OneStock choisi par une maison LVMH pour unifier ses stocks

L'entreprise toulousaine OneStock a créé un logiciel d'unification des stocks entre magasins, entrepôts et site internet pour les retailers. Après avoir conquis une trentaine d'enseignes de prêt-à-porter et de grandes surfaces spécialisées, la jeune pousse s'aventure dans le monde du luxe. Elle vient de mettre en place son algorithme pour une maison de haute couture du groupe LVMH.
OneStock a dû enrichir son logiciel pour répondre aux exigences du luxe.
OneStock a dû enrichir son logiciel pour répondre aux exigences du luxe. (Crédits : Alessandro Garofalo)

Ne jamais plus être confronté à un produit en rupture de stock sur un site internet ou en magasin, c'est ce que promet OneStock. La startup toulousaine a été fondée en 2010, à Toulouse, sous le nom de Devatics, par Romulus Grigoras, Vincent Charvillat et Benoit Baccot. Elle n'est devenue OneStock qu'en 2015, en prenant le nom de son logiciel d'unification des stocks entre magasins, entrepôts et site internet.

"L'objectif est d'unifier les stocks quel que soit l'endroit où se trouve le produit : dans un autre magasin du réseau, sur le site internet... Et ceci, pour que le client puisse acheter l'article qu'il souhaite", explique Jérôme Piccolin, business development director de OneStock.

L'algorithme a été adopté par une trentaine de clients, dont 12 au Royaume-Uni et un en Italie. Parmi eux, on retrouve, entre autres, Camaïeu, Pimkie, Orchestra, Du Pareil au Même, Sergent Major, les trois marques du groupe Happychic, pour le prêt-à-porter et Truffaut ou Sport 2000 pour la distribution spécialisée.

"Avec notre logiciel, nos clients obtiennent des ventes supplémentaires. Ces dernières augmentent leur chiffre d'affaires de l'ordre de 15 à 20 %", affirme le dirigeant.

50 à 70% des produits du luxe indisponibles

OneStock va encore plus loin aujourd'hui en tentant de conquérir le monde du luxe. Depuis septembre, la jeune pousse met son logiciel à disposition d'une maison de haute couture du groupe LVMH, dont le nom n'est pas communiqué.

"50 à 70% des produits du luxe se trouvent en indisponibilité. L'unification des stocks permet de baisser ce taux. Avec notre algorithme, nous arrivons à faire baisser le taux de 25% d'indisponibilité à 5% dans le retail. Dans le luxe, ce taux diminue par deux", détaille Jérôme Piccolin.

La maison du groupe LVMH a choisi OneStock pour l'accompagner dans le développement d'un site e-commerce aux États-Unis. Un choix inédit pour le luxe qui a plutôt tendance à favoriser la vente en boutique.

"C'est un secteur en croissance qui dégage des marges significatives mais qui, à côté, est en retard en matière de e-commerce. La plupart des gens pensaient que leurs produits ne pourraient jamais être vendus en ligne alors que les premières expériences en ce sens ont marché. C'est une nécessité pour eux aujourd'hui de se positionner sur le e-commerce", avance le représentant de OneStock.

Un algorithme enrichi

La jeune pousse, qui travaille pour la première fois avec une enseigne de luxe, a dû enrichir son logiciel pour répondre aux demandes du secteur. Ainsi, l'algorithme propose de nouvelles fonctionnalités. L'internaute peut interroger l'état du stock en temps réel et différentes options de livraison lui sont proposées : retrait en magasin disponible en deux heures, livraison en gants blancs sous quatre heures... Le futur client a aussi connaissance de l'empreinte carbone de sa commande.

"Le luxe s'investit dans le e-commerce mais pas à n'importe quel prix. Il exige une qualité de service irréprochable. L'exigence des maisons de luxe est aussi forte que celle de leurs clients. C'est un véritable challenge pour OneStock", détaille Jérôme Piccolin.

Le logiciel bientôt étendu au site européen

Et si le monde du luxe demande une adaptation à la maille près, le logiciel fait déjà ses preuves sur le site e-commerce. En effet, en un mois de mise en place, les résultats sont encourageants.

"Nous avons des volumes de commandes supérieurs à ceux à quoi nous nous attendions. De plus, les clients qui commandent sur le site internet ne sont pas des clients boutique, il n'y a donc pas de cannibalisation".

En octobre, ce sera au tour du site internet européen de la maison de luxe de tester l'algorithme. Si OneStock, avec un chiffre d'affaires en croissance de 50% entre 2018 et 2019, a pu approcher le secteur du luxe c'est grâce au programme d'incubation de la Maison des startups LVMH. En septembre, l'entreprise toulousaine l'a intégré pour six mois.

OneStock, qui compte 55 salariés dont 50 à Toulouse et deux à Londres, n'est pourtant pas inquiet face au Brexit qui sera effectif le 31 octobre. "Le Brexit n'aura pas vraiment d'impact pour nous. C'est même une opportunité dans la mesure où nous avons des sites marchands français qui ont un site internet anglais. Nous pourrons donc livrer des magasins locaux", expose le dirigeant.

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