La startup Nateo planche sur une ceinture connectée pour surveiller les grossesses à risque

Une jeune société toulousaine est en train de mettre au point une ceinture pour suivre le rythme cardiaque des femmes enceintes et de leur foetus. Cette innovation pourrait faciliter le suivi à distance des grossesses à risque, notamment dans des endroits éloignés des centres de soin.
Nateo Healthcare veut moderniser le suivi des grossesses à risque.
Nateo Healthcare veut moderniser le suivi des grossesses à risque. (Crédits : Nateo Healthcare)

En France, plus de 20% des grossesses sont dites à risque (en volume cela représente 160 000 des 830 000 grossesses, ndlr). Un chiffre en constante augmentation alors que de plus en plus de femmes tombent enceinte après 40 ans et que le surpoids progresse. Pour mieux suivre ces grossesses pathologiques, la startup toulousaine Nateo Healthcare (fondée en juillet 2016) planche actuellement sur une ceinture connectée qui pourrait apporter une rupture technologique dans la surveillance cardiaque des femmes enceintes.

"Depuis 50 ans, la technologie n'a pas beaucoup bougé en la matière. Les établissements de soin utilisent des cardiotocographes pour surveiller les contractions utérines de la mère et le rythme cardiaque du foetus (un capteur ultrason est posé sur le ventre de la maman et soutenu par une sangle, il est relié de manière filaire vers l'appareil de mesure qui produit les courbes, ndlr). Nous voulons concevoir un appareil de nouvelle génération connecté, mobile et qui permette de corriger certains défauts des engins actuels", avance Olivier Beaudoin, directeur des opérations de Nateo Healthcare.

Une ceinture multicapteurs, compacte et connectée

Ainsi, le dispositif, imaginé par la jeune pousse et pour lequel elle a déposé un brevet, fera moins d'un kilo contre sept actuellement pour les cardiotocographes. "La ceinture sera équipée de plusieurs capteurs ultrasons contre un seul sur les appareils actuels. Aujourd'hui, il suffit que le bébé change de position pour que l'on perde le signal. De même, notre système permettra de mieux distinguer le rythme cardiaque de la mère et celui du fœtus et pourra s'adapter à toutes les morphologies de patientes", détaille-t-il.

L'idée est que la femme enceinte puisse depuis chez elle mettre la ceinture et envoyer ses constantes aux médecins. "Aujourd'hui, les hôpitaux sont saturés et dans le même temps les patients plébiscitent l'ambulatoire. Notre produit s'adresse aux professionnels de santé qui veulent mettre en place ce type de suivi : maternités, sages-femmes et écoles de sages-femmes, gynécologues, PMI (protection maternelle infantile), établissements d'hospitalisation à domicile... La télémédecine pourrait trouver aussi des débouchés dans des territoires éloignés des centres de soins. Il existe des déserts médicaux comme par exemple en Ariège, dans le Lot ou la Lozère. De même, aux États-Unis, certaines femmes doivent parfois faire 250 kilomètres pour trouver un gynéco", relève Olivier Beaudoin.

Des essais cliniques au CHU de Tours

Pour le moment, la ceinture est à l'état de projet. Une fois le prototype au point, des essais ergonomiques, électroniques et de biocompatibilité (pour éviter les allergies à un certain type de textile par exemple) seront menés. La startup espère entamer des essais cliniques l'année prochaine. Le CHU de Tours s'est déjà porté candidat. Avec le retour des patientes, le produit sera amélioré et la société espère décrocher une certification CE fin 2020 et lancer dans la foulée la commercialisation.

Hébergée à la pépinière d'entreprises de Basso-Cambo, la société compte aujourd'hui 6 salariés et travaille en collaboration avec trois gynécos toulousains et un professeur de gynécologie à Tours. La société vient de décrocher 250 000 euros d'aides de BPIFrance dans le cadre du PIA 3 (programme d'investissement d'avenir). Elle compte parmi ses partenaires l'expert en sécurité informatique toulousain Itrust, qui devrait la conseiller pour crypter les données médicales des patientes.

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