Dans la tech, c'est une situation pour le moins peu commune. En seulement deux ans d'existence, la jeune pousse toulousaine Newboot ne compte qu'un seul client, à savoir le groupe Saint-Gobain. La multinationale, spécialisée notamment dans les matériaux, a été comme un "grand frère" pour la startup (puisqu'elle n'a pas l'exclusivité technologique) tout en bénéficiant de son savoir-faire.
"Nous sommes comme une brique d'acquisition de la donnée. Nous avons développé une plateforme qui permet de se connecter à tous les capteurs environnants, automates et machines industrielles et d'en collecter la donnée. Nous reversons ensuite cette data vers les banques de données des entreprises en question, leurs logiciels Saas, leurs systèmes d'informations, des infrastructures cloud etc. Notre positionnement est très différent des autres plateformes IoT industrielles. Nous proposons une brique technique d'acquisition de données permettant d'alimenter des applications existantes, sans imposer une plateforme ou une solution logicielle propriétaire", présente Julien Morin, le CEO de Newboot et co-fondateur de celle-ci avec Wael Chahrour.
Sa solution est ainsi à cheval entre l'industrie 4.0 et l'internet des objets (IoT). Une expertise que la jeune pousse a déployé dans une vingtaine de sites industriels du groupe Saint-Gobain au fil du temps pour accompagner Newboot dans le développement de sa solution. Désormais, le duo va plus loin puisque le grand groupe vient de boucler une prise de participation minoritaire au sein du capital de la startup.
En violet, une illustration qui résume les connexions que peut établir la startup avec sa plateforme (Capture d'écran site internet Newboot).
Première levée de fonds
Dans le cadre de cette opération, la filiale d'investissement Nova by Saint-Gobain vient ainsi d'injecter un million d'euros dans Newboot. Cette première levée de fonds la jeune pousse est également soutenue par le fonds Pilot Fish II et des business angels.
"Aujourd'hui, nous sommes quatre salariés. Avec la levée de fonds, nous allons structurer et renforcer nos équipes. Nous serons dix à la fin du premier trimestre 2023. On va recruter au niveau commercial, pour les équipes techniques et des chefs de projet", précise Julien Morin.
La phase de développement avec Saint-Gobain étant terminée, cette opération marque aussi le début officiel de la commercialisation pour Newboot et l'ouverture à d'autres clients. "Nous sommes déjà en contact avec plusieurs entités", poursuit le CEO.
"En résumé, nous sommes parvenus à numériser le edge computing (...) Nous sommes capables de nous adosser à une multitude de cas d'usage et donc plusieurs métiers. Avec notre plateforme, les entreprises peuvent faire de l'optimisation de procédés industriels, de la gestion de stock ou énergétique, ou du calcul d'impact carbone par exemple. Grâce aux machines auxquelles la plateforme est connectée, elles peuvent aussi faire de la projection et de la modélisation. Les gains de productivité sont divers", développe Wael Chahrour.
La jeune société a également signé plusieurs partenariats techniques, notamment avec Lenovo pour la partie matérielle, et Microsoft pour la partie infrastructure pour le déploiement de ses solutions.
Trois typologies de clients
Ainsi, au-delà des groupes industriels français, chez lesquels des déploiements vont commencer en 2023, mais dont les noms sont confidentiels, des éditeurs de solutions et des entreprises de services du numérique (ESN) sont aussi entrées en contact avec Newboot.
Les deux entrepreneurs se rémunèrent dès lors par la souscription des entreprises à la solution logicielle développée par leurs soins. Après un chiffre d'affaires de 180.000 euros en 2022, la startup installée à Toulouse vise les 500.000 euros en 2023. "Nous souhaitons être rentables dans moins de deux ans", ajoute Wael Chahrour.
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