Bleexo lève 1,5 million d'euros pour faciliter la collaboration en entreprise

À Toulouse, la startup Bleexo vient de lever 1,5 million d’euros pour poursuivre son développement technologique et renforcer sa présence sur le marché mondial. Cette plateforme de solutions RH propose des sondages, des tchats anonymisés et des outils de feedback pour permettre aux entreprises d'éditer des indicateurs de performance. La jeune pousse prévoit une dizaine de recrutements d'ici la fin de l'année.
Les cofondateurs de la startup Bleexo, Sylvain Lapendry, directeur technique, et Stéphane Waller, CEO.
Les cofondateurs de la startup Bleexo, Sylvain Lapendry, directeur technique, et Stéphane Waller, CEO. (Crédits : Bleexo)

Améliorer la collaboration et l'engagement des salariés en entreprise en développant un outil d'aide à la décision managériale et RH, c'est la mission que la startup toulousaine Bleexo s'évertue à accomplir depuis 2017.

Pour ce faire, elle a pu compter sur le soutien d'investisseurs dès 2018, soit un an après sa création, avec la somme de 500.000 euros. Depuis, la jeune entreprise affiche des niveaux de croissance à deux chiffres d'une année à l'autre selon ses cofondateurs, qui ne souhaitent cependant pas les partager.

Pour autant, ses plus de 150 clients laissent entrevoir un appétit pour la startup, puisque des groupes comme Celio ou Vinci font appel à ses services.

Une dizaine de postes à pourvoir

C'est probablement ce qui a séduit M Capital, Techmind, Paris Business Angels, Didier Boullery et Thibault Poutrel-Alderville d'y investir 1,5 million d'euros au total en ce début d'année 2021. Cette levée de fonds permettra à Sylvain Lapendry et Stéphane Waller, ses cofondateurs, de poursuivre le développement technologique de Bleexo, de renforcer sa présence sur le marché international et de recruter de nouveaux talents.

Si une dizaine de postes seront à pourvoir d'ici à la fin de l'année, dix autres ont déjà trouvé chaussure à leur pied en début d'année en prévision de la finalisation de cette opération financière. Bleexo compte donc à ce jour une vingtaine de salariés dans ses locaux situés au coeur de l'incubateur toulousain At Home, situé à deux pas de la station de métro Compans-Caffarelli.

Ils sont tous déjà à pied d'œuvre pour permettre à Bleexo de s'imposer sur un marché des solutions RH qui se veut extrêmement concurrentiel.

Une plateforme RH tout-en-un

Car des entreprises concurrentes, Bleexo n'en manque pas. Les RH le savent bien, puisqu'elles jonglent généralement d'un outil à un autre pour parvenir à leurs objectifs. Pour s'imposer, la pépite a donc dû trouver et affirmer ses points de différenciation.

"Nous captons des données de cinq façons différentes, nous les traitons avec des algorithmes et nous restituons en temps réel des informations, en prenant soin de les rendre facilement compréhensibles, pour que les uns et les autres puissent s'appuyer sur des bases solides pour prendre leurs décisions. Nous digitalisons le travail du consultant RH", présente le CEO de Bleexo, Stéphane Waller.

Ces "cinq façons différentes" de capter de la data, comme l'énonce le chef d'entreprise, sont en fait des outils : Pulse, Coaching, Sondages, Bravo et 360 feedback. Leurs fonctionnalités ne sont pas révolutionnaires, ce que le dirigeant reconnaît lui-même. Il s'agit là de sondages, de fonctionnalités qui permettent de converser anonymement, ou encore de féliciter les salariés pour renforcer leur sentiment d'appartenance.

sondage bleexo

Sondage proposé par Bleexo (Capture d'écran).

Mais ils ont été pensés pour un seul et même outil, qui tend à proposer une ergonomie qui soit la meilleure possible, tant pour faciliter le travail des responsables d'entreprise que des salariés.

"Pourquoi est-ce que tout le monde utilise Netflix ou Spotify et pas Amazon Prime et Deezer ? Parce qu'ils ont innové dans l'usage de leurs solutions. Moi, je n'ai pas inventé de produit, je n'ai pas inventé le feedback. Mais nous avons prêté attention à l'innovation d'usage, la simplicité, les détails, qui font qu'on remporte des appels d'offres face à nos concurrents", raconte Stéphane Waller.

