À Toulouse, Synaxys révolutionne la recherche de traitement des maladies du système nerveux

Actuellement, il n’existe aucune solution contre les maladies neurodégénératives. Depuis Toulouse, Synaxys a mis au point un procédé unique au monde qui permet de comprendre ces pathologies et d'accélérer le développement de traitements. Cette technologie permet de s’affranchir des tests sur les animaux et de limiter le temps des essais précliniques.
Synaxys produit des mini-cerveaux destinés à la recherche en laboratoire sur les maladies neurodégénératives.
Synaxys produit des "mini-cerveaux" destinés à la recherche en laboratoire sur les maladies neurodégénératives. (Crédits : Pixabay / CC)

"Nous connaissons tous autour de nous une personne atteinte de Parkinson, d'Alzheimer ou de la sclérose en plaques par exemple. Aujourd'hui, les maladies du système nerveux touchent 7% de la population mondiale. Il n'y a aucune hypothèse sur leur fonctionnement ni sur des possibilités de traitement", déplore Sophie Pautot.

Afin de proposer des solutions thérapeutiques, qui n'existent pas à ce jour, contre les maladies dégénératives, cette scientifique pluridisciplinaire (chimie appliquée, biophysique, neurosciences, etc.) a cofondé Synaxys. Basée à Toulouse, l'entreprise développe "des modèles de culture 3D", capables de reproduire le fonctionnement du cerveau humain. Bâtis sur l'utilisation de cellules-souches neuronales, ces "minis cerveaux", permettent de mieux comprendre les pathologies neurodégénératives et d'évaluer l'efficacité des traitements en cours de développement. Cette technologie est l'aboutissement de près de 15 années de recherche.

"Mes recherches ont débuté aux Etats-Unis, se sont poursuivies en Allemagne et lorsque la technologie est devenue plus mature, je me suis installée à Toulouse. Par la suite, j'ai rencontré mon associé Michel Fareng, un entrepreneur confirmé, et nous avons lancé l'entreprise en mars 2018", raconte la présidente de Synaxys.

Mettre fin aux essais sur les animaux

En plus d'accéder la recherche de traitement, la technologie développée par la startup toulousaine remplace l'expérimentation animale. "Les modèles de culture" (de la taille d'un corn flakes) collectent des informations "in vivo", représentatives de la biologie de l'homme, "fonctionnelles localisées en trois dimensions et corrélées dans le temps (5D)". Dotés d'une longue durée de vie, les "minis cerveaux" Synaxys permettent d'obtenir des résultats plus pertinents et adaptés sur des périodes plus courtes.

"Nous pouvons conclure en trois semaines ce qui n'est faisable qu'en 3 mois avec l'expérimentation animale. En plus de prédire les réponses du système nerveux à un traitement, nous pouvons limiter le temps des essais précliniques. Notre technologie est plus précise et requiert beaucoup de savoir-faire."

Configurable, le procédé de la société toulousaine peut s'adapter à toutes les maladies
neurologiques : épilepsie, Parkinson, sclérose en plaques, autisme ou encore Alzheimer.

Pour le marché de la R&D

Unique au monde et protégée par des brevets, cette tech est destinée aux laboratoires de recherche publics et privés. Synaxys configure pour eux des "minis cerveaux" qui répondent à leur besoin en recherche et application. Elle n'a ainsi pas de produit standardisé et adapte ses services au besoin et profil de son interlocuteur.

Aujourd'hui, la biotech toulousaine propose ses services aux laboratoires académiques et à l'industrie pharmaceutique "en tant que partenaire R&D". Elle met à leur disposition des données permettant de déterminer "le plus rapidement possible" le potentiel thérapeutique de certaines molécules contre les maladies du système nerveux.

"Notre valeur ajoutée est d'accélérer le développement de médicaments et de dérisquer le passage à la commercialisation", explique Sophie Pautot. Par exemple, la jeune pousse travaille, en ce moment, sur la mise au point d'un modèle qui permet de répliquer et de la modéliser la maladie de l'autisme de façon à découvrir des pistes de médication. Ce projet est financé à 45 %, à hauteur de 163.000 euros, par l'Agence nationale de la recherche. À terme, la directrice scientifique de la société a pour ambition d'intervenir sur le repositionnement de molécules et le développement de traitements.

À ce jour, la solution est commercialisée majoritairement en Europe, à des clients et partenaires situés en France, Suisse, Italie, Allemagne, Italie ou encore en Belgique. Le prix du service est fixé selon le besoin et le degré d'implication R&D. Afin d'accélérer son développement, Synaxys est en train de préparer une campagne commerciale destinée aux USA pour fin 2021-début 2022.

Une seconde levée de fonds

Installée à Toulouse, sur le site de l'Oncopole, au sein de la pépinière d'entreprise Pierre Potier, la startup compte quatre employés. Dès cet automne, elle prévoit de renforcer son équipe avec le recrutement de deux scientifiques en biologie et en informatique.

Au lancement de Synaxys, les deux fondateurs ont choisi de financer leur projet en fonds propres. Cependant, en juillet 2020, ils ont fait entrer au capital de la société un investisseur français à hauteur de 400.000 euros. Afin "de changer de dimension", les dirigeants souhaitent effectuer un second tour de table, en Europe ou aux États-Unis et lever 1,5 million d'euros de fonds. En attendant, l'entreprise a pour objectif d'afficher un chiffre d'affaires de 50.000 euros en 2021 après une année 2020 blanche.

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