Biotech : Imactiv-3D prédit l'efficacité d'un médicament

La startup Imactiv-3D, hébergée au sein de l'incubateur de l'ITAV, à Toulouse, propose une solution de prédiction thérapeutique des candidats médicaments grâce à l'imagerie 3D. À la clé, un énorme potentiel d'économies pour les labos, dans leurs phases de tests cliniques. Le porteur de projet, Jean-Michel Lagarde, est un ancien ingénieur des Laboratoires Pierre Fabre.
Imactiv-3D est hébergée au centre Pierre Potier à Toulouse.

Grâce à la solution d'Imactiv-3D, il est désormais possible de naviguer dans un tissu de cellules reconstituées par images en trois dimensions et se rapprochant de la réalité physiologique, pour observer les effets d'un possible médicament.

Cette startup, issue de la recherche académique via l'incubateur de l'ITAV, au centre Pierre Potier à Toulouse et créée en novembre 2015, offre une technologie récente qui intéresse de plus en plus les grands laboratoires et les biotechs pour son potentiel d'économies sur le coût des tests cliniques.

En effet, elle permet d'écarter, a priori, une partie des candidats médicaments qui présenteraient de mauvais résultats. Traditionnellement, les molécules d'un futur médicament sont évaluées et triées d'abord sur des cultures en 2D (sur une plaque d'observation à plat), puis sur des modèles animaux et enfin sur l'homme.

"Ce sont des frais gigantesques qui sont engagés dans ces tests pour finalement souvent découvrir que la molécule n'est pas active. Cela représente 12 à 15 années de recherche perdues", constate Jean-Michel Lagarde, fondateur de la startup.

Pour l'instant seul aux commandes, le chef d'entreprise devrait être rejoint par de nouveaux associés pour renforcer le capital de la société. Il a déjà bénéficié de fonds d'amorçage de la banque publique d'investissement BPIfrance.

De la recherche à la startup

À la différence des modèles classiques, l'imagerie 3D permet de reconstituer en trois dimensions un tissu cellulaire comme une tumeur, sans la détruire.

"On réagrège l'amas de cellules que l'on souhaite étudier sans les dissocier. Nous gardons l'information en trois dimensions, ce qui permet de voir si la molécule atteint sa cible en quantité suffisante pour être efficace ou bien est rentrée dans la tumeur par exemple", explique Jean-Michel Lagarde, ingénieur en physique spécialisée en traitement d'image.

C'est chez Pierre Fabre qu'il a commencé à développer cette solution.

"Au sein du groupe Pierre Fabre, je développais, avec une équipe, des technologies d'explorations cutanées afin de tester l'efficacité des produits. Nous avons pour cela mis au point des technologies que ce groupe n'avait pas vocation à commercialiser", raconte-t-il.

Reconstitution de l'intestin d'une souris par images 3D (Jacques Rouquette, ITAV)

Après 6 années de recherche au sein de l'Itav (Institut des Technologies Avancées en Sciences du Vivant, sous tutelle du CNRS et de l'Université Paul Sabatier), l'ingénieur est devenu dirigeant. Il a créé sa propre entreprise pour pouvoir exploiter cette idée et la commercialiser.

"Imactiv-3D est aujourd'hui dans une phase de prospection intensive. Nous sommes satisfaits, nos premiers contacts sont très positifs, mais il y a un travail d'évangélisation à réaliser. Alors, nous effectuons de petits tests de ces modèles 3D pour montrer aux labos tout l'intérêt de cette technologie", explique-t-il.

"Un domaine en explosion"

"L'imagerie 3D est un domaine en explosion", affirme le dirigeant qui, confiant, prévoit deux embauches dès cette année. Pour séduire ses futurs clients, la startup met en avant un autre atout majeur de sa solution : le traitement par l'analyse statistique des informations recueillies.

"Lorsqu'il s'agit de molécules à activité anti-tumorale par exemple, après le traitement d'images, l'action des molécules testées est ensuite quantifiée sur la viabilité, la prolifération, ou la mort des cellules ciblées", explique Jean-Michel Lagarde.

C'est ce qu'on appelle la caractérisation par traitement d'images.

"Les laboratoires peuvent être intéressés par notre offre qui intègre toute la chaîne de valeur du modèle 3D. Nous regroupons des compétences très différentes : des biologistes, mathématiciens et informaticiens", souligne-t-il.

Cette complémentarité scientifique a été facilitée par l'incubateur de l'Itav qui continue d'ailleurs à lui offrir un hébergement et l'accès à la plateforme technologique, à ses laboratoires et à son matériel en sous-traitance.

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