L'intelligence artificielle au coeur d'une vaste consultation citoyenne en Occitanie

Quatre acteurs, dont le conseil régional d'Occitanie, s'associent pour interroger dès à présent et pendant six mois toute la population de la région sur l'intelligence artificielle, à travers une enquête disponible sur internet. L'objectif est de connaître le degré de connaissance des citoyens sur cette technologie et leurs craintes, avant d'adapter l'action publique sur la question.
L'Occitanie va interroger ses habitants sur l'intelligence artificielle, pendant six mois.
L'Occitanie va interroger ses habitants sur l'intelligence artificielle, pendant six mois. (Crédits : CC0 Creative Commons/Pixabay)

"Si nous atteignons nos objectifs, ça sera la consultation citoyenne sur l'intelligence artificielle la plus importante jamais réalisée en France", affiche Olivier Auradou, le directeur d'Ékitia, le futur groupement d'intérêt public (GIP) qui prône une économie de la donnée éthique basé à Toulouse. Habitantes et habitants d'Occitanie, jeunes et moins jeunes, professionnels du numérique ou non... tous sans exception sont appelés à donner leur avis sur l'intelligence artificielle.

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Pour y participer, c'est par ici : https://consultation-ia.fr/

"Trois sujets seront abordés à savoir le niveau de connaissance sur l'intelligence artificielle du répondant, ses usages numériques et son acceptabilité de l'IA. Pour aborder ces thèmes, nous visons quatre groupes que sont les collégiens/lycéens, les étudiants, les professionnels du numérique et les néophytes (personnes lambdas, ndlr). Il y aura donc un tronc commun de questions puis une autre partie propre à chaque profil", détaille Anthéa Serafin, référente en éthique des données et de l'IA chez Ekitia.

Confidentiel et anonyme, le questionnaire, pour lequel il faut prévoir une dizaine de minutes maximum pour le remplir dans son intégralité, a été établi par un comité scientifique. Ces concepteurs promettent une approche ludique pour les participants tout en mélangeant les types de questions (binaires, à choix multiples, par ordre de préférence et quelques unes ouvertes pour un total d'une trentaine de questions).

Accessible à tous les habitants de la région Occitanie depuis le jeudi 22 septembre, l'enquête est prévue pour une durée de six mois. Des milliers voire des dizaines de milliers de retours sont attendus. À titre de comparaison, la consultation citoyenne menée récemment par le conseil régional sur le "bien manger" était parvenue à mobiliser 120.000 participants.

Faire un état des lieux des connaissances sur l'IA et jauger les craintes

Là aussi, bien que le sujet soit différent, l'idée est de sonder les habitants du territoire pour découvrir leur connaissance du sujet, surtout dans une région qui abrite l'un des quatre instituts 3IA, Aniti. Pour mémoire, leur mission est d'accélérer les avancées technologies en la matière, former les professionnels à l'IA et sensibiliser le grand public sur ces sujets. Sans surprise, cet institut toulousain créé en 2019 est associé à cette consultation citoyenne.

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"Aujourd'hui, nous avons deux difficultés face à nous. Nous ne savons pas quel est le degré de connaissance du citoyen sur l'intelligence artificielle. Par ailleurs, il y a une certaine défiance de la population à l'égard de l'IA mais nous avons du mal à la caractériser concrètement", explique Gwenaël Kaminski, le coordinateur de la consultation.

Depuis des années voire des dizaines d'années, l'être humain a toujours craint qu'un jour il serait dépassé par la machine au point d'inscrire cette idée dans les moeurs bien que les prises de parole des experts se multiplient à ce sujet comme Luc Julia. Mais sans le savoir, l'intelligence artificielle est déjà omniprésente dans notre quotidien.

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"En réalité, nous n'avons que très peu d'informations sur le fonctionnement d'une intelligence artificielle. Personne n'a envie de se retrouver dépossédé de son identité, de ses choix ou de ses actes. Notre rôle est donc d'éclairer les citoyens sur ces technologies pour qu'ils se sentent acteurs et participent à son amélioration", ajoute Nadia Pellefigue, la vice-présidente de la Région Occitanie en charge notamment de l'enseignement supérieur et de la recherche.

Actions de sensibilisation par la suite et orientation des politiques publiques

Construire ensemble l'IA de demain, voilà la volonté affichée par Ékitia, Aniti, le conseil régional et l'université fédérale de Toulouse avec cette initiative. À travers cette consultation citoyenne, "c'est l'occasion d'aller plus loin dans l'apprentissage de l'IA et son développement", ajoute Nicolas Viallet, le COO d'Aniti. Pour ce faire, ce sera le comité scientifique, qui aura la charge d'analyser les réponses, d'établir des pistes de travail pour les acteurs publics, privés et institutionnels.

Une fois le travail d'analyse réalisé et les résultats connus, les porteurs du projet prévoient de réaliser des actions de sensibilisation à l'intelligence artificielle adaptées à chacun des publics. Une enquête sera également produite, à partir de cette consultation, sur la manière dont l'IA a transformé le travail de certains professionnels. Enfin, le bilan du sondage sera partagé avec la communauté académique, les décideurs socio-économiques et politiques afin "d'établir de nouvelles orientations pour mettre l'IA et l'utilisation de la donnée au services des citoyens", conclut un communiqué commun annonçant le top départ de cette consultation citoyenne.

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