Etude Insee - AUAT aire urbaine de Toulouse : 230 000 personnes quittent chaque jour leur commune pour aller au travail

Une étude réalisée par l'institut national de la statistique et des études économiques (Insee) et l'agence d'urbanisme et d'aménagement du territoire (AUAT) Toulousaine aire urbaine, met en lumière l'accroissement des déplacements domicile-travail dans un contexte d'étalement urbain.

C'est dans un contexte où les enjeux de climat, de transport et d'environnement sont au centre des débats que l'Auat Toulouse aire urbaine, dont le président est Claude Raynal, et l'Insee Midi-Pyrénées, dont la directrice régionale est Magali Demotes-Mainard, se sont associés pour faire le point sur les relations domicile-travail d'abord au sein de « l'aire métropolitaine » (incluant Toulouse et les villes moyennes proches pour une population de 2,2 millions d'habitants), puis au sein de l'aire urbaine de Toulouse à partir de données datant de 2004 et concernant l'ensemble des salariés du secteur privé et public.

L'étude, qui s'appuie sur une localisation fine des emplois, désormais disponible à l'échelle des quartiers, s'articule autour de trois axes : la géographie des déplacements, le profil sociodémographique des navetteurs et une approche de la question du développement durable à travers les distances domicile-travail et l'autonomie des territoires.

Avec 1,1 million habitants et 420 000 emplois, l'aire urbaine de Toulouse se taille évidemment la part du lion, tant par son dynamisme démographique qu'économique. De façon nettement plus mesurée, les aires de Montauban, Carcassonne, Pamiers et Albi se montrent également attractives. D'autres perdent en revanche des habitants et des emplois, comme Mazamet et Saint-Girons.

L'un des principaux enseignements de l'étude réside dans l'étalement de l'aire urbaine de Toulouse aux villes moyennes qui elles mêmes grignotent les espaces ruraux et repoussent les limites périurbaines. Les zones d'influence des aires urbaines restent, en revanche, relativement étanches entre elles, les déplacements y étant peu nombreux.

Autre constat marquant, les salariés se déplacent de plus en plus pour rejoindre leur lieu de travail. Au sein de l'aire urbaine de Toulouse, près de 230 000 personnes, soit 60% de la population active ayant un emploi, quittent leur commune de résidence chaque jour ou presque pour aller travailler. Un taux de mobilité qui croît de 7% par rapport à la précédente étude réalisée en 2004 qui s'explique, en partie, en couronne périurbaine par le développement résidentiel des communes plus rapide que celui de l'emploi.

Un constat toutefois nuancé par Sylvain Alasset de l'Auat Toulouse : « On note une évolution des flux vers les communes de proche banlieue qui jouent un rôle de plus en plus important en termes d'activité et d'offres d'emploi ». Une montée en puissance des pôles d'emploi comme Labège ou Blagnac autour desquels s'articulent des pôles périurbains qui rayonnent sur un environnement proche.

Trois grands secteurs de mobilité se dégagent : au nord-ouest autour de Blagnac et Colomiers, au sud-ouest autour de Muret et Portet-sur-Garonne, au sud-est autour de Labège. « Aucune polarité majeure ne se dégage en revanche au nord-est en raison d'un rayonnement très large de la ville de Toulouse dans cette direction et du pouvoir d'attractivité de villes comme Lavaur, Saint-Sulpice ou Gaillac » précisent, de concert, Sylvain Alasset et Philippe Duprat de l'Insee.

L'étude met, par ailleurs, en lumière, la prédominance du schéma de cohérence territoriale (SCOT) de la grande agglomération toulousaine sur les SCOT du sud toulousain, du Lauragais et du nord toulousain : « L'objectif doit être, à l'avenir, d'amener à rendre ces SCOT plus autonomes en emplois, précise Sylvain Alasset. La recherche d'une meilleure organisation territoriale suppose la consolidation de bourgs-centres, identifiés comme des pôles d'équilibre dans les SCOT périphériques ».

On note, enfin, une réduction des différences de mobilité selon les « navetteurs »: si les hommes, les ouvriers, les professions intermédiaires et les jeunes demeurent les plus mobiles, les femmes et les cadres se déplacent en effet de plus en plus.

En savoir plus :
-www.insee.fr
-www.auat-toulouse.org

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