Comment se positionne l'écosystème toulousain des startups par rapport à ceux des autres métropoles ?

Pour caractériser la vitalité d'un écosystème, on peut prendre en considération trois indicateurs : le nombre brut de startups qui se crée, le nombre de licornes, et le nombre de startups qui obtiennent le Pass French Tech (qui caractérise des structures en hyper-croissance, NDLR). On compte à Toulouse beaucoup plus d'entreprises distinguées par ce programme que dans les autres métropoles françaises. Cela démontre que de nombreuses startups qui réussissent choisissent de rester dans cette ville pour profiter de la richesse de l'écosystème toulousain. Ceux de Paris et Lyon apparaissent tout de même les plus dynamiques de France.

Quels effets a eu la création de la Région Occitanie ?

Le nouveau découpage territorial permet un rapprochement forcé entre Toulouse et Montpellier, qui sera bénéfique. L'impact est aujourd'hui visible, même si leurs deux écosystèmes sont complètement différents. À Toulouse, l'environnement est très concurrentiel, riche et varié, ce qui est plutôt rare dans les autres villes de France. On compte beaucoup d'initiatives en parallèle les unes des autres. Avoir dans la même agglomération l'IoT Valley, Airbus et son incubateur, et un secteur numérique si fort, c'est assez exceptionnel.

L'écosystème toulousain a-t-il des carences ?

Contrairement à ceux d'autres métropoles où ils sont très structurés, les réseaux toulousains sont très informels. Cet environnement très riche manque sans nul doute de synchronisation. L'organisation d'un événement officiel et global dans la ville, comme par exemple le Web2day à Nantes, pourrait avoir cet effet. Davantage de visibilité et de coordination seraient ainsi un plus. L'écosystème toulousain doit passer un cap, mais cela colle avec son évolution : il y a une nouvelle génération de startuppers qui arrive, il y a de nouvelles structures qui émergent, il y a de nouveaux acteurs, avec des gens issus de nouveaux environnements. Cette génération a envie d'être moteur et je pense que l'écosystème toulousain a de lui-même envie d'innover. De toute façon, le meilleur moyen que cet environnement progresse, c'est que les startups réussissent !

Vous êtes spécialisés dans la création de startups. Comment réussir leur lancement ?

Tout d'abord, on explique aux startups que cela ne sert à rien de se lancer sur des créneaux où il y a déjà des acteurs. Ensuite, pour qu'une startup arrive à percer, il faut qu'il y ait une bonne exécution. On a coutume de dire que pour une startup, une bonne idée ne vaut rien, sans une bonne exécution. Puis il faut évidemment réussir ses levées de fonds, à plusieurs moments-clés. Une fois qu'une idée initiale est donc bien mise en œuvre puis financée, il faut derrière que les startups continuent à avancer et à vivre dans leur écosystème, en réinjectant leur valeur dans d'autres startups. C'est un cercle vertueux. À ce titre, ce que fait Ludovic Le Moan avec Sigfox et le Connected camp est exceptionnel. Il partage ainsi le succès de Sigfox avec l'écosystème toulousain.

Pourquoi avoir fait un mapping de l'écosystème toulousain des startups ?

Un mapping national de l'écosystème français existe, et nous avions été très fiers de découvrir que nous y avions été intégrés. Nous avons trouvé pertinent d'en réaliser un pour Toulouse. Nous sommes partis de zéro, en décidant d'y placer uniquement les acteurs implantés localement. Ce mapping permet d'identifier les différentes catégories d'acteurs de l'écosystème toulousain, pour jouer un rôle de facilitateur entre toutes ces composantes. On a essayé de faire clair, pour que les startups sachent sur quoi s'appuyer.

Voici la cartographie de l'écosystème réalisée par JVF Agency :