Jusqu'à 5 % d'économies de carburant sur chaque vol et une réduction conséquente des émissions de CO2. C'est ce que garantit OpenAirlines aux compagnies aériennes. La startup toulousaine à mis au point "SkyBreathe", un logiciel qui favorise l'écoconduite pour les pilotes d'avions. Ainsi, après chaque vol, les compagnies récupèrent une carte mémoire à l'arrière de l'appareil où sont enregistrées toutes les données sur le vol. Ces dernières sont couplées avec les conditions météorologiques, le poids de l'avion, le trafic aérien, etc. À la suite de chaque vol, le pilote et la compagnie ont accès, via une plateforme web, à une analyse leur indiquant les causes des pertes de carburant et se voient préconiser les bonnes pratiques à adopter en vue de réduire la consommation de kérosène et les émissions de gaz à effet de serre.
En 2020, la clean-tech va proposer à ses clients un nouveau module, baptisé "SkyBreathe on board". Embarqué au sein des cockpits d'avions, il permet aux pilotes de recevoir des alertes au cours du trajet afin qu'ils puissent améliorer leurs navigation et performance énergétique (émissions de CO2, consommation de carburant) de leur conduite en temps réel.
"Jusqu'à présent, le logiciel n'était utilisé qu'avant ou après les vols. Dorénavant, avec 'SkyBreathe on board', les pilotes pourront consulter les données sur notre plateforme grâce à une tablette ou un ordinateur en direct. En tout, ce sont entre 2 et 5 % d'économies de kérosène qui sont réalisables en plus des 5 % qu'il est déjà possible de faire en consultant le logiciel avant et après les vols", explique Alexandre Feray, qui a fondé OpenAirlines en 2006.
Ce second logiciel "embarqué" sera testé en vol par les pilotes de la compagnie low-cost d'Air France, Transavia, durant le second trimestre 2020. À la suite de ses essais, une commercialisation est prévue dès "le milieu d'année" 2020.
L'ouverture d'un bureau commercial en Chine d'ici 2021
En attendant la commercialisation de sa seconde solution, OpenAirlines continue de convaincre les compagnie aériennes avec son premier produit. À ce jour, 39 compagnies dans 26 pays différents ont adopté "SkyBreathe". L'entreprise est présente en Europe avec Hop ! et Transavia et, les compagnies low-cost d'Air France. Au Moyen-Orient avec Air Arabia, Oman Air ou encore FlyDubaï. Le logiciel est également utilisé chez Cebu Pacific aux Philippines, Royal Burnei ou encore Royal Air Maroc.
"Nous sommes en discussion avec une cinquantaine de compagnies aériennes qui se sont montrées intéressées. Notre solution est commercialisée sous la forme d'un abonnement annuel", ajoute le dirigeant de la startup.
En 2019, l'ensemble des clients de la société, ont permis d'éviter l'émission de 590 000 tonnes de CO2, soit autant que ce qu'émettent, par an, l'ensemble des voitures, d'une ville de la taille de Toulouse par exemple.
Afin de commercialiser ses logiciels d'écoconduite à l'étranger, l'entreprise a ouvert des bureaux commerciaux à Hong Kong en 2016 ainsi qu'à Miami, en 2018. En 2020 ou 2021, OpenAirlines envisage d'en ouvrir un troisième en Chine, qui fait partie des plus grands marchés aériens au monde.
"L'Asie est un continent clé pour nous, c'est celui qui enregistre la plus forte croissance en termes de trafic aérien. La pollution en Chine est un vrai problème, toutes les villes sont touchées. Le gouvernement en a pris conscience. Dans le plan 2016-2020, le pays s'est donné pour objectif de fortement réduire les émissions de CO2 dans toutes les industries y compris dans l'aérien", avait déclaré Alexandre Feray dans un entretien accordé à La Tribune en 2017.
Une croissance de 25 % en 2019
Au-delà de son expansion à l'étranger et de la réussite commerciale de son logiciel embarqué dans les cockpits, l'entreprise toulousaine souhaite atteindre, d'ici deux ans, la barre des 80 clients. Aujourd'hui dotée d'un effectif de 42 salariés, dont 35 à Toulouse et 7 à Hong Kong et Miami, OpenAirlines prévoit dix recrutements en 2020, principalement sur des postes de développeur informatique et data scientist.
En 2019, la clean tech affichait un chiffre d'affaires de 3,6 millions d'euros. Soit une croissance de près de 25 % par rapport à l'exercice 2018, où elle a réalisé 2,9 millions d'euros de chiffre d'affaires. En 2020, la startup table sur 5 millions de CA.
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