L'entreprise toulousaine connait une accélération de son développement. Green Gen Technologies, qui développe des contenants écoresponsables pour vins et spiritueux à partir de fibres végétales, a intégré, en septembre dernier, la maison des startups de LVMH à la Station F à Paris. Son siège social ainsi qu'une partie de ses activités demeurent dans la Ville rose.
Cette intégration au sein du plus grand incubateur de startups au monde, permet à la petite société fondée en 2017, de bénéficier d'un programme d'accompagnement complet ainsi que de rencontres avec les 75 maisons du géant français dont les marques de cognac Hennessy, les châteaux Cheval Blanc, les champagnes Moët & Chandon ou encore Ruinart, elle qui a imaginé la Green Gen Bottle. Cette bouteille pas comme les autres est réalisée à partir de fibres de lin tressées et de résine biosourcée. Ce contenant innovant a un impact carbone minimisé et convient pour tous les vins tranquilles, effervescents et spiritueux.
"Notre contrat se terminait en janvier dernier, nous avions signé pour six mois, mais nous avons été nommés alumni et prolongés de six mois. Notre ingénieure textile est basée à temps plein à la Station F. Cela nous permet d'être au plus près des différentes maisons du groupe et ainsi de pouvoir échanger avec elles de notre innovation et de leurs besoins. Nous espérons ainsi voir notre packaging éco-responsable utilisé par certaines de leurs maisons en cosmétiques, vins ou spiritueux. Cette opportunité permettra de faire connaître notre innovation très largement au niveau international", précise James De Roany, CEO de Green Gen Technologies.
James De Roany, le CEO de Green Gen Technologies est à l'origine du projet. (Crédits : DR)
Fabriquer à grande échelle très vite
Aujourd'hui, les plus grandes marques et producteurs de vins et spiritueux du monde se sont montrés intéressés par le contenant écoresponsable de Green Gen Technologies. Les sollicitations émanent de groupes basés en Europe, en Amérique latine, en Amérique du Nord ou en Australie.
"Nous répondons à une véritable demande de la green économie. Le consommateur se rend compte avec le réchauffement climatique que l'impact de l'humanité sur la planète est extrêmement dangereux. À titre individuel, chacun est en train de se demander quel effort faire. Toutes les marques de vins et spiritueux se demandent donc comment elles peuvent réduire leur impact. Le vert à un impact carbonne qui est terrible", explique l'ancien dirigeant de vignobles et négoces français qui a passé plusieurs années chez LVMH.
Ainsi, la Green Gen a déjà séduit deux clients. Le premier, est un producteur français de cognac basé en Charente-Maritime et le second est une entreprise spécialisée dans le vin et installé en Occitanie.
Afin de répondre aux besoins de ses clients et d'honorer ses contrats, l'entreprise souhaite fabriquer son contenant à grande échelle très vite. Dès cette année, l'entreprise va monter un premier atelier de production, près de Toulouse, et dont l'objectif est de fournir 45.000 à 50.000 bouteilles de cognac et de vin, entre mai et septembre prochains, pour ses deux premiers clients.
Construire une usine
Dès 2023, cet atelier devrait monter en puissance et être capable de produire près de 450.000 bouteilles de vins et spiritueux. Selon James De Roany, à pleine puissance cet atelier devrait être capable de produire un million de bouteille par an.
"Dans le même temps, avec un décalage de 12 à 18 mois", le chef d'entreprise à pour ambition de construire une usine nouvelle génération autonome en énergie, près de Toulouse, soit en Nouvelle-Aquitaine ou en Occitanie, et produire à échelle industrielle 30 millions de bouteilles par an. Afin de financer cet outil de production industrielle 4.0, Green Gen Technologies souhaite lever plusieurs millions d'euros, entre fin 2022 et début 2023.
"Les 30 millions de bouteilles que nous aurons avec notre future usine, c'est seulement 1% du seul marché français des vins à emporter (non vendues en restaurant), sans compter les spiritueux. C'est donc très peu. Si le consommateur réagit bien au produit, nous pourrions en faire beaucoup plus et envisager une deuxième, une troisième usine, etc. En attendant, la jeune entreprise qui devrait exporter ses produits aux quatre coins du monde souhaite signer un troisième contrat pour l'année 2022", commente le dirigeant.
Aujourd'hui, la jeune pousse produit une bouteille biosourcée à un tarif situé entre 3 euros et 3,50 euros. Une fois la grande industrialisation lancée, la société souhaite tomber son prix autour de 1,20 euro la bouteille en fibres de lin. Soit deux à trois fois le prix d'une bouteille classique en verre.
Un nouveau produit destiné au grand public
En parallèle, la startup a mis au point un second produit destiné au grand public et dont la fabrication devrait être lancée tout prochainement, la gourde Green Gen. Biosourcée, elle est réalisée à partir de fibres courtes de bois et résine biosourcée. Ecoresponsable, elle est dotée d'une durée de vie supérieure à celle d'une gourde classique en métal par exemple.
"La gourde a nécessité une année et demie de travail. Elle est produite en France à partir de bois européen. Elle peut être dévissée par le haut comme toutes les autres gourdes mais également par le bas. Cela permet de la nettoyer convenablement et de rallonger son cycle de vie."
La gourde Green Gen devrait être commercialisée dès le mois de mars, notamment via des revendeurs en ligne et dans un magasin au coeur de Toulouse, à un prix de revente conseillé de 28 euros.
En 2021, la startup a généré un "petit chiffre d'affaires" de près de 100.000 euros. Pour l'exercice en cours, l'entreprise souhaite multiplier par deux son volume des ventes grâce à la production à plus grande échelle. Dès 2023, son ambition est de passer la barre du million d'euros.
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