Covoiturage subventionné : Tisséo s'allie avec Klaxit

Alors que la loi d'Orientation des Mobilités est actuellement en discussion au Sénat, Toulouse décide de tester le covoiturage subventionné. La startup parisienne Klaxit a été sélectionnée par Tisséo pour expérimenter son offre mobilité dans des zones périurbaines de l'agglomération jusqu'en décembre 2019.
Face à son concurrent Karos, la startup parisienne Klaxit lance son offre de covoiturage dans l'agglomération toulousaine.
Face à son concurrent Karos, la startup parisienne Klaxit lance son offre de covoiturage dans l'agglomération toulousaine. (Crédits : Klaxit)

"Le covoiturage doit déboucher sur un relais avec les transports en commun". C'est le projet que Jean Michel Lattes, président de Tisséo-Collectivités, expérimente en partenariat avec Klaxit, une startup parisienne spécialisée dans le covoiturage domicile-travail. Lauréate d'un appel à manifestation d'intérêt lancé en 2017 par Tisséo, Klaxit a séduit l'autorité régulatrice des transports de Toulouse grâce à son offre axée vers la ruralité. Et pour cause, "dans l'agglomération toulousaine,il y a des zones blanches, des zones où l'on a très peu d'offre de transports", constate le président. Ainsi, de mars à décembre, l'offre "Klaxit Mobilités" sera expérimentée sur les zones péri-urbaines du Muretain Agglomération et du Sicoval (au sud-est de Toulouse) et vise une cible bien précise : les salariés de gros bassins d'emploi.

"Ces territoires donnent sur un très grand nombre de salariés du sud toulousain grâce notamment à Thales Alenia Space et Airbus Defence and Space. Les deux zones d'emploi représentent plus de 50 000 salariés, donc presque plus que du côté de l'aéroport", note Julien Honnart, président et fondateur de la jeune société.

Le covoiturage servirait de connexion entre les usagers domiciliés dans des zones mal, voire non desservies, et les transports en commun : "Nous voulons faire une offre de service intégrée. C'est-à-dire qu'avec l'application Tisséo vous pouvez aller d'un point à un autre en prenant nos outils (bus, métro, tram etc), mais en complétant votre trajet par un autre moyen de transport qui peut être public ou privé", explique l'adjoint au maire en charge des transports.

Une opportunité offerte par certains articles de la future loi d'Orientation des Mobilités, actuellement débattue au Sénat, avant son entrée en vigueur. La LOM donnera en effet aux autorités organisatrices de la mobilité (AOM) un cadre légal permanent pour subventionner le covoiturage (article 15) et elle crée un forfait mobilité de 400 euros maximum par an et par salarié permettant aux entreprises et aux administrations de rembourser le covoiturage (article 26).

Priorité aux principaux employeurs

Alors que la startup parisienne possède aujourd'hui 180 entreprises clientes à travers la France, elle n'en est pas à son premier coup d'essai dans la Ville rose. Le CHU de Purpan, le siège régional du Crédit Agricole et bientôt le Lab d'Orange à Blagnac font déjà partie de ses clients. Ainsi, la jeune pousse parisienne compte principalement sur les partenariats avec les entreprises pour continuer à se développer, notamment par le biais de la collectivité.

"La collectivité va avoir un rôle très important de mise en relation avec les entreprises. Elle connait très bien les principaux employeurs, elle a de bonnes relations avec eux et cela nous aide beaucoup pour créer les réseaux de covoiturage", explique Julian Honnart.

Grâce à différents projets de plan déplacements d'entreprises (PDE) précédemment menés, Tisséo a pu se familiariser avec les problématiques de mobilité des salariés. Un atout pour Klaxit : "Nous connaissons les destinations des salariés, vers où ils vont, où est-ce qu'il sont susceptibles de résider, etc. Ça donne à Klaxit une visibilité sur les clients potentiels", confirme le président de Tisséo.

Klaxit intégrée dans la Carte pastel

Contrairement aux autres villes qui expérimentent le projet comme Clermont-Ferrand, Lannion ou encore Lunéville, Toulouse est dotée d'un réseau de transports en commun développé où le nombre d'abonnements est plus élevé (33,2% des déplacements dans la Ville rose en 2017) : "La particularité de Toulouse est que Klaxit est intégrée dans le pass transport. Nous sommes intégrés dans la Carte pastel à auteur de 2 trajets par jour, jusqu'à 40km", précise le dirigeant de Klaxit.

Un bilan sera ainsi réalisé en fin d'année, mais la partie ne s'annonce pas facile pour Klaxit dans sa quête d'utilisateurs. Celle-ci doit faire face à un concurrent de poids sur son chemin, à savoir Karos. Dans le cadre du projet Commute, qui consiste à réduire la congestion des infrastructures routières dans la zone aéroportuaire de Toulouse au nord-ouest de la ville, cette autre startup parisienne a développé une application de covoiturage, qui intègre elle aussi une partie du réseau Tisséo dans l'élaboration des trajets proposés à ses utilisateurs. Plus de six mois après son lancement, l'application Karos enregistre plus de 8 000 salariés inscrits et ce chiffre devrait encore augmenter dans les mois à venir.

Lire aussi : Covoiturage : un assistant intelligent pour fluidifier le trafic autour de Blagnac

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