
"Nous espérons être prochainement intégré directement dans les véhicules. Par cette démarche nous pourrons ainsi éradiquer l'usage du téléphone au volant". Tels sont les propos de Romain Duflot, co-fondeur de la société EyeLights, à propos de l'avenir de sa technologie. Basée à Labège (Haute-Garonne), la startup ambitionne de "devenir une des interfaces principales des véhicules de demain". Comment y parvenir ? Grâce à un GPS à réalité augmentée, à affichage tête haute.
"Il y a de plus en plus de gens qui consultent leur téléphone au volant ou à moto. D'après les chiffres de l'OMS, un accident de la route sur deux serait lié à l'usage du smartphone en conduisant. C'est ce que nous avons décidé de combattre. Nous avons alors créé le premier affichage tête haute pour moto. Il s'adapte à n'importe quel casque et permet d'avoir dans le champ de vision le GPS, la vitesse et les informations en temps réel", explique Romain Duflot qui a entamé l'aventure en 2017.
La possibilité d'avoir Google sur son pare-brise
Depuis, l'entreprise de l'ancien ingénieur chez Dassault Aviation et Airbus et de son ami Thomas de Saintignon a perfectionné sa technologie pour se développer.
"Nous avons sorti une deuxième version moto compatible avec Waze et Google Maps. Elle fait suite à la plus grosse campagne tech de crowdfunding en 2020 sur la plateforme Kickstarter. 1,6 million d'exemplaires ont été précommandés puis livrés fin 2020. Nous avons aussi constaté que les mêmes types de problèmes existent en voiture. Nous avons donc adapté notre technologie au pare-brise de la voiture. Nous avons créé l'écran le plus lumineux du monde. Il est désormais possible de projeter Waze et Google sur son pare-brise. Nous nous basons sur la même base technologique que nous faisons évoluer dans le temps. Nous allons donc continuer dans le domaine de la réalité augmentée pour la mobilité, toujours dans la même optique de sécurité".
La belle lancée d'Eyelights lui a ainsi permis d'obtenir un chiffre d'affaires d'environ deux millions d'euros en 2020. De plus, la société équipe des flottes de véhicules professionnelles comme celles de la Croix Rouge, et un partenariat a été réalisé avec deux constructeurs automobiles allemands "pour créer le cockpit du futur".
"J'ai peur que le taux d'engagement soit assez faible"
Pour grandir EyeLights a aussi su se saisir de l'opportunité que représente une participation au Consumer Electronics Show (CES) de Las Vegas, qui se déroule jusqu'au 14 janvier.
"À chacune de nos participations, il y a eu beaucoup de très belles retombées, que ce soit en termes de presse ou de qualité de clientèle, se réjouit le co-fondateur d'EyeLights. C'est là-bas par exemple que nous avons rencontré le constructeur BMW. Nous avons toujours été agréablement surpris par le CES même s'il y a eu beaucoup de 'bashing' ces dernières années".
Mais en 2021, le salon de technologie est total virtuel à cause de la pandémie de la Covid-19.
"Cette année nous ne savons pas trop comment y répondre parce que ce sera digital, poursuit-il. J'ai peur que le taux d'engagement soit assez faible. Pour moi, il n'y a pas grand-chose qui remplace une interaction physique humaine. Dans le digital, il y a quelque chose qui ne passe pas et cela laisse moins de place à l'opportunité. Beaucoup de nos relations avec les clients ont été créées de manière opportuniste", s'inquiète le dirigeant.
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