10 000 startups : qui sont les deux gagnants toulousains ?

Deux startups toulousaines figurent parmi les huit lauréats récompensés lundi 25 mars à l'occasion du prix "10 000 startups" organisé par La Tribune. Portrait de ces deux entrepreneurs prometteurs.
Road Light et Openairlines sont les deux gagnants toulousains du concours 10 000 startups.
Road Light et Openairlines sont les deux gagnants toulousains du concours 10 000 startups. (Crédits : Rémi Benoit // Road Light)
  • Prix Coup de coeur du jury : Alexandre Feray (Openairlines)

openairlines

Alexandre Feray est le fondateur d'Openairlines (Crédits : Rémi Benoit).

Openairlines a conquis une trentaine de compagnies aériennes avec une solution d'éco-conduite pour les pilotes d'avions.

Alexandre Feray est "tombé très tôt dans la marmite de l'informatique". À 16 ans à peine, il crée un logiciel de programmation informatique qui sera récompensé par Apple ! Une fois son diplôme de l'École Centrale en poche, il travaille successivement pour le service recherche et développement d'IBM, Alcatel et Air France. En 2006, il fonde Openairlines et conçoit pour Air France un logiciel d'optimisation du planning du personnel navigant. Mais c'est trois ans plus tard que la startup toulousaine met au point son logiciel star.

"Nous avons pris conscience en 2009 que l'environnement était un sujet d'avenir, explique Alexandre Feray. Une règlementation européenne est entrée en vigueur l'année suivante, obligeant désormais les compagnies aériennes à mesurer et déclarer leurs émissions de CO2. Nous avons eu l'idée de concevoir un logiciel capable de réaliser ces mesures."

Analyser les causes des pertes de carburant

Openairlines met au point SkyBreathe, « une solution d'éco-pilotage innovante basée sur le Cloud, l'intelligence artificielle et le big data pour économiser du carburant et réduire l'empreinte carbone des compagnies aériennes jusqu'à 5% », décrit son fondateur.

Son fonctionnement est simple : après chaque vol, les compagnies récupèrent une carte mémoire à l'arrière de l'appareil où sont enregistrées toutes les données de vol. Le pilote a accès à une carte en 3D du trajet : l'itinéraire est bleu quand le pilote a bien maîtrisé sa conduite et vire au rouge quand il y a eu une erreur. Les compagnies aériennes ont de leur côté accès à une autre interface avec des données plus globales sur la conduite de l'ensemble des pilotes et des indications sur les causes de pertes de carburant : atterrissage trop brutal, détour au cours du trajet...

Bientôt une solution embarquée dans le cockpit

L'outil a déjà conquis une trentaine de compagnies aériennes dans le monde dont Malaysia Airlines, Norwegian, Cebu Pacific, flydubai et Atlas Air. "L'an dernier, les compagnies clientes ont économisé plus de 50 millions de dollars et 300 000 tonnes de CO2 grâce à SkyBreathe", indique Openairlines. La jeune pousse a de bonnes perspectives de développement devant elle sachant qu'il existe plus de 2 000 compagnies aériennes dans le monde et que le carburant représente 40% de leurs dépenses.

Sur ce créneau de l'éco-pilotage, la pépite toulousaine fait face à de grands noms de l'aéronautique à l'image du sous-traitant américain de Boeing, Honeywell." Nous nous distinguons par des algorithmes tenant compte des conditions réelles de vol (météo, trafic) alors que nos concurrents se contentent d'analyses statistiques", plaide Alexandre Feray.

Après l'ouverture de bureaux à Miami et à Hong Kong, Openairlines planche sur un nouveau module conçu pour être embarqué dans le cockpit pour donner des recommandations aux pilotes en temps réel. La société (40 collaborateurs) compte réaliser 5,6 millions d'euros de chiffres d'affaires en 2019.

  • Prix Smart Tech : Mohamed Ait El Hadj (Road Light)

road light

Mohamed Ait El Hadj a inventé un système lumineux pour motard et cycliste (Crédits : La Tribune).

La startup toulousaine a mis au point un système lumineux pour motard et cycliste afin d'améliorer la visibilité et donc la sécurité de ces usagers vulnérables face aux automobilistes.

"Nous voulons renforcer la sécurité en rendant la visibilité des motards plus forte afin d'éviter les accidents", explique Mohamed Ait El Hadj. Pour cela, cet entrepreneur a inventé Clic-Light, un dispositif lumineux positionné sur le dos du motocycliste et qui signale ses changements de direction et ses actions de freinage. "Sur une moto, quelle que soit la marque ou le modèle, les feux stop et clignotants se trouvent en moyenne à 80 centimètres du sol. Les porter sur le dos permettent de mettre ces éclairages dans le champ de vision de l'usager qui suit", explique le président de la startup Road Light, fondée en novembre 2017 et installée à l'IoT Valley de Labège dans la périphérie de Toulouse.

Le dispositif de sécurité Clic-Light se compose donc en deux parties : un module fixe qui est un émetteur connecté au système de signalisation du deux-roues et qui envoie les informations de freinage ou de signalisation au deuxième élément du dispositif, le module mobile. Cette seconde partie est une coque équipée d'un récepteur, d'un feu stop et de deux clignotants. Elle se fixe à l'aide d'un harnais sur le dos du motard. Les deux modules communiquent ainsi entre eux par liaison sans fil. Étanche, l'objet est résistant aux températures de -10°C à + de 50°C, pour une autonomie de 28 heures avec un temps de charge compris entre 1 heure et demi et 6 heures.

Place aux cyclistes

 Cette innovation avait fait sensation auprès de plusieurs distributeurs au CES de Las Vegas 2018, édition au cours de laquelle l'entrepreneur toulousain avait présenté son produit. De nouveau présent à l'édition 2019 du plus grand salon d'innovation technologique mondial, Mohamed Ait El Hadj a encore présenté une nouveauté destiné cette fois-ci aux cyclistes, aux utilisateurs de trottinettes électriques, et mono-roues.

"C'est la suite logique... Nos études de marché le prouvent. Nous allons garder le même boîtier et le capteur sera intégré dans une petite télécommande fixée sur le guidon du vélo ou de la trottinette. Ainsi, les cyclistes n'auront plus besoin de lever le bras pour indiquer leur direction", analyse Mohamed Ait El Hadj.

Les utilisateurs de ces mobilités douces seront donc désormais équipés de feux clignotants, anti-brouillards et de position de détresse.

Une première, mais le fondateur ne veut pas s'arrêter là. "Mon idée primaire est d'offrir un feu de stop à ces usagers pour indiquer quand ils freinent. Aucun produit ne le propose actuellement sur le marché mais cela nécessite du temps pour le développer et des financements". En attendant, le dirigeant espère voir la première version de son nouveau produit commercialisée au cours du mois de juin 2019. Pour ce qui est du système pour motard, il espère écouler 5 000 Clic-Light en 2019, le double l'année suivante, et 20 000 en 2021. De quoi faire décoller un chiffre d'affaires de 100 000 euros l'année passée. Mohamed Ait El Hadj ambitionne à moyen terme de rendre ses produits aussi indispensables que la ceinture pour les automobilistes.

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