Izidore, le premier vide-appartement en ligne est toulousain

Vide-appartement et vide-bureau en ligne, Izidore permet aux personnes désireuses de se débarrasser de leurs meubles de les vendre à d'autres qui souhaitent acheter du mobilier d'occasion. Créée par deux Bretonnes à Toulouse, la startup a permis la vente de 12 000 meubles depuis sa création. Izidore vient de réaliser une levée de fonds de 400 000 euros et va prochainement embaucher de nouveaux collaborateurs.
Céline Taillard et Manon Le Padellec, fondatrices d'Izidore.
Céline Taillard et Manon Le Padellec, fondatrices d'Izidore. (Crédits : Izidore)

1,3 million de tonnes de meubles, soit 20 kg par habitant, sont jetés chaque année, en France. "Un énorme gâchis" pour Céline Taillard, co-fondatrice, avec Manon Le Padellec, d'Izidore. Véritable vide-appartement en ligne, le site internet met en relation des particuliers souhaitant vendre leurs meubles et des acheteurs qui désirent meubler leur intérieur.

"Les meubles que l'on retrouve sur les trottoirs sont souvent utilisables, en assez bon état, mais les gens ne savent pas quoi en faire et les laissent à l'abandon. C'est un crève-coeur car ils pourraient se retrouver sur notre site plutôt que dehors", déplore la directrice générale de la plateforme en ligne.

Créée début 2018, Izidore a vu le jour à Toulouse suite à une succession de déménagements. Manon et Céline, issues de la même école de commerce à Rennes, en Bretagne, ont dû, au fil de leurs études, faire de nombreux allers-retours avec leurs cartons entre Paris, Rennes et Toulouse.

"À nous deux nous avons déménagé 15 fois sur les sept dernières années. Nous avons trimballé notre mobilier d'un bout à l'autre de la France alors qu'il venait d'Ikea, de Conforama, de But, des meubles que l'on trouve partout. Nous aurions pu nous en débarrasser à un endroit et en acheter à un autre plutôt que de tout transporter", estime la co-fondatrice.

De l'occasion aussi pratique que du neuf

Pour casser la mauvaise image du meuble d'occasion et conforter les personnes à miser sur celui-ci, Céline Taillard a souhaité rendre son achat aussi simple et pratique que pour du mobilier neuf.

"Les acheteurs veulent acheter de l'occasion mais ne veulent pas les contraintes de l'occasion. Ils veulent des fiches produits claires et que les prix soient justes. Nous encourageons donc nos utilisateurs à préciser la profondeur du meuble, sa hauteur, sa largeur, s'il est démontable, rayé, endommagé, son prix d'achat... Le maximum de détails pour que l'acheteur ait toutes les informations sous les yeux", détaille-t-elle.

Côté mise en avant du produit, Izidore est presque aussi exigeant qu'un site de e-commerce. L'objet à vendre doit être mis en situation dans l'appartement du vendeur, avec une photo plan large de celui-ci, à l'image des agences immobilières, et chaque meuble est "tagué" avec son prix grâce à un étiquetage virtuel.

Izidore tag

Chaque objet est mis en situation dans l'appartement du vendeur (Crédits : Izidore).

Beaucoup de demandes qui laissent démunis certains utilisateurs. Pour eux, la startup offre des services d'accompagnement payants.

"Nous leur donnons toutes les clés pour qu'ils puissent réaliser une bonne vente. Nous les aidons à créer leur annonce, à choisir la meilleure prise de vues pour les photos et nous répondons à leurs acheteurs aussi. Certains ne veulent rien faire du tout donc nous les accompagnons de A à Z. Nous venons d'ailleurs de créer un pack d'accompagnement à 149 €. Le client va pouvoir être accompagné, au téléphone, par un expert, tout au long de la vente", explique Céline Taillard.

Plus de 12 000 meubles vendus

Le concept attire puisque la plateforme recense 300 000 visiteurs depuis sa création. En tout, ce sont 3 000 vide-appartements qui ont été créés, soit autant de vendeurs, et 12 000 meubles qui ont été vendus à travers la France. Même si Izidore est disponible dans toutes les villes françaises, les annonces sont plus importantes dans les grandes métropoles et surtout à Paris et Toulouse. C'est d'ailleurs principalement dans celles-ci que la startup propose un service de livraison payant pour les acheteurs. Ailleurs, les utilisateurs doivent se déplacer pour aller chercher leur meuble.

Même si la création d'annonce est gratuite, une commission est prélevée sur la vente entre les particuliers.

"Une commission existe côté acheteur. Elle permet de couvrir les différents frais de fonctionnement", déclare la co-fondatrice.

Izidore base aussi son modèle économique sur les services en plus pour les particuliers et sur leur offre BtoB. La startup propose une offre de vide-bureau aux entreprises. "Les sociétés veulent être accompagnées, elles ne veulent pas s'occuper de la vente de leur mobilier donc nous proposons des offres d'accompagnement payantes pour les aider dans cette démarche", précise la dirigeante.

Une levée de fonds de 400 000 euros

Composée de 8 salariés, dont 4 à Lisbonne et 3 à Toulouse, la startup souhaiterait prochainement se développer au Portugal et ailleurs en Europe. En septembre dernier, Izidore a levé 400 000 euros, auprès de business Angels, la Bpi, et l'association parisienne  WeLikeStartup.

"Ce tour de table va nous permettre d'ajouter des fonctionnalités sur le site et de travailler sur notre notoriété. Nous allons investir dans la communication et faire des recrutements. Il y a peu nous avons embauché un commercial. Et nous prévoyons de recruter également quelqu'un en marketing en 2020", annonce la dirigeante.

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