Contrairement à beaucoup de ses concurrents, Bleexo n'est pas une entreprise de la tech qui s'est décidée à mettre un pied dans le monde RH. C'est même l'inverse. Stéphane Waller a effectivement un passé de manager. Il reconnaît avoir rencontré des difficultés avec ses équipes malgré toute sa bonne volonté, ce qui lui a donné envie de fonder la startup.

"Bien sûr que pour tout ce qui touche aux problématiques personnelles des salariés, l'échange physique est important. Ce que permet Bleexo, c'est d'amener le dialogue entre le RH et le collaborateur. Et pour amener à cette discussion, nous avons rendu possible le fait de converser avec le répondant via un tchat anonyme. Après quelques échanges, le RH invite le salarié à lever son anonymat pour que l'entreprise puisse chercher comment l'aider. Cela peut donc donner suite à une relation humaine, en face à face. L'idée, c'est d'aider à franchir la porte du bureau RH", détaille le dirigeant.

Des indicateurs de performance

À partir des retours des salariés via la plateforme de la startup, elle fournit des indicateurs de performance. Intégration, organisation et fiabilité des collaborateurs sont donc mesurés. Reste que pour obtenir ce jeu de données précieux, l'engagement des salariés est fondamental. Or, il est bien souvent temporaire...

"L'expérience utilisateur a été pensée pour éviter le désengagement des collaborateurs. Côté RH, nous avons monté l'académie Bleexo, qui accompagne les responsables des ressources humaines pour que la flamme dure et que les salariés continuent de répondre aux sondages Bleexo. Concrètement, nous apprenons à nos clients à faire du feedback sur du feedback. Les réponses des salariés étant comme un cadeau, c'est au RH d'en faire quelque chose pour que le collaborateur sache que sa parole est écoutée, et qu'il recommence", explique Stéphane Waller, CEO.

Et visiblement, cela fonctionne puisque la jeune pousse se targue d'avoir un taux d'abandon de sa solution de zéro en quatre ans, alors même que certains de ses clients l'utilisent pour entretenir le lien avec plusieurs milliers de collaborateurs à travers le monde. Le startupper raconte avoir anticipé cette problématique afin d'aider les entreprises à atteindre un degré de collaboration qui soit le plus haut possible : "Un tas d'études prouvent que lorsque ce niveau de collaboration élevé est atteint, l'entreprise réussit mieux que les autres", complète-t-il. Mais Bleexo se fixe aussi pour objectif de faciliter la transformation des entreprises. Un sujet au cœur de l'actualité depuis plus d'un an...

"Les entreprises se modifient en permanence, d'ailleurs depuis un an et demi la transformation est énorme. Mais cela fait quand même une quinzaine d'années que les entreprises évoluent avec la transformation digitale. C'est un sujet énorme car les départements, les métiers et les individus n'avancent pas à la même vitesse face au changement. Ce sont des sujets extrêmement complexes qui ne peuvent pas être résolus avec une baguette magique... Mais avec cinq baguettes magiques, les RH ont plus de chances d'y arriver !" promeut le cofondateur de la startup.

Stéphane Waller indique par ailleurs que la crise a logiquement renforcé l'intérêt des RH pour sa solution, sans que cela n'ait d'impact sur le chiffre d'affaires de l'entreprise, ceux-ci étant déjà débordés par les multiples tâches qu'ils avaient à accomplir avec la pandémie. Malgré cela, le chiffre d'affaires de l'entreprise a été doublé entre 2019 et 2020, et le même scénario se présente pour l'année à venir.

Une ambition internationale

Pour conquérir ses clients, Bleexo adapte le prix de son abonnement à la taille de l'entreprise (de 10 à 100 euros par salarié). Pour l'heure, l'essentiel de ses clients sont français. Il s'agit de PME et d'ETI dans 60% des cas, de startups deux fois sur dix, et de grands comptes dans 20% des autres.

La startup ne cache pas ses ambitions internationales pour autant, et est d'ores et déjà disponible dans plus de quinze langues, en Europe, mais aussi aux USA, en Chine, en Inde et au Brésil, essentiellement via des filiales de ses clients français. À l'avenir et grâce à cette nouvelle levée de fonds, elle espère décrocher des contrats locaux, d'abord en Europe et aux USA, avant le reste du monde...

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