À Toulouse, un boîtier désinfectant limite les déchets des professionnels de santé

Polluantes et trop peu nombreuses sur le marché, les solutions pour nettoyer efficacement les objets du quotidien sont limitées. La startup toulousaine Clinit Technologies veut pallier ce problème avec un boîtier de désinfection qui nettoie les objets non organiques en dix minutes. Initialement destinée aux particuliers, la startup a décidé de pivoter vers le secteur médical et le soin à la personne.
Clinit Technologies souhaite développer un nouveau produit dans les prochains mois
Clinit Technologies souhaite développer un nouveau produit dans les prochains mois (Crédits : Clinit Technologies)

Téléphone portable ou brosse à dents, ces deux objets anodins sont en fait plus sales qu'une barre de métro. Pour pallier ce problème, la startup toulousaine Clinit Technologies veut rendre accessible la désinfection d'objets du quotidien ou médicaux avec leur boîtier désinfectant e-Box. La jeune pousse souhaite se concentrer sur le développement de sa solution à destination du secteur médical. Ainsi, Clinit Technologies s'organise pour lever des fonds dans les prochains mois et donner un coup d'accélérateur à la commercialisation de leur produit.

« Nous sommes en train de nous organiser sur une levée de fonds pour plusieurs raisons. La première est de donner un coup d'accélération sur la commercialisation de cette solution. Mais nous avons aussi pour projet de sortir un deuxième produit, mais pour cela il faut de la trésorerie. Nous avons déjà obtenu de nouveaux fonds grâce au prix Créalia et à la BPI ce qui nous permet de travailler la R&D de ces nouveaux projets », explique Morgane Mousnier, cofondatrice de Clinit Technologies.

La startup est née de l'association de trois associés en amont de la Covid-19. Les cofondateurs ont établi un constat, le manque d'armes face à la lutte contre les virus. Les solutions existantes étaient trop peu nombreuses et très polluantes (lingettes, gel antibactérien). Face à ce problème, la startup a donc décidé de construire un boîtier en plastique recyclé pour affronter les virus et bactéries. Désormais à quatre employés, la jeune pousse continue son développement et se rémunère grâce à la vente de leur produit à 139 euros pièce. Ces derniers sont principalement à destination des établissements de santé mais sont aussi disponibles pour les particuliers.

Les effets du soleil... miniaturisé

Ce petit boîtier fabriqué en France - d'une vingtaine de centimètres, fonctionne grâce aux propriétés physiques de l'ultraviolet C, naturellement présentes dans... la lumière du soleil. Le rayonnement UV-C a un fort pouvoir désinfectant qui permet d'éliminer les virus, bactéries, champignons et autres micro-organismes néfastes, en rompant leurs ADN/ARN. La solution agit grâce à des LEDs UV-C positionnés à des endroits spécifiques à l'intérieur du boîtier dans lequel l'objet est place au préalable. Deux laboratoires indépendants garantissent une destruction à 99.99% des germes responsables de la grippe, la conjonctivite ou encore de la Covid-19.

« Nous avons commandé des tests par deux laboratoires indépendants qui ont vraiment certifié la bonne efficacité du produit. Une fois qu'ils nous ont envoyé les rapports de tests, ils nous en ont même commandés pour leurs utilisations et ont recommandé le produit aux autres laboratoires », indique Morgane Mousnier.

Toutefois, plusieurs conditions sont requises pour assurer le bon fonctionnement du produit. Dix minutes sont nécessaires pour assainir intégralement un objet, ces derniers ne doivent être ni organiques, ni mouillés, et le boitier être constamment alimenté sur secteur. La startup souhaite prochainement développer un nouveau produit, plus rapide, capable d'accueillir des objets de plus grande taille et sur batterie. Concernant le premier modèle, la startup a vendu 800 produits en six mois de commercialisation.

Un pivot vers les établissements de santé

Initialement destiné aux particuliers, c'est en décembre 2022 que la startup a décidé de pivoter vers le domaine médical, plus rentable. Clinit Technologies a visé dans un premier temps le marché des infirmières libérales en leur offrant la possibilité d'assainir leurs objets médicaux (oxymètre, tensiomètre, etc).

« Nous avons axé initialement ce produit pour le particulier mais nous avons réalisé qu'il fallait une très grande ressource humaine et financière pour atteindre correctement cette cible. Nous sommes une jeune société et nous apprenons de nos erreurs », déclare Morgane Mousnier qui veut dès à présent axer sa stratégie commerciale vers cette profession médicale.

Ce domaine utilise aujourd'hui des solutions de trempage (désinfection dans du liquide) ou encore des lingettes. Des produits nécessitant du temps et de la préparation, en plus d'une désinfection partielle.

« Avec un paquet de lingettes, il faut frotter entre deux et trois minutes. Je n'ai jamais personnellement vu ni frotté pendant trois minutes sur un même objet. Nous avons inventé cette solution pour lutter contre ces produits achetés et jetés sans avoir été efficaces », témoigne Morgane Mousnier.

D'après Morgane Mousnier, une e-Box permettrait d'économiser près de 3.000 euros et plus de 600kg de déchets. Forte de cet argument, la startup aimerait aussi se développer prochainement sur le marché des esthéticiennes et dermatologues. Durant l'année 2022, la jeune pousse a généré 86.000 euros de chiffre d'affaires et vise les 340.000 euros pour l'année 2023.

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