Airbus innove pour les athlètes paralympiques des Jeux de Paris 2024

Des ingénieurs d'Airbus vont mettre à profit leur expertise pour optimiser les performances des athlètes français paralympiques qui participeront aux Jeux de Paris en 2024. Nouveau design de fauteuil roulant, prothèses optimisées, capteurs d'entraînement... une vingtaine de projets ont été lancés à 500 jours du début de la compétition.
Des ingénieurs d'Airbus ont conçu un fauteuil roulant redesigné pour David Toupé, pionnier du para badminton français, qui a pu l'expérimenter aux Jeux de Tokyo.
Des ingénieurs d'Airbus ont conçu un fauteuil roulant redesigné pour David Toupé, pionnier du para badminton français, qui a pu l'expérimenter aux Jeux de Tokyo. (Crédits : Airbus)

Aux derniers jeux paralympiques de Tokyo, Alexis Hanquinquant a remporté la médaille d'or à l'épreuve du triathlon avec 3 minutes et 48 secondes d'avance sur son dauphin. Une performance de taille que l'athlète, amputé d'une jambe après un accident de travail, a réussi en partie grâce à une innovation technologique. « J'étais le premier athlète à disposer de la même prothèse pour l'épreuve de course et de vélo. Mon prothésiste a mis au point un système artisanal avec une coque de carbone fixée sur le pédalier et la lame de ma prothèse venait se glisser à l'intérieur. Cela fait peut-être gagner une minute lors de la transition entre les épreuves mais sur une telle compétition, on essaie de grapiller la moindre seconde », explique le sportif de haut niveau.

Un poignée pour gagner dix centimètres en escrime

À 500 jours des Jeux de Paris, Alexis Hanquinquant avait rendez-vous ce vendredi 17 mars à Toulouse au sein du Protospace d'Airbus. Ce fab lab interne dédié au développement d'innovations est équipé notamment d'imprimantes 3D pour réaliser du prototypage rapide. Sous l'impulsion de Christophe Debard, lui-même amputé d'une jambe à l'âge de 13 ans, le constructeur aéronautique s'est doté en 2018 d'un Humanity Lab, un laboratoire pour utiliser la compétence d'ingénierie d'Airbus pour des applications sociétales. L'équipe de Christophe Debard a utilisé le prototypage rapide pour mettre au point par exemple des lames de course pour permettre aux personnes amputées des membres inférieurs de pratiquer du sport à partir des chutes industrielles en fibre de carbone habituellement utilisées sur l'A350 d'Airbus. Une innovation qui a donné naissance à la startup albigeoise Hopper.

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Les ingénieurs d'Airbus ont aussi mis au point une poignée fixée sur le fauteuil roulant de l'escrimeur toulousain Maxime Valet. « Il est paralysée assez haut du corps et cette poignée lui a permis de gagner dix centimètres d'amplitude avec son bras lors de la compétition », fait remarquer Christophe Debard, responsable du Protospace d'Airbus à Toulouse. Autre illustration, les équipes de l'avionneur ont conçu un fauteuil roulant redesigné pour David Toupé, pionnier du para badminton français, qui a pu l'expérimenter aux Jeux de Tokyo. « La plupart des fauteuils sont entièrement soudés. L'avantage de ce fauteuil, c'est que je peux tout régler cela me permet d'être plus rapide », remarque-t-il.

Aérodynamisme et gain de masse

Pour les Jeux de Paris en 2024, Airbus vient de signer un partenariat avec l'Agence nationale du sport pour utiliser le savoir-faire du Protospace en vue d'optimiser les performances des athlètes français paralympiques. Les ingénieurs d'Airbus vont plancher dans les prochains mois sur une vingtaine de sujets remontés par les fédérations. « Cela peut être d'améliorer l'aérodynamisme et de générer des gains de masse des prothèses mais aussi de travailler sur de l'instrumentation d'essai, des capteurs à utiliser lors des entraînements pour améliorer les performances », détaille Christophe Debard.

Chaque détail compte dans une telle compétition. « De la même manière que vous roulerez moins vite avec un vélo Décathlon qu'un modèle professionnel, la technologie est cruciale dans le sport. J'aurais pu me reposer sur mes lauriers en me disant que lors des derniers jeux j'ai eu beaucoup d'avance. Mais maintenant mes concurrents eux aussi travaillent avec des industriels pour améliorer leur équipement », relève Alexis Hanquinquant. Secret industriel oblige, les équipes du Protospace restent très discrètes sur les innovations qui vont être développées dans les prochains mois pour la délégation française, histoire de ne pas donner d'idées à la concurrence.

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Commentaire 1
à écrit le 19/03/2023 à 13:18
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Bonjour, A super... l'innovation pour les jeux.. Dans l'antiquité les jeux olympique etait une période de paix , ou les nations s'affrontent dans des jeux... Nous somme bien moins de cette idées....

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