À Toulouse, Stratoflight veut elle aussi proposer du tourisme spatial (avec balcon)

Associée à Expleo, la startup toulousaine Stratoflight veut proposer une expérience de tourisme spatial respectueuse de la planète, avec la possibilité de sortir du véhicule à bord d'un balcon. La société compte mener son premier vol test d'ici 24 mois. Les détails.
Stratoflight veut proposer une sortie sur le balcon durant le voyage spatial.
Stratoflight veut proposer une sortie sur le balcon durant le voyage spatial. (Crédits : Expleo)

S'installer dans une sorte de petite navette spatiale. Monter jusqu'à 35 kilomètres d'altitude à l'aide d'un ballon accroché au véhicule. Regarder la Terre depuis l'espace pendant près d'une heure, avec la possibilité de sortir sur le balcon situé à l'arrière du véhicule en combinaison d'astronaute. Puis redescendre à l'aide d'une toile, comme un parapente, sur la terre ferme.

Voici la future expérience que propose la startup Stratoflight installée à Labège (Haute-Garonne), présentée lors de l'IAC 2022 qui s'est tenue à Paris quelques jours plus tôt. Elle devient ainsi le second acteur connu de cette nouvelle tendance du tourisme spatial en région toulousaine, après l'installation récente de la société Zephalto.

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"Le projet est unique par l'expérience qu'il propose", tient de suite à se démarquer Arnaud Longobardi, le co-fondateur de Stratoflight. Pour chaque vol, quatre passagers pourront embarquer dans la navette, accompagnés de deux pilotes. Ces astronautes vivront un voyage spatial "de quatre à cinq heures".

"Nous voulons leur faire vivre une expérience unique du début à la fin. Ils ne seront pas seulement passagers du vol. Ils seront aussi associés à sa préparation et former à certaines procédures. L'idée est de leur donner le temps de découvrir cet univers. Porter et se déplacer avec une combinaison d'astronaute n'est pas une chose forcement facile. Par exemple, nous travaillons sur l'hypothèse de former les passagers en simulateur en amont du vol", expose Arnaud Longobardi.

Pas de vol commercial avant 2025 voire 2026

Pour mener à bien ce projet, la startup toulousaine s'est associée à la société d'ingénierie Expleo, qui emploie 1.400 personnes rien que dans la Ville rose. C'est grâce à cette collaboration débutée en début d'année 2021 qu'un concept de navette a pu être dévoilé lors de l'IAC 2022.

"C'est un projet avec une dimension technologique, mais aussi une dimension innovation durable. L'idée est d'avoir une approche respectueuse de la planète. Par exemple, nous allons travailler avec du bambou pour remplacer les composants plastiques du véhicule. Dans l'ensemble, nous utiliserons des matériaux biosourcés ou issus de l'économie circulaire. Pour gonfler le ballon, nous ferons appel à l'hydrogène décarboné", liste Christophe Cazes, le directeur de l'innovation et des partenariats chez Expleo.

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Encore en phase conceptuelle, une première navette va néanmoins être construite par une société toulousaine dans un délai de trois à quatre mois, sans aménagement intérieur particulier, afin de lancer une première phase de tests. Stratoflight et Expleo espèrent ainsi mener le premier vol test dans les 24 mois qui viennent, puis le premier vol commercial dans les 24 mois suivants. "Il faut avancer pas par pas", tient à tempérer Christophe Cazes face aux engouements que peut créer un tel projet.

À bord, des passagers mais aussi des expérience scientifiques

À terme, Stratoflight, qui s'est aussi associée à l'Asie-Supaero dans cette aventure, ambitionne d'exploiter quatre navettes sur deux bases différentes. Avant d'y arriver, le challenge de la startup sera de réunir les fonds nécessaires au développement final et à la construction de la première navette, évalués au total entre quatre et cinq millions d'euros. "Hors coûts des combinaisons d'astronaute", précise Arnaud Longobardi.

"Il nous faut des moyens financiers pour construire la navette. Nous sortons de l'IAC de Paris, au cours duquel nous avons de très bons contacts avec des investisseurs pour être accompagné. Nous espérons boucler un premier tour de table d'ici six mois", complète le cofondateur de Stratoflight.

Si la startup a aussi reçu des marques d'intérêts côté passagers, le prix des places n'est pas encore arrêté car il dépendra du fournisseur des combinaisons. Néanmoins, les premières réservations officielles pourraient intervenir à l'occasion du salon du Bourget 2023.

Par ailleurs, Stratoflight compte également embarquer à bord de ses navettes des expériences scientifiques et mise donc aussi sur la vente d'espaces à bord de ses véhicules pour rentabiliser chaque voyage.

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