moyenne sur les trois ans à venir, sans équivalent en France selon Jean-Jacques Romatet, qui devrait garantir au CHU le leadership national pour longtemps.

Des investissements que le directeur du CHU a justifié par l'impérieuse nécessité d'avoir toujours un temps d'avance : « La recherche est au cœur de notre stratégie. Il est très important d'être en pointe pour inventer la médecine de demain. N'oublions pas que nous sommes un hôpital d'excellence en matière de soins mais aussi de recherche. Nous souhaitons, du reste, travailler de plus en plus le volet innovation, en lien avec les entreprises, pour créer de la valeur ajoutée. »

Concernant les pôles de compétitivité, il a appelé de ses vœux à une plus grande collaboration : « Le président de la République nous a fait remarquer que la France avait perdu des places dans la compétition mondiale. Nous avons entendu le message et sommes déterminés à y remédier, grâce notamment à Cancer-Bio-Santé, Aerospace Valley et Agrimip avec lesquels nous mettons en place des programmes de santé publique pour combattre l'obésité ou les maladies cardio-vasculaires. Nous avons, d'ailleurs, répondu à deux appels à projets pour la création d'un institut hospitalo-universitaire, où nous souhaitons développer la thématique de lutte contre la dépendance, et devenir l'un des 5 centres d'excellence en cancérologie. »

Jean-Jacques Romatet est également revenu sur le Centre expert e-santé sur lequel il fonde beaucoup d'espoirs : « La France est malheureusement l'un des pays où la césure entre la médecine libérale et hospitalière est la plus importante. Il faut faire tous les efforts pour rapprocher ces deux univers et cet outil de recherche peut nous y aider. Si l'on est capable d'inventer le suivi à domicile des patients, et de montrer qu'il est efficace, nous aurons réussi à faire à la fois reculer la dépendance mais aussi des économies pour la santé. »

Interrogé sur l'épineuse question de la chirurgie cardiaque pédiatrique, suspendue depuis le 28 décembre dernier par l'Agence régionale d'hospitalisation (ARH), le directeur général du CHU a qualifié le problème « d'incident de parcours », regrettant que « l'autorité de tutelle ait appliqué stricto census le règlement » : « J'espère que la ministre va revenir sur cette décision imputable à un délai non respecté pour la réalisation de la salle d'intervention. C'est dommage que la lettre ait pris le dessus sur l'esprit » a-t-il conclu.

Jean Couderc

En savoir plus :
- www.chu-toulouse.fr

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