Whylot : le succès des moteurs industriels miniatures

La startup Whylot vient d'emménager dans des nouveaux locaux de 1 500 m2. Cette société lotoise créée il y a quatre ans a mis au point des moteurs électriques très légers et économes en énergie à destination de l'automobile ou de l'aéronautique. Au-delà des joint-ventures conclues avec de grands groupes industriels, la jeune société ambitionne de produire en série ses produits de niche.
Romain Ravaud, le PDG de Whylot et Emmanuel Macron.

Romain Ravaud dit être devenu entrepreneur "par hasard". Titulaire d'un master de recherche en acoustique fondamentale et d'une thèse en mécatronique, le jeune Bourguignon a d'abord connu des débuts fulgurants dans la recherche. En 2011, il reçoit même le Scopus Award France, qui récompense le chercheur français ayant publié le plus grand nombre d'articles scientifiques de rang A, toutes disciplines confondues. À l'issue de ce parcours universitaire brillant, il a décidé il y a quatre ans de mettre le cap sur le Sud-Ouest pour fonder, avec deux anciens dirigeants de Ratier Figeac, la startup Whylot.

Des moteurs trois à dix fois plus légers et économes en énergie

Implantée au cœur de la "Mecanic Vallée", à Cambes dans le Lot, la jeune société s'appuie sur une R&D ultraperformante, avec pas moins de 20 brevets déposés en l'espace de quatre ans, et une équipe internationale de chercheurs en mécanique venus de Chine, de Moldavie ou du Burkina Faso. Whylot s'est imposée dans la conception de systèmes électriques et notamment les moteurs à haut rendement technologique.

"Notre force réside dans la miniaturisation. Nous arrivons à remplacer des moteurs de deux tonnes par des moteurs de moins de 400 kilos. Suivant les modèles, nos produits sont 3 à 10 fois plus légers", avance Romain Ravaud qui a remporté en 2013 le Prix La Tribune Jeune Entrepreneur.

Moins volumineux, ces moteurs affichent un rendement énergétique de 97 %, là où les moteurs classiques utilisés dans l'industrie sont de gros consommateurs d'énergie avec un rendement moyen de 60 à 70 %.

La production en série débutera dès 2016

Les perspectives de développement de Whylot sont exponentielles. En effet, l'énergie est de plus en plus coûteuse et polluante à produire, et les industriels sont à la recherche de nouveaux procédés pour diminuer leurs charges énergétiques. Rien qu'en France, le parc industriel compte 12 millions de moteurs. À l'international, Romain Ravaud imagine déjà des partenariats avec des industriels en Allemagne, en Italie ou en Chine "où les perspectives de vente sont énormes" selon le chef d'entreprise.

"Nous ciblons aussi bien l'automobile que l'aéronautique. Notre modèle économique est d'être un laboratoire mécanique et de conclure des partenariats en joint-ventures avec des industriels pour qu'ils produisent en grande série nos technologies. Nous travaillons déjà sur des pré-séries avec la société d'équipements aéronautiques Ratier Figeac, le Groupe Cahors ou encore la centrale de Golfech. Nous sommes également en discussion avec Airbus.

Par ailleurs, nous voulons réaliser nous-mêmes dès 2016 la production en série sur des marchés de niches. Par exemple, nous avons conclu un partenariat avec ECM Technologies sur des fours industriels, avec un marché de 20 à 40 exemplaires dans l'année", détaille le PDG.

Hébergée jusqu'alors dans la pépinière d'entreprises Calfatech du Quercypôle, la jeune société vient d'emménager dans 1 500 m2 de locaux au sein du même parc d'activités. De quoi permettre le lancement de la production en série de ces innovations. La startup a par ailleurs été mise en avant le 12 octobre dernier lors du déplacement du ministre de l'Économie Emmanuel Macron pour faire un bilan d'étape du plan Industrie du futur.

"La mécanique et le spatial sont de bons contre exemples dans l'industrie française. Le Lot dispose d'un des leaders dans la mécanique grâce à sa proximité avec un grand pôle aéronautique et spatial à Toulouse et j'aimerais qu'il y ait beaucoup de Mecanic Vallée en France", avait déclaré le ministre devant un parterre d'industriels.

Wylot

© photo Rémi Benoit

Après avoir réalisé près d'un million d'euros de chiffre d'affaires en 2014, Whylot table sur une croissance maîtrisée et sur un rythme d'embauches d'une personne par trimestre en moyenne. Objectif : quitter d'ici à 5 ans le statut de startup et devenir un véritable équipementier industriel.

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