Olivier Sadran en négociation pour entrer dans le capital de TLT

Par Objectif News  |   |  653  mots
« Si le projet est cohérent et viable, pourquoi pas ? » Olivier Sadran, président du Toulouse Football Club (TFC), a confirme cet après-midi qu'il pourrait entrer dans le capital de TLT. « Rien n'est fait pour l'instant, révèle cependant l'homme d'affaires à ObjectifNews.com. Et il y a une grande différence entre une affaire rentable et un gouffre. J'attends donc d'avoir tous les éléments. » Une hypothèse de nature en tout cas à rassurer les salariés à la veille d'une audience importante au Tribunal de Commerce de Toulouse.

Le 8 janvier, Olivier Sadran est venu personnellement rencontrer les actionnaires de la télévision locale, actuellement en redressement judiciaire, ainsi que son directeur général, Franck Demay. Excepté le Groupe Lagardère qui se retire - le groupe possédait 20 % du capital et a annoncé officiellement son désengagement aujourd'hui- la mairie de Toulouse et les actionnaires privés (le Groupe Caisse d'Epargne, La Dépêche du Midi et Sud Communication le pôle média du groupe Pierre Fabre) restent dans le tour de table de la chaîne. Selon un communiqué publié en milieu d'après-midi par Pierre Carli, président de la chaîne, les actionnaires ont " réaffirmé leur volonté de maintenir TLT en activité. Ils ont pris acte de la décision du groupe Lagardère de se retirer et ont à ce titre sollicité Olivier Sadran." On ne sait pas si celui-ci reprendra intégralement les 20 % abandonnés par le groupe parisien. Le communiqué précise que le président du TFC « conditionne son arrivée à la réussite du plan de restructuration. » Olivier Sadran a été sollicité directement par Pierre Cohen, le maire de Toulouse, lui aussi passionné de foot.

L'annonce d'une éventuelle arrivée du président du club de foot toulousain dans le capital de TLT a été bien accueillie par les salariés à la veille de l'examen de la situation de la chaîne par le Tribunal de commerce de Toulouse. « C'est une respiration. Si un acteur régional de renom nous rejoint, on n'ira pas à la liquidation judiciaire » estime Jean-Marc Lucas, représentant du personnel. Anne Oriol, journaliste, déléguée SNJ (Syndicat National des Journalistes) se veut prudente : « il faudra rester vigilant pour éviter un plan de licenciement massif. Une chose est sûre, il faut que la situation se débloque, car pour les salariés tout cela est difficile à vivre ». Car les actionnaires ne l'ont pas caché, ils souhaitent réduire fortement la masse salariale de la chaîne locale qui compte 36 CDI et 13 CDD.
Demain, aux côtés de Franck Demay, Anne Oriol assistera à l'audience devant le Tribunal de Commerce de Toulouse. Elle « espère que les magistrats prolongeront la période d'observation de la télévision via le redressement judiciaire prévu jusqu'en mai prochain ». De source proche du sossier, l'administrateur judiciaire pourrait donner un avis favorable à la poursuite de la période d'observation.

De son côté, Martin Malvy, président de la région Midi-Pyrénées s'est dit cet après-midi « soulagé par l'arrivée possible de cet acteur régional au capital. Lagardère s'en va, c'est dommage, mais on ne peut pas l' bliger à rester. J'espère que TLT va relever la tête. La région ne peut pas aider une TV locale mais nous ferons des efforts en achetant des espaces publicitaires ». Reste que les salariés attendent avec angoisse la décision du Tribunal de commerce qui se réunit ce vendredi 9 janvier à 11h30. Ils espèrent que « la bonne nouvelle du jour» sera de nature à prolonger la durée de vie de la plus ancienne des télévisions locales.

Pour en savoir plus :

www.teletoulouse.fr

- A ses débuts, en 1988, TLT était dirigée par la ville de Toulouse (via la société d'économie mixte CTV) et le groupe Vivendi. À l'origine, ses studios se situaient dans le quartier Compans-Caffarelli. Ils sont actuellement situés dans la médiathèque José Cabanis, quartier Marengo de Toulouse.

- Le directeur de TLT Franck Demay, nommé mi-octobre 2008, avait présenté dès son arrivée un plan social ramenant le nombre de salariés de 49 à 31. L'entreprise a été placée en redressement judiciaire le 18 novembre par le Tribunal de Commerce de Toulouse.


Photo : Olivier Sadran, le président du TFC, pourrait entrer au capital de TLT mais souhaite rester prudent. (Photo Manuel Blondeau)