En plus d'être la terre mère d'une navette autonome sans chauffeur destinée au transport de passagers, Toulouse est également le camp de base de robots autonomes indoor par l'intermédiaire de la société Wyca Robotics, fondée en 2015. La jeune entreprise conçoit et développe des robots autonomes d'intérieur, destinés à plusieurs usages comme le transports de charges ou le déplacement d'un bras robotisé, par exemple.
"Concrètement, nous faisons la base du robot. Nous sommes un peu comme le lanceur Ariane, qui n'est rien sans ses satellites embarqués à l'intérieur. De son côté, Wyca gère uniquement la complexité du déplacement autonome et s'associe à des intégrateurs qui, eux, connaissent les besoins de leurs clients, pour développer la partie supérieure de notre robot qui va permettre le cas d'usage, le TOP", présente Patrick Dehlinger, CEO de Wyca Robotics.
Équipés de caméras 3D, 4K, de LiDAR et de caméras à ultrason, les robots de la startup toulousaine se déplacent sans aide extérieure ou équipements particuliers. "Nous sommes les moins chers en conditions d'installation et nous ne nécessitons pas d'un équipement spécial pour faire fonctionner notre robot dans un site. On a créé une sorte de bulle de sécurité autour du robot qui lui permet de se déplacer seul", promet le dirigeant en faisant référence à la concurrence asiatique.
Bien que la concurrence soit rude, la technologie de Wyca Robotics séduit. Elle vient d'annoncer le bouclage de sa première levée de fonds, à hauteur de 1,6 millions d'euros, auprès de M Capital, BPI France, des investisseurs et partenaires bancaires historiques.
Une quinzaine de recrutements avant fin 2022
Mais elle a aussi déjà séduit des clients, comme l'enseigne Decathlon pour de la remise d'articles invendus dans les rayons. À terme, la chaîne d'articles sportifs prévoit de déployer un millier de robots dans ses magasins à travers le monde.
Pour cela, le groupe s'est tourné vers le robot Élodie de Wyca Robotics, capable de transporter une charge pouvant aller jusqu'à 100 kg et fabriqué dans le Tarn par la société Usitech. "Élodie va connaître une croissance assez rapide. Après une production lancée en fin d'année 2020 car retardée par la pandémie, une vingtaine de robots sont aujourd'hui installée. Mais c'est plus d'un millier de robots qui vont être livrés dans les deux années à venir", assure Patrick Dehlinger.
Par conséquent, l'entreprise qui va s'approcher du million d'euros de chiffre d'affaires en 2021, devrait allègrement le dépasser sur l'année 2022. De plus, la levée de fonds doit permettre à la société de se structurer sur le plan commercial. "Nous sortons de notre phase de R&D. Maintenant, on s'oriente vers la structuration de nos équipes marketing et commercial. Nous avons aussi levé pour se développer à l'étranger", justifie le dirigeant qui se rêve en champion européen du robot autonome d'intérieur.
Ainsi, l'équipe de 12 salariés actuellement va s'agrandir. Cinq recrutements sont prévus avant la fin d'année 2021 et une dizaine l'année suivante, car l'enjeu est de taille. Wyca Robotics veut passer de dix intégrateurs partenaires aujourd'hui au double dès 2022.
Développement de la gamme dans les prochains mois
Si la société toulousaine tient tant à se trouver de nouveaux partenaires industriels, c'est bien pour accompagner l'essor de sa gamme de robots autonomes indoor. D'ici la fin de l'année en cours, Wyca Robotics doit présenter Elena, un robot qui en taille fait l'équivalent de quatre Élodie selon la direction.
"Il sera un peu plus gros qu'une palette et pourra porter une charge de 600 kg à une tonne. Elena sera présenté en fin d'année avec un client opérationnel majeur, pour faire de l'inventaire automatisé dans des entrepôts de 40.000 à 60.000 m2. Il portera un mât qui peut aller jusqu'à 10 mètres de hauteur et sera capable de fonctionner 24h/24 dans un entrepôt en activité", annonce Patrick Dehlinger.
Néanmoins, Elena sera prêt pour toute sa clientèle et tous les cas d'usage (dont du transport de marchandises) qu'à partir du second trimestre 2022. Par ailleurs, Wyca Robotics travaille déjà à l'élaboration d'un robot aux capacités se situant entre les modèles Élodie et Elena, afin d'adresser tous les segments de marché possibles.
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