Les hébergeurs et incubateurs de startups aussi impactés par la Covid-19 (3/3)

La crise sanitaire met en difficultés les startups et risque, pour certaines, d’entraîner leur disparition. Un phénomène qui a aussi ses conséquences sur les hébergeurs et incubateurs. Décryptage en Occitanie et dernier volet de notre grand dossier sur les startups en ces temps de Covid-19.
Comment les hébergeurs de startups de l'Occitanie traversent la crise sanitaire de la Covid-19 ?
Comment les hébergeurs de startups de l'Occitanie traversent la crise sanitaire de la Covid-19 ? (Crédits : Pierrick Merlet)

L'épidémie sanitaire de ces derniers causera sans aucun doute une sur-mortalité au sein des startups (voir nos pages précédentes, ndlr). Mais tous les acteurs s'accordent à dire que celles qui seront rayées de la carte seront des jeunes pousses en difficultés avant la crise et que celle-ci ne causera qu'une accélération de leur disparition.

Seulement, dans leur chute, ces petites entreprises ne vont-elles pas entraîner avec elles des structures en charge de leur accompagnement comme les incubateurs, les hébergeurs ou encore les accélérateurs ? Les collectivités locales que sont Toulouse Métropole et la Région Occitanie, au coeur de la crise, ont décidé d'exonérer de loyers les startups hébergées au sein de leurs différentes pépinières. Mais pour les structures semi-publiques et privées, la donne est différente.

Une trésorerie touchée

C'est notamment le cas pour Nubbo. Certes, l'incubateur est soutenue par le Conseil régional, "mais 50% de notre budget annuel est autofinancé grâce à nos prestations et la crise a donc un fort impact sur notre trésorerie", lâche Thierry Merquiol, membre de la direction de l'incubateur, mais aussi directeur général de Ocseed (voir notre focus sur le financement des startups en temps de Covid, ndlr). Autrefois appelé l'incubateur Midi-
Pyrénées, sa nouvelle identité Nubbo, lancée en 2018, s'est accompagnée d'une redéfinition de ses prestations avec un accompagnement désormais jusqu'à 24 mois, et non plus 12, avec en complément des avances remboursables.

"Ces avances remboursables proposées aux entreprises font l'objet d'une suspension des remboursements des mois de mars à septembre pour aider les startups en difficulté. Au moins une cinquantaine sont concernées par cette mesure de soutien, mais cela ampute notre trésorerie", explique le dirigeant.

Comme d'autres incubateurs ces derniers mois, la crise n'a pas pour autant empêcher Nubbo d'accueillir une poignée de jeunes pousses entre ses murs, alors que la structure est désormais installée à La Cité de Toulouse.

Lire aussi : La Cité (des startups) ouvre ses portes à Toulouse

Les startups de retour

Au contraire de son voisin dans ce nouvel écrin, l'hébergeur At Home, qui dispose également d'un campus à Paris et dans le quartier Compans-Caffarelli.

"Nous avons des entreprises qui ont mis fin à leur contrat, d'autres les ont suspendu pour une durée indéterminée et enfin, certaines ont réduit le nombre de postes de travail qu'elles avaient dans nos locaux. Avec la Covid-19, nous estimons que nous avons perdu 40% de notre chiffre d'affaires sur les mois de mai et juin", constate Arnaud Thersiquel, le co-fondateur et CEO d'At Home, qui a également proposé à ses clients le report des loyers d'avril et mai.

Malgré cette situation complexe, le dirigeant de l'association loi 1901 se veut confiant face à la reprise d'activité qu'il observe. "Les startups reviennent dans nos locaux et reprennent leurs activités, étant plus agiles qu'une grande entreprise. Cependant, il y a un impact encore sur les PME et ETI pour qui nous avons des offres spéciales. Le redémarrage est beaucoup plus difficile pour elles", observe Arnaud Thersiquel.

Lire aussi : Data & IA : Microsoft débarque à "La Cité" de Toulouse

La spécialisation pour échapper à la crise ?

Pour autant, cette reprise à deux vitesses ne l'inquiète et mieux, il pense "sortir plus fort de cette crise", comme les autres hébergeurs de startups.

"Le marché de bail classique, à 3, 6 ou 9 ans va desservir le besoin de flexibilité des entreprises qui vont être un peu dans le fois ces prochains trimestres. Alors, nous, comme d'autres structures similaires qui proposons des contrats sans engagement de 1 à 3 mois et flexibles sur le nombre de postes de travail, allons bénéficier d'un afflux de ces entreprises en recherche de cette flexibilité".

Seuls les mois à venir affirmeront ou non ce constat. Néanmoins, cette crise et les difficultés rencontrées par cette tranche de l'écosystème de l'innovation n'en découragent pas d'autres de lancer. Par exemple, les entreprises toulousaines Santé Discount et Brico Privé travaillent ensemble sur l'éventualité de créer une structure d'hébergement de startups dédiées à l'e-commerce.

Un autre duo, composé des Toulousaines Carole-Anne Roland et Marion Bonzom-Malaizé, a aussi décidé d'ouvrir son propre incubateur au coeur de Toulouse avant la fin de l'année. Après une campagne de financement participatif réussi, les deux femmes vont lancer Glow Up, un lieu dédié à l'entrepreneuriat féminin qui abritera notamment un incubateur pour les jeunes entreprises tenues par des femmes. Et si la spécialisation de ces structures leur permettait de surmonter aisément la crise économie ?

Lire aussi : Entreprenariat féminin : "Les Toulousaines Audacieuses" ouvrent Glow Up, un espace de travail dédié

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.