
Le constat qui a mené à la création de Cell Easy est parti d'une découverte dont l'équation est prometteuse. Un donneur de cellules souches mésenchymateuses (issues du tissu adipeux mais aussi de tissus squelettique tels que le cartilage et les os) = des milliers de receveurs. Une donnée qui n'est pas possible avec les cellules souches issues du cordon ombilical ou de la moelle osseuse. C'est donc en développant par milliers des cellules souches issues du tissu adipeux que Cell Easy entend révolutionner la filière des thérapies innovantes.
À terme, cette idée devrait favoriser les essais cliniques pour produire des médicaments de thérapie innovante (MTI) à échelle industrielle et donc en baisser le coût. Créée en 2017 par Guillaume Costelcade, fondateur de Physogenex, société bien connue dans le secteur des biotechnologies, Cell Easy vient de lever sept millions d'euros auprès de Mérieux Equity Parners, fonds de gestion spécialisée dans la santé et la nutrition, pour faire de ce projet une réalité concrète.
"Aujourd'hui, les MTI sont hors de prix. Les traitements coutent plusieurs millions d'euros. Novartis a par exemple développé un médicament pour une maladie orpheline dont la piqûre coûte 2,3 millions d'euros. Nous, nous souhaitons démocratiser et rendre abordable ce genre de traitements", avance Pierre Monsan, directeur scientifique de Cell Easy et par ailleurs fondateur du Toulouse White biotechnologies.
Des collaborations qui se multiplient
En 2019 déjà, la startup levait un million d'euros. Avec ce nouveau tour de table, cette société, seul laboratoire privé à investir ce champ en France, accélère à nouveau son développement et va équiper un laboratoire pharmaceutique de 750 mètres carrés. Cell Easy entend également doubler ses effectifs qui à ce jour sont de 12 salariés. Une augmentation de la masse salariale qui accompagnera les partenariats que Cell Easy noue avec des structures hospitalières de pointe.
Car la société qui entend produire jusqu'à 100 000 doses de cellules souches par an a signé un accord cadre avec le CHU de Toulouse pour travailler sur les maladies d'Alzheimer et de Crohn. Et alors que la société a obtenu le label de l'Agence national de la sécurité du médicament (ANSM) le 15 septembre dernier, elle compte également travailler avec le réseau des hôpitaux de Paris (AP- HP) notamment l'hôpital Saint-Louis à Paris sur les maladies auto-immunes telles que la sclérose en plaque.
Des collaborations qui comme souvent dans le monde de la recherche s'inscrivent dans le temps long et qui préfigurent de monde pharmaceutique de demain. "On peut espérer des réalisations d'ici huit ans", explique Pierre Monsan.
"Auparavant, on élaborait des traitements où l'on soignait en utilisant les molécules chimiques puis biologiques. Aujourd'hui, on envisage de soigner le vivant par le vivant", note aussi le directeur scientifique, avant de préciser que cette technique du vivant par le vivant a pour le moment abouti à la production de deux médicaments. Le début d'une longue liste ?
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