À Toulouse, Stradot développe un parking au stationnement autonome avec robot

Supprimer les voies de circulation pour gagner en place dans les parkings ? C’est ce que propose la startup toulousaine Stradot. Fondée en 2019, l’entreprise a mis au point un système de parcage automatique des voitures, composé d’un robot et de cabines de transfert qui placent et retirent les véhicules de façon autonome. Pour l’instant à l’état de prototype, le projet devrait être commercialisé et testé par le Sicoval dès 2021.
Stradot développe une technologie à partir d'un robot et de cabines de transfert pour optimiser l'espace des parkings.

En milieu urbain, les infrastructures de parking sont souvent saturées. Depuis Toulouse, la jeune startup Stradot a imaginé une solution qui permet d'optimiser l'espace existant du parking grâce à un système d'automatisation du parcage des voitures. Comment ? En réduisant les allées de circulation afin d'augmenter la capacité d'un parking jusqu'à 100 %.

"Le projet a été motivé par la situation de plusieurs parkings d'entreprises toulousaines qui se retrouvent saturés. Souvent, ce sont des parkings avec des marquages au sol et des voies d'accès pour atteindre les emplacements de parcage inutilisables. Cela représente non seulement un gâchis d'espace et un problème pour les salariés, mais également un souci économique pour les entreprises", raconte José Iriarte, à l'origine de Stradot, fondée en 2019.

Protégé par un brevet, le système de l'entreprise est composé d'un robot transporteur de voitures, de cabines de transfert pour déposer et retirer son véhicule, ainsi que d'un logiciel de gestion des flux véhiculaires.

"L'automobiliste n'a plus besoin de chercher une place de parking durant de longues minutes, mais seulement à attendre qu'une cabine de transfert se libère pour y entrer. Ensuite, l'utilisateur s'identifie et quitte sa voiture et la cabine avec un ticket qui va lui permettre de récupérer son bien plus tard (également dans une cabine de transfert). Le logiciel va quant à lui dicter les consignes au robot transporteur et lui indiquer où garer tel véhicule en fonction de la place disponible, de sa taille, de l'heure d'arrivée, etc", explique le porteur du projet.

Un projet pilote avec le Sicoval

Avec cette technologie, la jeune startup veut adresser le marché des propriétaires et opérateurs de parkings aérien et souterrain. Elle vise également les entreprises industrielles employant plusieurs centaines de salariés et disposant d'un espace de parcage. "Dans la durée, nous pourrons également nous adresser aux aéroports et gares", indique l'ingénieur en aérospatiale de métier.

Pour l'heure, le projet est en phase de prototypage assez avancée et test du système. Stradot a d'ores et déjà signé un contrat de projet pilote, pour 2021, avec le Sicoval, l'intercommunalité du sud-est toulousain. La commercialisation devrait également débuter 2021 avec pour première cible le marché toulousain pour une question de logistique. La jeune pousse souhaite proposer ses services, dans un second temps, en Europe, ou plus particulièrement en Catalogne (Espagne), à Florence (Italie), ainsi qu'au nord du continent, au Danemark et en Finlande par exemple.

"Nous avons aussi déjà discuté avec Tisséo afin d'améliorer les parkings-relais existants. Nous pouvons également coupler notre solution avec des infrastructures qui n'existent pas encore comme le parc-relais de la future troisième ligne de métro par exemple. Le but est de réduire la taille des bâtiments et surfaces dédiés au parcage", ajoute le président de la société.

Début d'industrialisation en 2021

Le prix du service sera fixé au cas par cas en fonction des caractéristiques du lieu concerné et de la performance recherchée par le client.

"Nos tarifs seront bien plus compétitifs par rapport au prix de création d'une place de parking conventionnelle. À Toulouse, le prix d'une place de parking coûte entre 10 000 et 70 000 euros selon si elle est souterraine ou non. Nous ne réalisons pas de l'infrastructure lourde, mais légère, ce qui change considérablement l'équation économique".

Afin de répondre à un maximum de clients dans un court laps de temps, une fois la commercialisation lancée, la société prévoit de commencer l'industrialisation de sa technologie dès fin 2021, avec la création d'une ligne de production en série dans la région toulousaine.

Une trentaine de salariés prochainement

En attendant ces prochaines étapes, Stradot a décidé de rejoindre l'incubateur de startups toulousain, Nubbo. À travers ce "partenariat", la jeune entreprise voit une occasion de bénéficier de l'expertise de l'accélérateur dans le B to B et la deep tech.

Lire aussi : Repensé, l'incubateur Midi-Pyrénées devient Nubbo

Aujourd'hui, la jeune société emploie déjà une dizaine de personnes, dont la moitié à temps plein. Pour faire face à l'étape finale de son développement, mener son projet pilote et démarrer l'industrialisation, elle compte démarrer une phase d'embauches dés début 2021. "Plusieurs dizaines de personnes" devraient être employées dans les domaines de l'ingénierie, de la fabrication, de la technique et commercial. Stradot souhaite ainsi finir l'année à venir avec un effectif "d'une trentaine de personnes".

"En 2021, nous souhaitons passer à la phase commerciale avec un robot doté d'un niveau d'automatisme élevé. L'objectif est également de réaliser une première implantation commerciale avec client qui souhaite une solution clé en main", se projette José Iriarte.

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